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(1890-1976)
Surréalisme

Emmanuel Rudzitsky nait le le 27 août 1890, à Philadelphie. Après ses études secondaires, Emmanuel Rudnitsky occupe divers emplois dans la publicité et le graphisme, tout en commençant à peindre. Il adopte alors son nom d’artiste, Man Ray ou " l’homme-rayon ".

Jazz 1919 Columbus, Museum of Art
Le violon d'Ingres 1924 Paris, MNAM

En fréquentant régulièrement la galerie 291 de New York dirigée par le photographe Alfred Stieglitz, puis la célèbre exposition de l’Armory Show en 1913, il découvre les avant-gardes européennes, et en particulier les travaux de Marcel Duchamp, dont Man Ray fait la connaisance deux ans plus tard, pour nouer une amitié de toute une vie. Ensemble, ils assistent Katherine S. Dreier, riche mécène américaine, dans la création d’un musée d’art contemporain en 1920 : "La Société anonyme". La même année, ils inaugurent aussi une section Dada à New York en publiant une revue, dont il ne paraît qu’un numéro : "L’époque n’en méritait pas davantage. C’était une dadadate" dira Man Ray. C’est durant cette période qu’il s’initie en autodidacte à la photographie, d’abord pour reproduire ses peintures ainsi que les travaux de Duchamp, puis pour réaliser des portraits.

En 1920, Man Ray conclut que "Dada ne peut pas vivre à New York". Le 14 juillet 1921, il débarque au Havre (Seine-Maritime), puis arrive à Paris, à la gare St-Lazare où Marcel Duchamp l'accueille. Le soir même, il est présenté aux surréalistes Louis Aragon, André Breton, Paul Éluard et Gala, Théodore Fraenkel, Jacques Rigaut et Philippe Soupault. Il s'installe dans le quartier du Montparnasse, rencontre et tombe amoureux de la chanteuse française et modèle Kiki de Montparnasse.

Il rencontre également le couturier Paul Poiret. Il réalise de nombreuses photos de mode qui sont publiées dans les magazines et contribuent à le faire connaître. À son grand regret, il n'aura jamais l'occasion de faire le portrait du couturier. Dans son livre de souvenirs, il confie qu'à la mort de Paul Poiret, il a envoyé à un journal une photo du médecin personnel du couturier comme étant un portrait de Poiret et cette photo a été publiée comme telle.

Avec Jean Arp, Max Ernst, André Masson, Joan Miró et Pablo Picasso, il présente ses œuvres à la première exposition surréaliste de la galerie Pierre à Paris en 1925 et participera à toutes les expositions surréalistes jusqu'en 1959. Parmi ses peintures, on compte The Lovers (Les Amants, 1914, Anvers), Le Rébus (1938, MNAM), Le Beau temps (1939).

Ami de Marie-Laure de Noailles et de Charles Vicomte de Noailles, il tourne en 1928 à Hyères à la Villa Noailles son troisième film Les Mystères du Château des Dés.

À Montparnasse, durant trente ans, Man Ray révolutionne l'art photographique. Les grands artistes de son temps posent sous son objectif, comme James Joyce, Gertrude Stein, Marcel Duchamp (1916), Tristan Tzara (1921), Kiki de Montparnasse (1922), la marquise Casati (1922), Francis Picabia "en grande vitesse" (1924), Jean Cocteau (1924), Antonin Artaud (1926), André Breton solarisé (1930), Lee Miller (1930), Salvador Dalí et Gala (1936), Juliet (1945).

Il contribue à valoriser l'œuvre d'Eugène Atget qu'il fait découvrir aux surréalistes et à son assistante Berenice Abbott. Le Violon d'Ingres (1924), Noire et blanche (1926) et Jeu d'échecs surréaliste (1934), panoptique de 20 portraits d'artistes surréalistes sont ses photos les plsu célèbres. En 1934, Meret Oppenheim pose pour Man Ray, cette série de photos de nus devient l'une de ses séries les plus célèbres.

En 1940, après la défaite, Man Ray parvient à rejoindre Lisbonne et s'embarque pour les États-Unis en compagnie de Salvador Dalí et Gala et le cinéaste René Clair. Après quelque jours passés à New York, il gagne la côte Ouest avec le projet de quitter le pays pour Tahiti où il y resterait quelques années. Arrivé à Hollywood, il reçoit des propositions d'exposition, rencontre une femme, Juliet, et décide de se remettre à peindre.

Il devient Satrape du Collège de Pataphysique en 1963.

Inhumé au cimetière du Montparnasse (7e division), on peut lire sur sa tombe son épitaphe : Unconcerned, but not indifferent (Détaché, mais pas indifférent).