26 novembre 2014 - 27 avril 2015
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En partenariat avec le Whitney Museum of America Art de New York, le Centre Pompidou présente la première rétrospective majeure consacrée, en Europe, à l'oeuvre de Jeff Koons prenant pour la première fois la mesure complète de l’oeuvre de l'artiste américain, de 1979 à nos jours.
Sculptures et peintures, venues du monde entier, composent cette rétrospective dont le parcours chronologique met en évidence les différents cycles du travail de l'artiste : les Inflatables (1979) The pre-New, The New (1980) Equilibrium (1983-85), Luxury and degradation (1986), Statuary (1986), Banality (1988), Celebration (1994-2014), Made in heaven (1990), Easyfun (1999), Popeye (2003), Hulk (2004), Antiquity (2008) et Gazing ball (2014).
L'art de Jeff Koons peut être considéré comme le point de rencontre entre plusieurs concepts : les ready-mades de Marcel Duchamp, les objets du quotidien démesurés de Claes Oldenburg, l'art conceptuel de Robert Smithson ou Dan Flavin et le pop art d'Andy Warhol. Il fait entrer l'artisanat d'art et l'imagerie populaire dans les themes artistiques (ce qui mérite d'être représenté) alors que ses motifs sont souvent extrêmement précis. Il est l'un des artistes majeurs du post modernisme.
Le Centre Pompidou indique que 113 000 visiteurs sont venus sur les 17 premiers jours de l’exposition,depuis le 26 novembre, soit 6 638 entrées par jour, un chiffre que même Dali n’avait pas atteint en 2012-2013 lors de sa rétrospective à Beaubourg (111 000, juste derrière…) et qui avait attiré au total 790 000 admirateurs. Koons, dont l’exposition se tient jusqu’en avril, peut dépasser ce nombre. Elle a déjà battu un autre record historique : celui du nombre de visiteurs en une seule journée, soit 9 143, le 29 novembre. Au-delà des chiffres, une révélation : les artistes vivants, ça marche. « Koons fait aussi bien que Matisse. Quand je suis arrivé à la tête du Centre Pompidou, il y a sept ans, on n’avait jamais exposé d’artiste vivant dans la grande galerie, à part Chagall en 1984, un an avant sa mort, décrypte Alain Seban. J’ai fait ce pari de l’art contemporain. Soulages a attiré 500 000 visiteurs, Richter 430 000. Dans le cas de Jeff Koons, il y a une curiosité du public pour un artiste connu mais dont on a rarement vu les œuvres, parce qu’elles sont lourdes, fragiles et chères à exposer. »
Le fameux Balloon Dog de l’artiste américain , dont la version orange s’est vendue plus de 58 M$ en novembre 2013, record à battre, pèse une tonne. L’organisation d’une telle exposition coûte très cher, même si le président de Beaubourg ne veut pas livrer de chiffre exact : « Quelques millions d’euros, soit légèrement plus que pour Dalí. C’est surtout lié au processus d’installation plus long et complexe des grandes œuvres de Koons, alors qu’une peinture, c’est plus facile à accrocher. » Alain Seban a eu, comme pour Dalí, l’idée de ne pas organiser ses expositions aux mêmes dates que les autres musées. Alors que la rentrée est totalement engorgée, lui a attendu la fin novembre pour lancer Koons. Beaubourg adapte ses horaires en fonction des succès : l’expo du sculpteur des héros Popeye ou Hulk et des icônes contemporaines comme Michael Jackson et son singe Bubbles en porcelaine reste ouverte jusqu’à 23 heures du jeudi au samedi.