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(1852-1929)
Academisme

Créateur de mythologies galantes aux formes suaves (Diane et Endymion, 1875), il peignit aussi des tableaux de genre avec une brillante facilité Communiantes à l'église de la Trinité (1876) ou Une séance du jury de peinture (1885). Mais Gervex exécuta des œuvres d'un réalisme plus puissant comme Autopsie à l'Hôtel-Dieu (1876), le Dr Péan enseignant à l'hôpital Saint-Louis sa découverte du pincement des vaisseaux (1887). Gervex fut aussi un portraitiste fort prisé du public parisien élégant, surtout féminin (Madame Valtesse de La Bigne, 1889), et exécuta pour l'Exposition universelle de 1889, en collaboration avec Alfred Stevens, le célèbre Panorama du siècle (Bruxelles, M. R. B. A.).

Rolla 1878 Paris, Musée d'Orsay
Le quai de la Villette à Paris 1882 Lille, Palais des Beaux-Arts
Une séance du jury de peinture 1885 Paris, Musée d'Orsay


Il est le fils de Joséphine Peltier et Félix Nicolas Gervex, facteur de pianos. Un ami de la famille le fait admettre à l’atelier du peintre Pierre-Nicolas Brisset en 1867. Trois ans plus tard, il s’engage au 152e Bataillon de la Garde nationale.

En 1871, il est reçu à l’école nationale supérieure des beaux-arts, dans l’atelier d'Alexandre Cabanel où il suit son enseignement pendant cinq ans. Il est le condisciple de Forain et Cormon. Il fait aussi son apprentissage auprès du peintre orientaliste Eugène Fromentin. Gervex débute au Salon de 1873 en exposant une Baigneuse endormie. L’année suivante, il reçoit une médaille de seconde classe, avec son Satyre jouant avec une ménade dont le nu est influencé par le style de Cabanel, et est acheté par l’État pour le palais du Luxembourg.

En 1876, il fait la connaissance d'Édouard Manet, et fréquente les peintres impressionnistes. Sa peinture en subit l’influence et il éclaircit de sa palette. C’est en 1878 qu’il fait scandale en exposant Rolla. Cette toile, inspirée d’un poème d’Alfred de Musset, est refusée par le jury du salon pour les mêmes motifs que l’Olympia de Manet : représentant un nu prosaïque dans un décor contemporain, l’œuvre est qualifiée d’immorale. Elle est exposée dans une galerie, chez le marchand de tableaux Bague, au 41 rue de la Chaussée d'Antin où la foule se presse. Il fait aussi le portrait de Mlle Valtesse de La Bigne, une demi-mondaine qui pose comme modèle et qui inspire Émile Zola pour la création de l’héroïne de son roman Nana. Gervex lui-même est l'un des modèles pour le personnage de Fagerolles, un peintre opportuniste et mondain, dans le roman L’Œuvre de Zola publié en 1886.

Dans les années 1880, il voyage en Espagne. Il fait partie du "cercle des mirlitons", présidé par Ernest Meissonier, et expose au Cercle artistique de la Seine, qui vient d’être créé. C'est à partir de cette année-là qu'il fait de nombreux séjour à Dieppe chez les parents de Jacques-Émile Blanche. En 1882, il effectue son premier voyage en Angleterre avec Auguste Rodin. Il travaille à la décoration de la mairie du 19e arrondissement de Paris. L’année suivante, il effectue son deuxième voyage en Angleterre avec Rodin et est nommé chevalier de l’ordre de Léopold de Belgique à l’occasion de l’Exposition triennale des beaux-arts de Gand. En 1884, il effectue son troisième voyage en Angleterre et s’installe dans un nouvel atelier rue de la Chaussée-d'Antin. Il voyage en Italie avec Maupassant et G. Legrand. Il fonde une Académie avec le peintre Alfred Hubert.

En 1889, il est promu officier de la Légion d'honneur. En 1890, il est nommé chevalier de l’ordre de Saint-Olaf par le roi de Norvège et de Suède. En 1891, il participe à l’exposition internationale des beaux-arts de Munich. En 1892, il est nommé officier de l’ordre de Saint-Michel par le gouvernement de Bavière. Le 9 février 1893, il épouse Henriette Fauché dont la famille est propriétaire du château de Villeray dans la région du Perche. Il est nommé chevalier de l’ordre espagnol de Carlos III. Le 18 décembre 1894 naît sa fille Colette Gervex, qui deviendra la Comtesse d'Argenté. En 1895, il est nommé vice-président de la commission d’examen de la Société nationale des beaux-arts. Il décore la salle de physique de la Sorbonne.

En 1896, lors de son premier voyage en Russie, il est fait commandeur de l’ordre de Sainte-Anne de Russie. En 1897, il fait une croisière en Italie puis en Turquie. En 1898, il fait un deuxième voyage en Russie. Il envoie Le Couronnement de Nicolas II à l’Exposition universelle de 1900. La même année, il participe à la décoration de la Salle Dorée du restaurant le Train Bleu de la gare de Lyon à Paris avec La Bataille de fleurs à Nice. Il fait de fréquents séjours à Deauville et Trouville où il réside à la villa Les Frémonts sur la falaise et qui appartient à Mme Finaly, où Marcel Proust lui rend visite à plusieurs reprises.

En 1901, il part avec sa famille pour un troisième voyage en Russie. En 1902, il fait une croisière en Italie. En 1911, il est promu commandeur de la Légion d'honneur et reçoit la commande de la décoration du plafond de l'escalier d'honneur de la Cour des comptes à Paris. Il entre à l’Institut de France en 1913 et est élu président de la Société des pastellistes. En 1918, il reçoit la croix de guerre pour service rendus à la patrie. En 1925, il est élu membre associé de la section peinture de l’Académie royale des sciences, lettres et beaux-arts de Bruxelles. Il possède un hôtel particulier en bordure du Parc Monceau, dont les rideaux jaunes de la chambre de sa fille sont souvent reproduit dans ses tableaux. En 1928, il est atteint d’une maladie à l’œil. Il meurt à Paris le 7 juin 1929.