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Victor Horta

(1861-1947)
Art nouveau
Hotel Tassel 1893 Bruxelles, 6 rue Paul-Émile Janson
Hôtel Solvay 1898 Bruxelles, 224 avenue Louise
La maison Horta 1901 Bruxelles, 25 rue Américaine
Les magasins Waucquez 1906 Bruxelles, 20 rue des sables
Palais des beaux-arts de Bruxelles 1928 Bruxelles, 23 Rue Ravenstein

Victor Horta naît le 6 janvier 1861 à Gand. Son père, Pierre Horta, cordonnier, est âgé de 66 ans à la naissance de Victor et eut au total 12 enfants (issus de deux mariages différents). Le jeune Victor, qui montre très vite un caractère rebelle, entretient des rapports conflictuels avec sa mère, dont il n'apprécie pas les excès d'autorité, et notamment l'insistance de cette dernière pour qu'il étudie le droit ou la médecine. Il a également des rapports conflictuels avec ses écoles, dont il se fait régulièrement renvoyer. Il rêve d'innovations, nage à contre-courant des modes. Il a la fibre artistique, surtout musicale, comme son père. Il se passionne alors pour le violon.

Ses parents, estimant peu probable le fait que leur fils réussisse ses études au lycée (tant à cause de ses renvois que de ses résultats), l'envoient chez un architecte décorateur d'intérieur, Jules Dubuysson, habitant Montmartre à Paris. À cette époque, Paris est en pleine effervescence artistique. Les premiers peintres impressionnistes y exposent leurs œuvres. Victor Horta y découvre ainsi les principaux mouvements picturaux (impressionnisme, pointillisme...), mais aussi l’architecture classique et surtout les nouveaux matériaux de construction, en particulier l’acier et le verre. Il constate la remarquable corrélation entre l'évolution de la peinture et l'architecture de l'époque; après le néo-classicisme un retour vers des styles passés.

À Paris, le futur architecte étudie les bâtiments classiques et les nouveaux matériaux que certains décorateurs utilisent, comme l'acier ou encore la verrerie évoluée. Il  comprend aussi que la renommée ne s'acquiert qu'en dessinant de grands bâtiments publics. Lorsque son père meurt en 1880, il retourne en Belgique.

Le règne de Léopold II (1867-1909) est une période d'épanouissement exceptionnel. La capitale résonne de grands travaux d'urbanisation et toutes les disciplines artistiques connaissaient une créativité, un foisonnement extraordinaire… Bruxelles étant devenue le carrefour des courants intellectuels et artistiques les plus modernes, Horta s'y installe et s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, dont il sortira avec une médaille d'or. Il épouse une amie d'enfance, Pauline Heyse. Elle lui donne deux filles, dont la première meurt à l'âge de un an.

A l'académie Victor Horta fait la connaissance de Paul Hankar. Ils se lient d'amitié, ne devinant pas que, plus tard, leur admiration commune en ferait de grands concurrents. Victor Horta, élève exceptionnellement brillant, attire l'attention de beaucoup de ses professeurs. Alphonse Balat, l'architecte du roi prend son élève favori comme assistant. Ensemble ils dessinent les Serres royales de Laeken, où sont à nouveau combinés les éléments que Horta admire le plus : les jeux de lumière, la verrerie et l'acier. Horta reprendra le cabinet d'Alphonse Balat à sa mort, en 1895. De son mentor, il retiendra surtout l'amour du détail parfait, étudié au cas par cas. Mais il se détachera, cependant, de la tradition classique de l'Académie à laquelle Alphonse Balat était lui, resté attaché toute sa vie.

En 1885, Horta entreprend la construction  de trois maisons mitoyennes rue des Douze Chambres (Twaalfkameren) à Gand. Il refuse pendant huit ans tout autre projet résidentiel. Il participe à des concours publics, bâtit des petites constructions abritant des statues, des tombeaux et d'autres petits monuments. Il peaufine ainsi son art, développe sa propre sensibilité. Il découvre petit à petit les courbes et refuse les lignes verticales droites. Pour lui, les courbes amplifient l'impression d'espace et guident le regard.

Pendant cette longue période d'apprentissage, il se fait connaître des nouveaux bourgeois de Bruxelles, professeurs d'université (il le deviendra en 1912) et scientifiques. Il entre ainsi dans la loge franc-maçonnique et humaniste, « Les Amis philanthropes ». Dès qu'il se dit prêt à entamer la construction de demeures résidentielles, les commandes affluent. C'est en 1892 qu'il réalise la Maison Autrique, passionnante œuvre de transition, puis L'hôtel Tassel (1893), considéré comme le premier édifice Art nouveau au monde. Les nouveaux matériaux industriels sont intégrés à l'architecture domestique et urbaine tout en exprimant la volonté de donner au monde moderne un visage harmonieux par l'utilisation de l'arabesque, symbole de féminité et d'énergie. Les chefs d’œuvre vont se succéder : Hôtel Solvay (1898), Maison du Peuple (1899), sa propre maison, l’actuel Musée Horta (1901), les magasins A l’Innovation (1903), Les magasins Waucquez (1906).


En 1902, qu'il fait la connaissance de Gustave Malbert, dont il fera par la suite son élève. On parle alors de lui dans toutes les revues spécialisées d'Europe. Habiter du Horta est un signe de statut, d'ouverture et surtout de richesse. Étant donné son rythme de travail effréné, les besoins des riches bourgeois de Bruxelles sont assez vite satisfaits. De plus, il est concurrencé par Henry van de Velde et Paul Hankar, deux autres architectes moteurs du renouveau de l'architecture moderne belge. Il entreprend alors de plus en plus la réalisation de lieux publics et de magasins.

Il passe ensuite deux années (1916-1918) aux États-Unis où il découvre de nouveaux matériaux de construction, tout en se détournant du mouvement art nouveau. C'est ainsi qu'il construit le Palais des beaux-arts de Bruxelles avec une esthétique beaucoup plus géométrique, caractéristique de l'Art Déco.

De 1920 à 1927 Victor Horta devient directeur de la section architecture de l'Institut Supérieur des Beaux Arts à Anvers. En 1927, il devient pour quatre années le directeur de l'Académie des beaux-arts de Bruxelles. Le 23 mars 1932, le roi Albert 1er lui confère le titre de baron. Victor Horta meurt le 8 septembre 1947 à Bruxelles.  

Lorsque l'Art nouveau passe de mode, beaucoup des édifices de Horta sont détruits ou profondément modifiés, mais sa maison, conçue en 1898, devient en 1969 le Musée Horta.