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Te tamari no atua

1896

Te tamari no atua
Paul Gauguin, 1896
Huile sur toile, 96 x 131, cm
Munich, Nouvelle Pinacothèque

La légende se traduit par « Enfants de Dieu ». Gauguin a donc accidentellement utilisé le pluriel, mais il voulait dire « enfant de Dieu ». Dans ce tableau, il évoque une expérience très personnelle : fin 1896, la jeune tahitienne Pahura, qui vivait avec lui, donna naissance à un enfant qui mourut au bout de quelques jours. La mort imminente du nouveau-né est indiquée sur le tableau par « l'infirmière » au bonnet noir et l'ange derrière elle.

L'apparence de la « nourrice » est très proche des représentations de l'esprit des morts à Tahiti. L'enfant est amené ici par la mort de la mère et remis à l'ange. La figure de l'ange, l'intérieur de l'étable et les auréoles de la mère et de l'enfant sont des moyens de donner à la représentation un sens chrétien. Cette allusion à la naissance du Christ dans l'étable de Bethléem ne peut s'expliquer ni par la piété du peintre ni par son éventuelle intention de faire participer la population indigène à la doctrine chrétienne du salut, mais elle constitue plutôt un moyen éprouvé pour accroître la sens auquel Gauguin a eu recours à plusieurs reprises. De nombreux artistes l'ont suivi en cela, des Nabis aux artistes contemporains.

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