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Polynésie, le ciel

1946

Polynésie, le ciel
Henri Matisse, 1946
Papiers collés rehaussés de gouache et marouflés sur toile, 200 x 314 cm
Paris, Musée national d’Art Moderne

À l'instigation de Madame Marie Cuttoli, Matisse avait déjà donné un carton de tapisserie en 1935 aux ateliers de la Manufacture nationale de Beauvais, Fenêtre à Tahiti (maintenant au Musée Matisse à Nice). Lorsque les Gobelins lui demandèrent un carton, jugeant que ce sont « les aplats qu'on y reproduit le mieux » et que c'est ainsi qu'on le trahirait le moins, Matisse leur proposa les projets intitulés Polynésie1.

Pour ce second ensemble de deux grandes compositions, dont la réalisation suit de peu celle des deux panneaux décoratifs imprimés chez Ascher, et qui est également inspiré par les souvenirs du voyage à Tahiti, Matisse n'a utilisé au départ que des papiers collés : les motifs blancs, oiseaux, fleurs ou poissons ont été découpés en plusieurs morceaux dans du papier à lettres et appliqués sur un fond carrelé régulièrement, composé de feuilles de papier d'emballage colorées industriellement en bleu et en vert. Le tout a été rehaussé de gouache, et le papier découpé est ainsi devenu une gouache découpée au sens strict du terme.

La traduction en tapisserie respectera avec une grande virtuosité — trop grande peut-être — les moindres différences de nuances dues aux différentes épaisseurs dans les motifs blancs.

Après avoir vu les premiers tissages exécutés en 1947, Matisse conçut trois variantes (deux pour Polynésie, le ciel, une pour Polynésie, la mer). Les trois nouveaux motifs proposés par Matisse, épinglés sur les tapisseries — furent envoyés à Beauvais, mais ces variantes ne furent jamais exécutées. Les tapisseries furent exposées en 1949 à Paris, au Musée national d'art moderne, lors de l'exposition d'œuvres récentes de Matisse, en même temps que les deux tentures décoratives et qu'un certain nombre de gouaches découpées, montrées pour la première fois.

Les maquettes originales furent conservées par le Mobilier national, jusqu'à leur dépôt au Musée national d'art moderne en 1975, à l'occasion de l'exposition Henri Matisse, dessins et sculptures.

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