Cette uvre traite d'un thème à
l'époque fréquemment représenté en peinture,
notamment par Le Caravage. Le jeune homme est ici soumis aux trois tentations
majeures selon la morale du XVIIe siècle : le jeu, le vin, la luxure.
Quatre personnages sont réunis autour dune table et jouent
aux cartes. À droite, un jeune homme richement habillé
passe en revue ses cartes. Il est isolé des autres protagonistes
et ne partage pas la complicité de ces derniers, visible dans
les jeux de regard. Légèrement excentrée, une femme,
à la coiffe sophistiquée et au décolleté
plongeant, nous dirige par son regard et par le geste de sa main vers
la gauche de la composition. Là, un autre joueur plongé
dans lombre sort discrètement un as de carreau dissimulé
à larrière de sa ceinture. Enfin, entre lui et la
courtisane, une servante prépare un verre de vin.
La situation paraît assez claire. Le jeune homme attiré dans le jeu par la courtisane qui ne manque pas datouts, est enivré et va être dépouillé par lhomme de gauche.
Le tableau reprend un sujet introduit par Caravage avec les tricheurs (1595) et qui faisait pendant à La Diseuse de bonne aventure du même peintre conservée au Louvre. Une toile de même sujet peint par La Tour (Metropolitan Museum, New York) faisait pendant celle-ci.
Les
tricheurs, Le Caravage , 1595
H. sur t., 94 x 131 cm, Forth Worth, Kimbell Art Mus. |
La
diseuse de bonne aventure, Le Caravage , 1594
Huile sur toile, 99 x 131 cm, Paris, Louvre |
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Le tricheur à l'as de trèfle , G.
de La Tour, 1634
Huile sur toile, 98 x 156 cm, Forth Worth, Kimbell A. M. |
La
diseuse de bonne aventure, G. de La Tour, 1639
Huile sur toile, 102 x 123 cm, New York, Met. |
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Le tricheur à l'as de trèfle , G.
de La Tour, 1634
Huile sur toile, 98 x 156 cm, Forth Worth, Kimbell A. M. |
Le
tricheur à l'as de carreau, , G. de La Tour, 1639
Huile sur toile, 106 x 146 cm, Paris, Louvre |
Acquise en 1926 par Paul Landry chez un antiquaire de l'île Saint-Louis, elle est, en 1931, évoquée dans un article par Hermann Voss, ce qui permet au peintre de sortir de l'oubli dans lequel il était tombé depuis plusieurs siècles. Trois ans plus tard, Le Tricheur est dévoilé au public lors de l'exposition des Peintres de la réalité, au musée de l'Orangerie, qui met à l'honneur la peinture française du XVIIe siècle et marque la résurrection de la figure de Georges de La Tour. Dès lors, la popularité du peintre ne cesse de croître et, en 1972, une exposition lui est entièrement consacrée. Landry offre alors le tableau au musée du Louvre.