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Le chantier

1911

Le chantier
Maximilien Luce, 1911
Huile sur toile, 73,5 x 60,5 cm
Paris, Musée d'Orsay

Luce déploie une syntaxe chatoyante, célébrant par la couleur l’énergie collective des bâtisseurs. Au cœur de Paris, l'artiste découvre une société autonome, une terre ouvrière. Dans ses toiles, les travailleurs se meuvent volontiers sur une petite plate-forme au premier plan, au-devant d’un vaste décor et d’un front de scène constitué par les échafaudages et les grues.

Luce opère une inversion radicale de la fantasmagorie urbaine : le chantier est devenu le lieu de la fabrique de la ville, sa matrice. Si un devenir s’esquisse, ce n’est pas tant celui de la ville bâtie pour les besoins d’une classe dominante que des travailleurs qui la composent : les ouvriers, soudés par une même énergie, et, dans un élan semblable, l’artiste, engagé dans un combat esthétique et social.

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