(1923-2016)
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16 films | ||
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Après avoir poursuivi des études de droit et obtenu une licence de lettres, Alexandre Astruc s'oriente vers le journalisme. Il signe des articles notamment dans Combat, Réforme, Opéra, Les temps modernes.
A partir de 1945, il rédige des critiques théâtrales, littéraires et cinématographiques dans Les cahiers du cinéma, Cinédigest, Action et Paris match. En 1948, il devient célèbre en signant un article publié dans L'écran français : "Naissance d'une nouvelle avant-garde : la caméra-stylo". Il salue dans le cinéma un moyen d'expression autonome et neuf, comparable à la peinture ou au roman. La même année, il assiste Marc Allégret sur le tournage de Blanche Fury. Il tient le rôle d'Halévy dans La valse de Paris, de Marcel Achard (1949). Il collabore à la rédaction de scénarios : Jean de la lune (1948), La p. respectueuse (1952), Le vicomte de Bragelonne (1954).
En 1952, Alexandre Astruc réalise un moyen métrage inspiré d'une nouvelle des Diaboliques, de Barbey d'Aurevilly : Le rideau cramoisi. Le film remporte le Prix Louis Delluc. Avec Les mauvaises rencontres (1955), son premier long métrage, il dresse le portrait d'une jeunesse intellectuelle désaxée. L'histoire est narrée en voix off, par une série de flash-back, ce qui accentue le côté artificiel et littéraire de l'intrigue. La démarche du réalisateur le rapproche d'un cinéma romanesque soucieux de la vérité des êtres et de leur insertion dans un cadre soigneusement dessiné. Un cinéma d'essayiste. Il prétend lui-même rechercher les "manifestations visuelles de la psychologie des personnages". C'est pourquoi il choisit des moments de crise, comme dans ses adaptations de Guy de Maupassant (Une vie, 1958) et de Gustave Flaubert (L'éducation sentimentale, 1961). Astruc exprime par la caméra les rapports de l'âme et du corps. Après La proie pour l'ombre (1960), un exercice de style sur la sujétion sociale de la femme, et Evariste Galois (1965), un court métrage primé au Festival international du film à Cannes, il réalise La longue marche (1965), un film sur la fuite de résistants à travers les Cévennes. Découpé en plans très longs, le film fige les personnages dans une certaine théâtralité. L'emploi du noir et blanc accentue le côté hostile de la nature dans laquelle ils évoluent. En 1968, Astruc réalise Flammes sur l'Adriatique, sorte de film "de chambre" où l'action est essentiellement menée à bord d'un destroyer yougoslave. Sa dernière oeuvre de fiction pour le cinéma est un échec commercial. Ami de Jean-Paul Sartre à dix-huit ans, il lui consacre un film en 1976 : Sartre par lui-même.
Astruc, chroniqueur de télévision à Radio-Luxembourg de 1969 à 1972, organise le Festival de film maudit à Biarritz. Après l'échec de Flammes sur l'Adriatique, il se consacre à la télévision, au journalisme et à la littérature. Il réalise notamment la série Caméra-stylo (1967-68), La lettre volée (1973) et La chute de la maison Usher (1981), tous deux adaptés de l'oeuvre d'Edgar Allan Poe ; Une fille d'Eve (1988) et Albert Savarus (1992), d'après Balzac. Il a écrit entre autres Les vacances (1945), La tête la première (1975), Le permissionnaire (1982), Le roman de Descartes (1989), Du stylo à la caméra et de la caméra au stylo (1992), et Evariste Galois (1994).
Alexandre Astruc décède à Paris le 19 mai 2016.
Filmographie
Courts-métrages
1948 : Aller et retour
1953 : Le rideau cramoisi
1964 : Le puits et le pendule (TV)
1965 : Evariste Galois
1955 | Les mauvaises rencontres |
Avec : Jean-Claude Pascal (Blaise Walter), Anouk Aimée (Catherine Racan), Gaby Sylvia (Hélène Ducouret), Philippe Lemaire (Alain Bergère), Yves Robert (L'inspecteur Forbin). 1h24. Quai des Orfèvres, au cours d'un interrogatoire, une jeune femme avide de célébrité revit les différentes aventures qui ont précédé une gloire à laquelle elle n'avait pas songé : elle a été dénoncée par lettre anonyme pour avoir tenté d'avorter. |
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1958 | Une vie |
Avec : Maria Schell (Jeanne Dandieu), Christian Marquand (Julien de
Lamare), Pascale Petit (Rosalie), Louis Arbessier (M. Dandieu), Marie-Hélène
Dasté (Mme. Dandieu), Antonella Lualdi (Gilberte de Fourcheville) 1h26.
Fin du XIXe siècle. Jeanne Dandieu épouse Julien de Lamare. Elle réalise vite qu'il n'en voulait qu'à son argent et de plus qu'il la trompe avec leur servante Rosalie. Celle-ci accouche d'une fille que Jeanne accepte de garder, tandis que Julien continue de la tromper et court à sa perte dans les bras de Madame de Fourcheville... |
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1961 | La proie pour l'ombre |
Avec : Annie Girardot (Anna Kraemmer), Daniel Gélin (Eric Kraemmer), Christian Marquand (Bruno), Michèle Girardon (Anita), Michele Gerbier (Claudine) .1h30. Anna et Eric sont mariés mais Anna, éprise de liberté et lassée de son mari, s'éprend de Bruno. Mais celui-ci se montre rapidement possessif. Anna le quitte et décide de retrouver son mari Eric. |
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1962 | L'éducation sentimentale |
Avec : Jean-Claude Brialy (Frédéric Moreau), Marie-José Nat (Anne Arnoux),
Dawn Addams (Catherine Dambreuse). 1h35.
Frédéric Moreau est un jeune provincial d'origine modeste qui "monte" à Paris et se fait héberger dans la capitale par de riches cousins : le couple très bourgeois des Dambreuse (Charles Dambreuse est un important homme d'affaires). C'est par l'intermédiaire de ces derniers que Frédéric va rencontrer Anne Arnoux, une belle jeune femme dont il tombe presque immédiatement amoureux... |
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1966 | La longue marche |
Avec : Robert Hossein (Carnot), Maurice Ronet (Le docteur Chevalier),
Jean-Louis Trintignant (Philippe), Paul Frankeur (Morel), Jean-Pierre
Kalfon (Pitou), Vincent Kaldor (Chabrol). 1h35.
Printemps 1944, Dans un village des Cévennes, le docteur Chevalier est enlevé par des maquisards et contraint de soigner dans un de leurs camps un blessé, Morel, en qui il reconnaît un ministre du gouvernement d'avant-guerre, ayant échappé à la Gestapo et qui espère pouvoir rejoindre Londres. Comme le docteur dit ouvertement son désaccord avec la Résistance, le chef du groupe, Carnot, homme tout d'instinct veut le fusiller mais son second, Philippe, jeune intellectuel de bonne famille, intervient et lui sauve la vie. Alors que, dénoncés par des paysans, les maquisards font face aux Allemands, Philippe, là encore, agit avec présence d'esprit et les sauve après une défaillance de Carnot. Ce dernier ne parvient pas à imposer sa conviction que Chevalier aurait trahi. Les hommes ne l'écoutent plus et Philippe prend ainsi le commandement du groupe dont Chevalier fait maintenant partie, Philippe décide qu'il faut partir avant le retour des Allemands pour une marche qui risque d'être longue et périlleuse, vers un maquis plus important, au-delà du fleuve, dans le Vercors. La progression s'avère pleine de dangers, de joies également, puisqu'on apprend la nouvelle du débarquement des alliés en Normandie. Pour soigner la blessure de Motel, Chevalier et Carnot vont chercher un médicament dans une pharmacie de village où ils se trouvent face à un Allemand, Carnot l'abat. Les représailles sont terribles : tous les hommes de l'endroit sont fusillés par l'ennemi. La marche reprend, marquée par l'affrontement des trois hommes et l'incapacité de Carnot à regagner la confiance des siens. Les Allemands tiennent une rivière, aux abords du nouveau maquis. Les résistants parviennent péniblement à la franchir, à l'exception de Philippe, qui est abattu sur la berge, Chevalier, blessé, a la vie sauve grâce à Carnot qui le porte sur l'autre rive. Les survivants tomberont dans l'assaut donné quelques jours plus tard par les Allemands contre le maquis Napoléon. |
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1968 | Flammes sur l'Adriatique |
Avec : Gérard Barray (Michel Masic), Claudine Auger (Mirjana), Antonio Passalia (Serge Konrad), Relja Basic (Le capitaine Popovitch), Raoul Saint-Yves (Le docteur Basic), Tatjana Beljakova (Veronica). 1h31. Les Allemands envahissent la Yougoslavie. Un destroyer yougoslave vient d'être attaqué. Alors que le capitaine vient de recevoir l'ordre de se rendre, un lieutenant veut continuer le combat et tente d'entrainer ses camarades. |
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1970 | Murnau, de la méthode intellectuelle |
Cinéastes de notre temps. 1h15. | |
1974 | Le Chevalier Dupin: La lettre volée |
Téléfilm de la série Les grands détectives |
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1976 | Sartre par lui-même |
Le film commence par un extrait
d'une conférence prononcée par Jean-Paul Sartre à
propos de la contradiction apparente entre son engagement politique contre
les valeurs de la société et ses origines bourgeoises.
Ensuite, dans son bureau, devant un parterre de proches, Sartre parle de son enfance, de sa rencontre avec Paul Nizan puis avec Simone de Beauvoir, de ses premiers contacts avec la philosophie, de son rejet de la psychanalyse et du surréalisme. Une attitude de jeunesse qui le conduit à ignorer les faits politiques de son époque - le nazisme, le Front populaire, la guerre d'Espagne, Munich - pour se consacrer à une approche fondamentale et théorique de la Philosophie concrétisée par la rédaction de "L'Être et le Néant". Il publie aussi son premier roman "La Nausée" qui connaît une grande audience. Puis la guerre survient. Mobilisé, Sartre est fait prisonnier, puis libéré. Premières uvres théâtrales dans lesquelles il dénonce sous forme symbolique ("Les Mouches") les compromissions du régime de Vichy. Après la guerre, son uvre devient universellement célèbre et provoque un fait de société, l'Existentialisme, fondation des "Temps Modernes". Puis Sartre, témoin de son temps, devient un intellectuel actif : il quitte le Parti Communiste au moment de l'entrée des chars soviétiques à Budapest, attaque violemment l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle en 1958, se rend à Cuba saluer Fidel Castro et, après avoir signé le "Manifeste des 121", prend officiellement parti pour le FLN dans la Guerre d'Algérie et refuse le Prix Nobel de littérature. Évocation enfin de son engagement actif dans les événements de Mai 1968.
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1978 | Louis XI ou La naissance d'un roi |
Téléfilm | |
1979 |
Louis XI ou Le pouvoir central |
Téléfilm | |
1980 | À une voix près... ou La naissance de la IIIe république |
Téléfilm | |
1980 | Arsène Lupin joue et perd |
Téléfilm | |
1981 | La chute de la maison Usher |
Téléfilm de la série Histoires extraordinaires |
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1989 | Une fille d'Ève |
Téléfilm | |
1993 | Albert Savarus |
Téléfilm | |