Wolfflin fait du baroque le grand mouvement artistique du XVIIème. On pourrait en effet s'étonner de qualifier de baroque les peintres des pays réformés aussi bien l'exubérant Franz Hals que le chatoyant Rembrandt ou Vermeer, le méditatif. Et pourtant ces peintres ont tous éprouvé le même bouleversement du sentiments décoratif (ce qui mérite d'être peint) et du sentiment imitatif (comment le peindre).
Wollflin regoupe en cinq catégories les mutations apparues au cours du XVIIème. Le baroque, par rapport au classique, privilégie :
voir ainsi : Le visage classique et le visage baroque (p.46)
Wolfflin conclut en affirmant que chaque période de stabilité artistique assez longue génère sa période classique puis sa période baroque. Ainsi le Locoon dévorant ses enfants est-il le baroque de L'Apollon du Belvédaire, ainsi dans le gothique le style normand succède-t-il au Early English. Le romantisme pourrait aussi être le baroque du néo-classique et, l'expressionnisme, le baroque de l'impressionnisme. Après un retour pour l'intérêt de la ligne avec le cubisme celui-ci est dépassé par le post-modernisme avec ses recyclages, simulacres, déréalisations et détournements, son refus de l'ascétisme et du purisme moderne (Adolf Loos : "l'ornement est crime", Le Corbusier).