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(1732-1806)
Rococo
Le jeu de la bascule 1760 Montpellier, Musée Fabre
Le jeu de la palette 1760 Montpellier, Musée Fabre
Corésus et Callirhoé 1765 Paris, Louvre
Les hasards heureux de l'escarpolette 1767 Londres, Wallace Collection
Les baigneuses 1772 Paris, Louvre
Le feu aux poudres 1778 Paris, Louvre
Le verrou 1778 Paris, Louvre

Jean Honoré Fragonard quitte Grasse sa ville natale à l'âge de six ans, pour s'installer avec sa famille à Paris, où se déroulera la plus grande partie de sa carrière.

Les dispositions artistiques de Fragonard sont précoces et, après avoir quelque temps travaillé avec Jean Siméon Chardin, il entre, à l'âge de 14 ans, dans l'atelier de Boucher. En 1752, il est lauréat du grand prix de peinture et entre à l'école royale des élèves protégés, dirigée par Carle Van Loo, puis il part pour l'Académie de France à Rome.

Il se distingua d'abord dans le genre sérieux, et donna en 1765 son tableau de Corésus et Callirhoé, qui fut justement admiré et qui le fit recevoir à l'Académie. Désespérant d'atteindre au premier rang dans ce genre, il le quitta pour le genre érotique, dans lequel il obtint le plus grand succès. Il devint bientôt le peintre à la mode, et amasse une grande fortune

À l'instar de François Boucher, Fragonard est considéré comme le peintre de la frivolité, du Rococo. D'un trait virtuose, Fragonard montre le tourbillonnement du monde par des gestes expressifs et gracieux ou des drapés pleins de vigueur.

Les scènes de genre de Fragonard, volontier frivoles, peuvent être lues à un niveau différent, on peut y voir percer, souvent, une inquiétude, un sentiment de fin de fête parfois (et cela rappelle Watteau ou encore le roman Point de lendemain par Vivant-Denon), ou encore une menace diffuse : les couples dans l'intimité, les belles qui s'épouillent, les endormies, tout ce petit monde de grâce et de sympathie est observé par un peintre qui nous rappelle que la jeunesse ne dure pas et que les moments de tendresse lascive sont fugaces et rares.

Fragonard est le dernier peintre d'une époque sur le déclin, ses scènes de genres seront bientôt rendues obsolètes par la dureté néo-classique de David, par la cruauté de la Révolution et celle de l'Empire.

La révolution française lui fit perdre sa fortune. Il est nommé un temps comme l'un des conservateurs du Musée du Louvre par l'Assemblée nationale. En 1805, Fragonard est expulsé du Louvre par décret impérial. Il s'installe alors chez son ami Veri, au Palais Royal. L'année suivante, il décède, apparemment terrassé par une congestion cérébrale.Il est inhumé dans l'ancien cimetière de Montmartre où sa tombe n'est plus visible.