Accueil Partie beaux-arts Histoire de l'art Les peintres Les musées Les expositions Thèmes picturaux
 
(1784-1845)

Académisme

Le jeu de la main chaude 1812 Tours, Musée des Beaux-arts
La confirmation par un évêque grec dans la basilique Sainte- Agnès-hors-les-murs 1814 Rouen, Musée des Beaux-arts

Hortense Viel naît à Paris le 14 décembre 1784. Sa mère, devenue veuve en 1786, épouse en secondes noces le pharmacien Louis Lescot (1754-1843), originaire d’Argentan. Durant le Premier Empire, Hortense signe ses œuvres du nom de "Lescot", qui est le patronyme de son beau-père et sous lequel elle se fait connaître initialement.

En octobre 1820, Hortense épouse Louis Pierre Haudebourt, architecte à Paris et signe désormais ses toiles Haudebourt-Lescot. Le couple s'installe quelques années après dans le quartier de la Nouvelle Athènes, 9e arrondissement.

Elle est élève de Guillaume Guillon Lethière (1760-1832). Ce dernier nommé directeur de l'Académie de France en 1808, impose sa présence à la villa Médicis parmi les lauréats du prix de Rome. Ce voyage est inespéré pour une femme à une époque où le prix de Rome leur est fermé. Il ne leur sera autorisé qu’à partir de 1903 et le premier prix décerné en 1925.

Dominique-Vivant Denon, directeur des Musées en fait le repproche à Guillaume Guillon Lethière. Il répond qu'il cultive les talents d'Hortense, la fille de ses amis, depuis ses huit ans. "L'intéret que je lui porte est celui d'un père et d'un maitre qui se plait à cultiver un talent qui vous étonnera un jour, et je suis déjà fier de mon ouvrage." Ainsi, de 1808 à 1816, Hortense Haudebourt-Lescot étudie, dessine et peint à Rome; d'où elle fait ses envois au salon dès 1811.

En 1812, Hortense Lescot est encore à Rome lorsqu'elle envoie à Paris cinq tableaux, dont Le Jeu de la main chaude, pour figurer au Salon qui se tient au musée royal. Le sujet traité, de même que celui des œuvres qui l'accompagnent (Le baisement des pieds, dans la basilique Saint-Pierre de Rome ; Un mendiant à la porte d'un couvent où l'on fait aux pauvres la distribution des vivres), est significatif de l'intérêt que porte l'artiste à la description anecdotique de la vie quotidienne dont elle est le témoin en Italie. Ces représentations, souvent teintées de sentimentalité, sont caractéristiques du courant esthétique qui se manifeste en marge du néoclassicisme, et préfigurent l'intérêt que portera le romantisme au traitement de l'émotion.

Son expérience du plein air italien et son observation d ela vie quotidienne locale imprègne durablement son oeuvre dont le succès ne défaillit pas. Membre de l'Académie de saint Luc à Rome, peintre attitrée de Marie-Caroline de Bourbon-Siciles (1798-1870), duchesse du Berry, médaillée aux salons de 1810, 1816 et 1827, bénéficiaire de nombreuses commandes du gouvernement pour le chateau de Versailles, elle est une des quelques artistes femmes representée dans la vaste composition de sonami François-Joseph Heim, Charles X distribuant des récompenses aux artistes à la fin du salon de 1824.

Elle tient un atelier destiné aux élèves de sexe féminin. Parmi elles, on compte Marie-Ernestine Serret et Herminie Déhérain. Elle y reçoit l'élite artistique et littéraire de la capitale ainsi que de nombreuses vedettes du monde du spectacle.