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Après la cène, Jésus se rend au jardin de Gethsémani, au pied du mont des Oliviers (le mot hébreu Gethsémani veut dire pressoir à huile). Il laisse les disciples à l'entrée du jardin, mais prend avec lui Pierre, Jacques et Jean. Se prosternant, face contre terre, il prie son père : "il est possible que cette coupe passe loin de moi". Selon Luc (22,41) Jésus quitte les disciples et s'éloigne à un jet de pierre seul. Il prie. Cependant les Trois Evangélistes (Mt 26,36-46 ; Mc14, 32-42 ; Lc 22,40-46) s'accordent à montrer Jésus en proie à une angoisse mortelle mais faisan confiance à on père. Luc fait intervenir un ange qui le fortifie. Les trois Evangélistes montrent ensuite Jésus allant réveiller trois fois les disciples, et les invitant à veiller. Jean ne mentionne pas cet épisode, et évoque aussitôt la trahison de Judas (Jn 18,1-2)

L'agonie du christ au jardin des Oliviers a été rarement traitée avant le XIème siècle, et toujours avec une grande retenue. Après le XIè siècle, cette scène apparaît dans les cycles de la Passion. La réserve, de règle tout au long du Moyen Age, fait place, à partir du XVème siècle, au désir de rendre sensible, l'angoisse du Christ (Dürer, eaux-fortes, 1515 ; dessin, 1521, Francfort, Städelsches Kunstinstitut ; Le Greco, 1605-1610, Andajar, Santa maria).

L'influence croissante de la Devotio moderna, l'ardeur mystique, qui s'exprime à travers les représentations du mystère de la passion, se traduisent dans un grand nombre de groupes sculptés du XVème siècle, en Allemagne du Sud et en Autriche. A partir du XIV, Jésus à genoux devant un rocher, occupe le centre de la composition, avec au premier plan trois disciples endormis : Pierre, Jacques et Jean, bien individualisés à partir du XVème. La main de Dieu qui dominait la scène est remplacée vers le XV par des anges (Mantegna, retable de Sanzano, 1459-1460, Musée de Tours). Le calice mentionné par le Christ dans sa prière ("si cette coupe ne peut passer sans que je la boive", Mt 26,42 est désormais intégré à la scène ; il est placé dans la main de l'ange qui porte parfois une croix (Durer, Petite passion, 1507)

A la fin du Moyen Age, l'accent est mis sur l'angoisse du Christ et la scène se fait de plus en plus pathétique (Delacroix 1826, église Saint-Paul-Saint-Louis à Paris)

Mantegna, 1454
Mantegna, 1459
Tintoret, 1580

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