Au début du XIXe siècle, nouvellement promu dans une petite garnison de province un jeune officier vient loger chez des bourgeois, aussi ternes que silencieux, et partage leur repas dont le cérémonial distille l'ennui le plus profond.
Un soir, il remarque, à la table familiale, une jeune et jolie personne, dont l'existence lui était insoupçonnée : c'est Albertine, la fille de ses logeurs, revenue vivre parmi les siens après quelque temps passé en pension. Elle n'a pour lui qu'une indifférence de bonne éducation. Mais un soir, au cours d'un repas, la jeune fille, sans laisser paraître le moindre trouble, se saisit d'autorité de la main du jeune officier avant de presser son pied contre sa botte. Les parents, occupés à manger, ne se sont rendus compte de rien. Étonné autant que ravi, l'officier, resté seul dans sa chambre comme à l'accoutumée, s'interroge sur la personnalité réelle de cette jeune femme, mélancolique et réservée, avant de se décider à lui écrire un billet doux.
Le lendemain soir, il a la surprise de constater qu'elle a changé de place à table. Pendant plusieurs jours, ostensiblement, elle lui manifeste la même indifférence, faisant naître en lui un violent désir. Une nuit, furtivement, elle vient le rejoindre dans sa chambre et se donne à lui sans un mot d'explication.
Pendant six mois, chaque nuit, ils vont s'aimer avec la même intensité. C'est alors que survient un malheur. D'une façon inexplicable, Albertine vient mourir dans les bras du bel officier. Celui-ci, affolé et désireux d'échapper au scandale, prend la fuite comme lui à suggéré un ami colonel.