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Saint Sauveur in chora

1081

Saint Sauveur in chora
Art byzantin, 1077-1081
Istanbul

Localisation et Plan de l'église de la Chora avec les parties réutilisées de l'ancien naos surlignées en rose

Saint-Sauveur-in-Chora est un des plus beaux exemples d'église byzantine. L'église est située dans le district stanbouliote occidental d'Edirne Kapı. En 1511, l'église fut convertie en mosquée par les Turcs Ottomans. Elle devint un musée en 1948, puis est reconvertie en mosquée le 21 août 2020 par décret présidentiel du chef d'État turc Recep Tayyip Erdoğan.

Saint-Sauveur-in-Chora est située sur l'emplacement des zones historiques d'Istanbul inscrites en 1985 au Patrimoine mondiale de l'UNESCO. L'intérieur est couvert de fines mosaïques et de fresques. Son plan en croix grecque servit, jusqu'au XVIIIe siècle, de modèle à toutes les églises orthodoxes d'Istanbul. la locution grecque en "tē Chōra", qui signifie « dans la campagne », devint par la suite le diminutif du nom de l'église. Le nom pourrait avoir pris alors un sens plus spirituel, chora étant alors assimilé au ventre de la Vierge comme le laisse à penser l'anagramme que l'on peut lire sur une mosaïque du narthex « Lieu d'incarnation du Dieu incommensurable » ou « Lieu qui contient celui qui ne peut être contenu dans aucun lieu ».

L'église, construite au Ve siècle, était située en dehors du mur de Constantin construit au IVe siècle. Quand le mur théodosien fut érigé en 413-414, l'église se retrouva à l'intérieur du système défensif de la ville, mais garda le nom de Chora. Cependant la majorité de ce qui est visible aujourd'hui date de 1077-1081, quand Maria Ducaina, la belle-mère d'Alexis Ier Comnène, fit reconstruire l'église en croix grecque inscrite, un style apparu au XIe siècle, qui servira de modèle pour les églises orthodoxes jusqu'au XVIIIe siècle. Au début du XIIe siècle, l'église souffrit d'un écroulement partiel, peut-être dû à un tremblement de terre. Elle fut reconstruite par Isaac Comnène, le troisième fils d'Alexis. Cependant, ce n'est qu'après la troisième phase de construction, deux siècles plus tard, que l'église acquit la forme que nous lui connaissons aujourd’hui.

Le puissant homme d'État Théodore Métochitès dota l'église de la plupart de ses magnifiques mosaïques et fresques. Cette décoration impressionnante fut exécutée entre 1310 environ et 1317. Les mosaïques sont une des meilleures illustrations de la renaissance artistique sous les Paléologues. En revanche, bien que nous connaissions les commanditaires de ces œuvres, les exécutants en restent inconnus. En 1328, Métochitès fut exilé par Andronic III Paléologue, mais il fut autorisé à revenir à Constantinople deux ans plus tard en tant que moine de la congrégation de la Chora. Lors du dernier siège de Constantinople en 1453 par Mehmet II, l'icône de la Theotokos Hodigitria, considérée comme la protectrice de la ville, fut amenée à Chora afin d'aider les défenseurs contre l'assaut des Ottomans mais l'église et l'icône furent alors détruites. Après la conquête de Constantinople par les Ottomans, l'église est transformée en mosquée avec l'ajout d'un minaret de 1495 à 1511 par Atık Ali Paşa, grand vizir de Bayezid II. À cause de l'interdiction qui est faite de représenter l'Homme dans l'Islam, les mosaïques et les fresques sont recouvertes de chaux, mais ne sont pas détruites. Ceci et les tremblements de terre fréquents dans la région ont eu des conséquences néfastes sur l'œuvre. Les mosaïques furent redécouvertes au XVIIIe siècle par Lechevalier, un collaborateur de Marie-Gabriel-Florent-Auguste de Choiseul-Gouffier. En 1945, le bâtiment est désigné musée par le gouvernement turc. De 1948 à 1959, Thomas Whittemore et Paul A. Underwood, du Byzantine Institute of America et du Dumbarton Oaks Center for Byzantine Studies, ont commandité un programme de restauration des mosaïques. L'édifice cesse alors d'être une mosquée. En 1958, est ouvert au public en tant que musée. En 2019, le Conseil d'État turc ordonne sa reconversion en mosquée. En août 2020, un décret présidentiel, lors du mandat présidentiel de Recep Tayyip Erdogan, acte la transformation du musée en mosquée

Le bâtiment L'église est de petite taille, comparée aux autres églises d'Istanbul (sa surface est de 742,5 m2), mais sa relative petite taille est compensée par la majesté de l'intérieur, comme c'est souvent le cas dans l'architecture byzantine. Le bâtiment se compose de trois zones principales : le hall d'entrée ou narthex, le corps principal de l'église ou naos, et la chapelle attenante ou parecclésion. Le narthex se divise en deux parties : le narthex intérieur ou ésonarthex et le narthex extérieur ou exonarthex. La séparation entre les deux est nette. Elle est due à la réfection de l'église, l'ésonarthex faisant alors partie de la construction originale. Le bâtiment a six dômes, deux dans l'ésonarthex, un dans le parecclésion, un grand dôme dans le naos et deux petit à l'est dans l'abside. La plus grande coupole, d'un diamètre de 7,7 m, se trouve au centre du naos.

 

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