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   A la frontière du Mexique, un groupe antifasciste sous la direction  de la militante noire, Perfidia Beverly Hills, se prépare à prendre  le contrôle d'un centre de rétention de migrants. Bob Ferguson,  spécialiste des explosifs, plus amoureux de Perfida que  révolutionnaire, est chargé par elle de transformer cette action en  spectacle en illuminant la nuit de fusées lumineuses et autres  fumigènes. Perfida, pasionaria résolue à faire tomber le  patriarcat blanc, humilie le chef du camp, le colonel Steven J.  Lockjaw : militaire rigide,il est forcé à une érection tout en  restant attaché, puis à voir s'enfuir dans un camion plus d'une  centaine de migrants.
 A la frontière du Mexique, un groupe antifasciste sous la direction  de la militante noire, Perfidia Beverly Hills, se prépare à prendre  le contrôle d'un centre de rétention de migrants. Bob Ferguson,  spécialiste des explosifs, plus amoureux de Perfida que  révolutionnaire, est chargé par elle de transformer cette action en  spectacle en illuminant la nuit de fusées lumineuses et autres  fumigènes. Perfida, pasionaria résolue à faire tomber le  patriarcat blanc, humilie le chef du camp, le colonel Steven J.  Lockjaw : militaire rigide,il est forcé à une érection tout en  restant attaché, puis à voir s'enfuir dans un camion plus d'une  centaine de migrants. 
Après ce coup d'éclat, les "French 75" font exploser de nuit les bâtiments d'une banque puis une autre. Dans celle-ci toutefois, Perfida est repérée par Lockjaw qui, obsédé par ses fesses, est prêt à la laisser mener à bien son attentat contre un rendez-vous dans une chambre d'hôtel où il se laisse dominer par Perfida.
Perfida est enceinte ce qui réjouit Bob, heureux d'être père et souhaitant désormais mener une vie de famille auprès de celles qu'il aime. Mais Perfida ne l'entend pas ainsi, se rapprochant de sa compagne d'armes Junglepussy alors que Bob exprime sa frustration auprès de Deandra.
Une autre action d'éclat est menée par Junglepussy dans une banque afin de la dévaliser. C'est un échec : Perfida est obligée de tuer un gardien noir qui refusait obstinément de lâcher son arme. Si la moitié de l'équipe dont Bob Ferguson parvient à s'échapper, Perfida est arrêtée. En prison, elle supplie Lockjaw de lui épargner un emprisonnement à vie et dénonce ses compagnons d'armes. Déclarée morte, elle est protégée par le FBI dans une maison anonyme loin du lieu de ses exactions. Si certains militants sont arrêtés, la majorité parvient toutefois à fuir, protégée par un réseau sophistiqué de mots de passe et de traceurs 1G. Perfida rompt sèchement avec Lockjaw et, experte en camouflage, parvient à disparaître dans la nature.
 Seize  ans plus tard, les "French 75" sont oubliés. Bob, sous une  identité d’emprunt, élève seul sa fille Willa, bien plus  responsable que lui, confiné dans l'alcool et la marijuana.  Lockjaw est contacté par un groupe de suprématistes blancs  ultrariches, "Les aventuriers de Noël" pour les rejoindre  une fois qu'il aura passé tous les contrôles assurant qu'il est de  race pure n'ayant jamais été en contact physique avec des noirs.   Lockjaw va ainsi devoir effacer toute trace de son passé avec  Perfida... 
  
   Après le très libéral Licorice Pizza à la gloire de l'esprit  d'entreprise situé dans les années 70, Paul Thomas Anderson fait le constat d'une  Amérique contemporaine grotesquement trumpiste (pléonasme) où  l'opposition tient davantage au soutien aux travailleurs migrants  qu'à la résurgence d'une extrême-gauche, aujourd'hui en robe de  chambre. Comme Willa s'apprête à le faire lors de la séquence  finale, il faut continuer de manifester et mener une bataille  après l'autre. Ce happy-end, alourdi par la lettre on ne peut  plus convenu de la mère disparue, est toutefois le bien maigre  espoir d'une mobilisation de la jeunesse.
 Après le très libéral Licorice Pizza à la gloire de l'esprit  d'entreprise situé dans les années 70, Paul Thomas Anderson fait le constat d'une  Amérique contemporaine grotesquement trumpiste (pléonasme) où  l'opposition tient davantage au soutien aux travailleurs migrants  qu'à la résurgence d'une extrême-gauche, aujourd'hui en robe de  chambre. Comme Willa s'apprête à le faire lors de la séquence  finale, il faut continuer de manifester et mener une bataille  après l'autre. Ce happy-end, alourdi par la lettre on ne peut  plus convenu de la mère disparue, est toutefois le bien maigre  espoir d'une mobilisation de la jeunesse.
 Paul Thomas Anderson transpose  ainsi dans l'Amérique d'aujourd'hui le quatrième roman de Thomas  Pynchon, Vineland, publié aux États-Unis en 1990. Le roman se  déroule principalement en Californie dans les années 1980 et les  années 1960 et oppose un agent du FBI, impliqué dans le projet de  destruction de l'ultra-gauche et une cinéaste radicale, experte en  arts martiaux. Leur relation illustre, avec un humour non dénué de  mélancolie, l’opposition entre résistance et réaction, qui, de  l’ébullition sociale des années 1960 à la répression  sous Nixon, traverse cette période de l’histoire américaine.
    
    Paul Thomas Anderson  se rapproche de la hargne de Tarantino (discussions sur le mot de  passe, déchaînement de moments d'action violente) avec des  méchants aux frontières au réalisme, tel le clan des  suprématistes, plus terrifiant que le groupe d’officiers de police  qui avaient décidé de faire justice eux-mêmes dans Magnum Force (Ted Post, 1973).
Jean-Luc Lacuve, le 29 septembre 2025