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(1819-1856 )
Néoclassicisme
puis
Romantisme
Portrait de l'artiste 1835 Paris, Louvre
Vénus marine 1838 Paris, Louvre
La toilette d'Esther 1841 Paris, Louvre
Groupe d'Arabes ou Joseph vendu par ses frères 1850 Caen, musée des Beaux-arts
Combat de cavaliers arabes 1856 Paris, Louvre

Théodore Chassériau nait le 20 septembre 1819 à Santa Bárbara de Samaná, en République dominicaine. Il vit ainsi ses premières années sur l'ile de Saint Domingue élevé par sa mère Marie-Madeleine Couret de la Blaquière, elle-même issue d'une famille de colons. L'enfance du peintre fut marquée par l'absence de son père Benoit Chassériau, aventurier, probablement agent secret et consul de France à Porto Rico. Son père très peu présent laisse la charge de la famille à son fils aîné Frédéric-Victor-Charles Chassériau, lequel fait revenir ses frères et sœurs à Paris en 1822.

De 1830 à 1834, Chassériau a pour professeur Jean-Auguste-Dominique Ingres qui décèle très tôt le talent du jeune Théodore, à qui il prédit qu'il sera "le Napoléon de la peinture". Nommé directeur à la Villa Médicis, Ingres lui propose de le suivre à Rome, offre que Chassériau décline faute d'argent.

Très tôt, vers le milieu des années 1830, Théophile Gautier s'intéresse à l'art de Chassériau. Il lui prête alors des "vies imaginaires" ou parle de "grâce étrange" pour tenter de rendre compte de l'univers particulier du peintre. En effet, Chassériau ne cesse de se jouer d'atmosphères troubles, étranges, équivoques et mystérieuses. En 1839 alors âgé de 20 ans, Chassériau expose au salon Suzanne au bain. En 1840, il part à Rome avec le peintre Henri Lehmann et peint le portrait du Père Henri Lacordaire renoue un temps avec son maître, Ingres, qui lui reprochera son manque de savoir livresque et avec lequel il rompra définitivement.

Admirateur de Eugène Delacroix, Théodore Chassériau se sent attiré par l’Orient. Sur l’invitation du calife de Constantine Ali Ben Ahmed, il se rend en Algérie en 1846. Les scènes de combats de cavaliers arabes, les scènes de vie des femmes à Alger montrent combien Chassériau maîtrise le mouvement et est un grand coloriste.

Son ami Alexis de Tocqueville, le frère ainé de l’artiste qui était conseiller d’État,appuie Théodore Chassériau pour l'obtention de la commande des fresques de l’escalier d’honneur de la Cour des comptes situé dans l’ancien Palais d’Orsay et incendié sous la Commune. Ces fresques peintes de 1845 à 1848 constituaient certainement l’œuvre majeure de Théodore Chassériau dont seuls quelques restes ont pu être sauvés et conservés au Musée du Louvre.

Chassériau combine avec talent et succès les leçons de ses deux illustres maîtres. La pureté classique des lignes ingresques se teinte de la fougue romantique de Delacroix, son second maître. Il crée un type de femme très reconnaissable, étrange, d’une grande sensualité et dotée d’un torse long et mince dont Esther se parant pour être présentée au roi Assuérus, dit La toilette d'Esther est l'archétype.

Chassériau meurt à l’âge de 37 ans en 1856 à son domicile. Gustave Moreau réalisera en hommage à son ami, le tableau le Jeune Homme et la Mort conservé au Musée d'Orsay. L’œuvre de Chassériau a fait l’objet d’une donation en 1936 par un cousin issu de germain du peintre, le baron Arthur Chassériau . Il fit don aux Musées français de l'ensemble des œuvres de Chassériau qu'il mit une vie à réunir, soit 100 peintures et quelques 3 000 dessins. La dernière grande rétrospective Chassériau s'est tenue en 2002 au Grand Palais à Paris et s'est déplacée par la suite au Metropolitan Museum de New York et au Musée des Beaux-Arts de Strasbourg.