C'est une scène de genre, montrant cinq personnages peints en demi figure (à mi-corps). Quatre femmes entourent un jeune homme. Il y a deux femmes à droite du jeune homme, celle la plus à sa droite est de profil, elle porte un chapeau rouge-orangé, une boucle d'oreille et une robe orange avec des manches blanches brodées de fil doré. On peut voir qu'avec sa main droite elle tente de dérober la bourse du jeune homme. À côté d'elle, se trouve une autre femme brune, ses cheveux attachés devant en deux nattes.
Le jeune homme placé au centre de cette scène ne se rend pas compte de ce qui est en train de se passer. Il porte un petit chapeau noir, il a les cheveux mi-longs et bruns. Il est habillé d'une chemise rose et d'un pardessus marron resserré par une ceinture rouge assortie a son pantalon. Il tend sa main gauche vers la diseuse et place l'autre sur sa hanche. Ses yeux sont tournés vers la gauche, vers est la diseuse de bonne aventure. Elle tend une pièce au garçon. Elle est vêtue d'un turban blanc et d'une robe colorée à motifs rouge, orange et noir.
Derrière lui, sur la gauche se trouve une autre femme. Elle porte un turban blanc et bleu noué en dessous de son menton, ce qui produit un effet ovale sur son visage. Elle porte une robe verte et jaune. On voit qu'elle essaye de couper la médaille du garçon avec un couteau qu'elle tient dans la main droite.
La lumière vient de la droite et du devant du tableau. Il est signé en haut à droite "G. de La Tour Fecit Lunéville Lothar"
Au thème caravagesque de la bonne aventure, très répendu dans la première moitié du siecle et souvent compliqué, comme ici, par les sous-entendus amoureux et les chaparderies des bohémiennes, La Tour semble amalgamer, comme dans Le tricheur à l'as de carreau, celui de l'enfant prodigue dépouillé par des femmes, également fréquent à l'époque.
La
diseuse de bonne aventure, Le Caravage , 1594 Huile sur toile, 99 x 131 cm, Paris, Louvre |
La diseuse de bonne aventure, G. de La Tour,
1639 Huile sur toile, 102 x 123 cm, New York, Met. |
Le tableau aurait pu être peint juste après l'établissement à Luneville mais l'éblouissante qualité de l'oeuvre permet sans doute de le repousser au plus haut point de la période diurne jusque dans les années 1636-1639.
Découvert au chateau de Vagotière, dans la Sarthe, appartenant à la famille du général de Gastines, le tableau proviendrait d'Orléans. Acheté par la galerie Wildenstein en 1949, exporté aux Etats-Unis en 1959, il fut acquis par le Metropolitan museum en 1960. La nouvelle sucita aussitôt en France une vive émotion et donna lieu à uen campagne de presse, qui donna toute la mesure de la célébrité acquise par La Tour