Paris. Fanny croise, par hasard, Alain, ancien camarade du lycée français de New York qui lui avoue avoir toujours été amoureux d’elle. Fanny, gênée mais flattée de ce compliment, semble avoir une vie parfaite avec son mari. Ils habitent un magnifique appartement dans les beaux quartiers de Paris et Jean semble amoureux comme au premier jour et la couvre de cadeaux. Fanny se résout pourtant difficilement à son rôle de femme trophée parmi les amis de Jean, tous seulement préoccupés d’amasser le plus d'argent possible et de le dépenser dans les endroits les plus chics de la planète.
Alain, écrivain reconnu sans être célèbre, l’invite plusieurs fois à déjeuner dans un parc pendant la pause méridienne de Fanny à la maison de vente aux enchères de l'Artcurial. Ils finissent par succomber à leur désir dans son ravissant studio d’artiste sous les toits de Paris.
Jean a des doutes et engage un détective privé qui lui révèle bientôt la vérité. Jean a recours à deux hommes de main roumains qui enlèvent Alain, l’enferment dans un sac et le jette d’un avion dans l’océan.
Fanny se remet difficilement de la disparition d'Alain mais finit par se convaincre qu'il redoutait de s'engager avec elle. Elle reprend sa vie bourgeoise avec Jean. Lorsque la mère fanny vient lui rendre visite, elle soupçonne Jean qu'elle apprécie pourtant beaucoup, d’avoir fait disparaître son rival et s’en persuade en interrogeant habilement le détective. Prévenu par celui-ci, Jean décide de se débarrasser de sa belle-mère par un accident de chasse où Dragos, son homme de main roumain, assumera le tir mortel, même si c’est Jean, plus adroit, qui tirera.
Le jour de la chasse, Fanny se rend une dernière fois au domicile d’Alain et découvre son manuscrit dans sa cachette secrète. Elle prévient alors sa mère par téléphone. Celle-ci voit alors, effarée, Jean la viser puis s’écrouler... Il a été tué du coup de feu accidentel d'un autre chasseur.
Fanny lit le manuscrit d'Alain où le rôle de la chance est magnifié.
Décalque paresseux de Match point, façon au théâtre ce soir où l’on s'ennuie gentiment dans de riches décors, Coup de Chance est peut-être un des films les plus inutiles de l'année. Il s'inscrit dans la série des films noirs du cinéaste : Crimes et délits (1989), Meurtre mystérieux à Manhattan(1993), Match point (2005), Le rêve de Cassandre (2007), L'homme irrationnel (2015) mais en restant constamment à la surface de ses décors bling-bling.
Jean a certes une santé mentale problématique. Hanté par le harcèlement dont il a été victime enfant, il surinvestit dans les petits trains parce que, au bout du tunnel, il y a toujours de la lumière. C'est le seul personnage intéressant. Alain croit aux coups de chance ; il n’en bénéficiera pas lui-même. On est content de voir la maison de vente aux enchères Artcurial (ancien hôtel Dassault, ancien galerie d’art de l’oréal) présenter une vente de caravagesques d'où ressort une variation de David avec la tête de Goliath, mais, comme tout le reste, ce n'est que du recyclage.
Jean-Luc Lacuve, le 13 octobre 2023