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Ci-après, art de l'Inde seulement
 
Salle 6
 
Entrée salle 1 (et 2 au fond)

Proto-Histoire du monde indien.
3e millénaire avant J.-C - 3e siècle après J.-C.

Le monde indien correspond à un vaste sous-continent formant la partie méridionale de l'Asie, dont il est séparé par la chaîne de l'Himalaya. Relié à un plateau iranien, il est accessible au nord-ouest par voie terrestre, tandis que la péninsule lui offre une immense ouverture maritime sur l'océan indien.

Longtemps, on a considéré que l'histoire indienne commençait avec l'installation, au cours du deuxième millénaire avant J.-C., de nomades de langues indo-aryennes dans la Haute-Vallée de l'Indus, le Penjab, puis dans la Vallée du Gange. Toutefois, à partir des années 1920, des découvertes archéologiques dans la Vallée de l'Indus ont permis la mise à jour d'une grande civilisation urbaine, dite Harappéenne, du nom d'un de ses grands sites, Harappa, florissant de -2500 à -1800 avant J.-C. En contact avec la Mésopotamie, la civilisation de l'Indus a révélé de nombreux sceaux portant des signes qui pourraient être une écriture encore indéchiffrée à ce jour.

Aucun monument de ces villes, très bien équipé, ne semble pouvoir être interprété comme un temple ou un palais. La partie péninsulaire du sous-continent est principalement occupée par des populations de langues dravidiennes dont l'origine reste assez mystérieuse. Entre 1500 et 100 avant J.-C., on voit s'y développer des cultures mégalithiques marquées, contrairement à la civilisation de l'Indus, par des sépultures monumentales. Certaines de ces populations ont entretenu des liens commerciaux avec le monde méditerranéen, comme le révèle l'archéologie.

vase à boire en forme de Zébu
Pakistan, Baluchistan Méridional
Culture de Nal, 3000-2800 av. J.-C.
salle 1

Des Shongas au Kashuna, Inde du Nord,
IIe siècle avant J.C. - IIIe siècle après J.C.

Au IVe siècle avant J.C., la dynastie Maurya, à partir de sa capitale de Pataluputra, actuelle Patna, dans la vallée du Gange, parvient à constituer un vaste empire s'étendant de la région de Kandahar, en Afghanistan, au Bengal et à la péninsule ancienne, sauf l'extrême sud. Le plus célèbre de ces souverains, Ashoka, 268-232 avant J.C., paraît avoir promu la diffusion du bouddhisme.

Tandis que le nord-ouest du sous-continent indien se développe le petit royaume indo-grec descendant de l'empire d'Alexandre le Grand, les Mauryas laissent bientôt la place aux Shongas, dynasties brahmaniques dont l'emprise territoriale est notablement plus limitée. L'essentiel du décan était aux mains des Satavahana.

Un peu avant notre ère, des populations originaires d'Asie centrale, Sith ou Parthes, s'implantent dans le nord-ouest du monde indien. Ils sont suivis par les Yusis, une tribu originaire du Zhangjiang qui, en s'implantant en Bactrian, prend le nom de Kushana. L'empire Kushana se développe rapidement pour comprendre la Bactrian, le Gandhara, la vallée de l'Indus et l'essentiel de la vallée du Gange. Les deux grandes écoles artistiques du Gandhara et de Mathura relevaient donc d'une même entité politique. C'est de cette époque que datent l'apparition des premières images des divinités brahmaniques ainsi que des représentations humaines du Bouddha ou des Jinas.

Bodhisattva Maitreya
Uttar Pradesh,
fin du 1er siècle, époque Kushana,

L'art d'Amaravati, Inde du Sud,
1er siècle avant J.-C.- 3e siècle après J.-C.

Le déclin de l'Empire Maurya au cours du 3e siècle avant J.-C. permet l'essor, dans le nord du plateau du Deccan, de la dynastie des Satavahana, (ou Andhra). Son territoire va couvrir une vaste étendue de la mer d'Oman, état actuel du Maharashtra et à certains moments du Madhya Pradesh, au golfe du Bengal, égard actuel du Telangana et d'Andhra Pradesh, voire du Karnataka, bien que l'origine exacte de la famille fasse encore débat. L'apogée de la dynastie se situe au 2e siècle de notre ère.

Les Satavahana sont des souverains brahmaniques qui remettent en usage des grands rites royaux issus du vénisme. Pour autant, le bouddhisme est florissant dans leur royaume et c'est de cette époque que date le développement de l'art bouddhique. Ainsi, on voit apparaître des sanctuaires excavés, notamment du Maharashtra, Nashik, Karli, Bhaja (premières grottes de Kanheri et d'Ajanta). Mais le monument majeur est le Stupa, hémisphère plein, hérité du tumulus antique, surmonté d'un parasol et refermant en son sein des reliques. Le stupa est entouré d'une balustrade qui délimite l'espace sacré de la déambulation rituelle.

Les Satavahana favorisent ainsi la reconstruction du grand stupa de Sanchi en Inde centrale, où le décor se concentre sur les portes d'entrée du déambulatoire. Mais leur grand centre artistique est Amaravati et ses environs dans le delta de la Krishna, où les bas-reliefs s'étendent également au stupa lui-même. D'abord présenté sous forme de symbole, le Bouddha est ensuite figuré sous forme humaine.

Le grand départ
Andhra Pradesh
2e siècle : école d'Amaravati
L'assaut de Mara
Andhra Pradesh
2e siècle, École d'Amaravati

 

salle 2

L'ère Gupta et son rayonnement
Inde du Nord, IVe-VIIIe siècle

La dynastie Gupta semble apparaître vers la fin du IIIe siècle dans la plaine du Gange. Elle prend rapidement de l'importance et une ère Gupta est instituée en 319-320. Au fait de sa puissance, l'Empire couvre la majeure partie de l'Inde du Nord, même s'il n'est pas toujours évident de faire la part entre contrôle politique effectif et sphère d'influence. Amorcée dès la fin du Ve siècle, le déclin de la dynastie est à la fois la conséquence de tendances centrifuges et d'invasions extérieures, notamment des Huns.

En dépit de cette puissance relative, c'est au XIXe siècle que se construit un mythe de l'âge d'or des Guptas. En fait, plus que par un pouvoir politique fort et centralisé, la période Gupta est marquée par les développements d'une littérature sanscrite raffinée, la poésie de Kalidasa, qui trouve un écho dans les canons esthétiques des Arvides Uella, surtout sculpture et peinture, caractérisées par la recherche de l'équilibre et de l'intériorité. Bien que la commande royale semble avoir été assez limitée, c'est ce rayonnement culturel qui fait de ces deux siècles un moment particulier pour la civilisation indienne. C'est aussi le moment où l'iconographie des trois grandes religions indiennes, brahmanisme, hindouisme, bouddhisme et jahyanisme, se fixent de manière durable.

L'esthétique Gupta dépasse largement le rôle politique de la dynastie éponyme et marque durablement toute l'Ardelinde du Nord. Son influence se fait sentir jusque dans les régions himalayennes et en Asie du Sud-Est, voire en Chine.

Bouddha,
Uttar Pradesh,
Ve siècle, école de Mathura

 

salle 3

L'époque médiévale en Inde du Sud, 8e-16e siècle.

L'Inde du Sud comprend la partie péninsulaire du sous-continent indien. Par opposition au nord de l'Inde indo-européenne, elle comprend cinq états modernes de langue dravidienne. Tamil Nadu (tamoul), Andhra Pradesh et Telangana (telugu), Karnataka (kannada), Kerala (malayalam). Les premiers témoignages historiques remontent au IIIe siècle avant J.-C. (inscriptions d'Ashoka).

Au milieu du VIe siècle, avec l'émergence des dynasties Chalukya et Karnataka et Pallava, en pays tamoul, se développe une architecture hindoue en pierre imposante et originale. A partir du IXe siècle, deux nouveaux pouvoirs se mettent en place. Au nord, les Rashtrakuta et au sud les Chola. Ces derniers atteignent leur apogée au XIe siècle. Ils dominent alors la quasi-totalité de l'Inde du Sud et mènent une politique maritime de grande envergure jusqu'en Asie du Sud-Est. Puissants encore au XIIe siècle, ils doivent ensuite s'effacer, notamment devant les Hoyshala du sud du Deccan. Le XIVe siècle est marqué par les invasions musulmanes menées par le sultanat de Delhi. En réaction à ces invasions, deux anciens officiers des Hoyshala fondent l'Empire hindou de Vijayanagar (1336-1565)

Sur le plan artistique, l'Inde du Sud se distingue du reste du sous-continent. Les temples, qui abritent une vaste population divine, se composent à minima d'un pavillon et d'une cela, surmontés d'une superstructure pyramidale constituée de faux étages et d'iducules en réduction. Sous les Cholas, ils s'enrichissent d'un système d'enceintes concentriques munis de portes monumentales (gopura). À partir du XIIe siècle, l'espace entre chaque enceinte se couvre de vastes pavillons hypostyles.

Ganesh dansant,
Rajasthan
10e siècle
Femme à l'enfant,
Orissa
10e-11e siècle
Brahma
Madhya Pradesh
11e-12e siècle
Vishnu,
Madhya Pradesh
11e-12e siècle
Rishabhanatha
Madhya Pradesh
10e - 11e siècle, période candella
Les yoginis ou déesses magiciennes
Tamil Nadu,
10e siècle, époque Chola,
Skanda, dieu de la guerre
Tamil Nadu
14e - 15e siècle, période candella

 

salle 4

L'art du bronze, Inde du Sud, 8e-16e siècle.

Dans les temples hindous (et dans une certaine mesure les sanctuaires bouddhiques et jaïns), la divinité est une personne vivante résidant dans ce qui est assimilé à son palais. Grâce au rituel, le dieu ou la déesse s'incarne dans l'image principale ou dans le principal objet de culte qui est le linga dans le cas des temples de Shiva. Les temples abritent en fait plusieurs types d'images. Dans la cella, la divinité est présente sous la forme d'une image fixe, le plus souvent en pierre, mais parfois en terre ou en bois. Les images mobiles lui servent alors de substitut pour quitter la cella et se montrer lors de processions à l'ensemble des fidèles. Pareils d'étoffes et de bijoux, les statues sont alors placées sur des brancards (d'où les anneaux ou les trous des piédestraux), ou sur de grands chars recouverts de plaques de bois sculptées de scènes mythologiques. L'image mobile répond ainsi à l'idéal de la bhakti, la dévotion, qui établit un contact visuel (darshan) direct entre la divinité et son dévot. Les images mobiles sont réalisées en métal, généralement un alliage à base de cuivre, selon la technique de la fonte à cire perdue. La figure est tout d'abord modelée en cire, sur laquelle on applique un moule en terre. Lorsqu'on chauffe ce dernier, la cire fond, laissant un espace vide pour couler le métal en fusion. C'est durant la période Chola (IXe-XIIIe siècle), que l'art du bronze atteint son apogée en Inde du Sud. Les représentations de la danse de Shiva en sont le témoignage le plus fameux.

Shiva dansant,
Tamil Nadu
11e siècle, époque chola
Shiva somaskandamurti,
Tamil Nadu
11e siècle, époque chola
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