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Le Festival SI CINÉMA a pour ambition de rendre compte des nouvelles formes et écritures par lesquelles le cinéma contemporain s’invente. « Et si c’était du cinéma ? » ; « si, c’est du cinéma ! ». SI CINÉMA pose ainsi le cinéma au conditionnel et, dans le même temps, l’affirme avec les ressources infinies et indéfinies des étudiant·es et jeunes diplômé·es des écoles supérieures d’art et de design. Un cinéma qui, dans ces écoles, relève autant de pratiques expérimentales de l’image et de la narration, de l’hybridation de formes, que d’approches plus académiques.
Lors de la 6e édition de SI CINÉMA, 30 films (dont trois hors-compétition) réalisés entre 2021 et 2024 par des réalisatrices et réalisateurs issu·es de 23 écoles supérieures d’art et de design ont été présentés les 24 et 25 avril 2025 au Café des images.
Le prix du jury, doté de 700€ est décerné par quatre professionnel·les du monde de l’art et du cinéma :
Prix Hors-Pistes. Remis par Géraldine Gomez, commissaire d’exposition en chef au Centre Pompidou, il consiste en trois à cinq jours de mixage dans les studios du Centre Pompidou.
Le prix des étudiants·es en art, doté de 300€, il est remis par les étudiant·es de 1ère année de l’ésam Caen/Cherbourg.
Le prix Fidcampus Remis par le FIDMarseille, il consiste en la participation à FIDCampus, résidence-formation à destination des étudiant·es européen·nes et méditerranéen·nes en arts et cinéma ayant lieu du 7 au 13 juillet 2025 à Marseille.
Ont été decernés :
Prix du Jury : Ce qui demeure de Yu-xiang Song
Prix Hors Pistes : Les contrôleurs de Hyemin Kim Pr
Prix des étudiant·es en Art : La lega d'Alexiane Trapp
Prix Fidcampus : Land of Têmêle, We Dêlême de Assya Agbere
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Les films :
Les films :
SI CINÉMA#6 est organisé par l’école supérieure d’arts & médias de Caen/Cherbourg et bénéficie du soutien du Crous Normandie dans le cadre de l’appel à projets CVEC.
Ces films ont été sélectionnés par un comité composé d’étudiant·es de l’école supérieure d’arts & médias de Caen/Cherbourg et de la Haute École des Arts du Rhin suite à la diffusion à l’automne d’un appel à participation qu’aucun format, aucune durée, aucun genre ne venait limiter et auquel 260 candidat·es avaient répondu.
Les films sélectionnés par des étudiant·es de la Haute École des Arts du Rhin seront par ailleurs diffusés au Cosmos, à Strasbourg. Les films lauréats seront quant à eux projetés dans un cinéma parisien dans le cadre de la programmation hors-les-murs du Centre Pompidou (fermé pour travaux).
Séance du jeudi 24 avril - 16 heures
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First Light (Phuong Thao Nguyen, 2024, 26'18 - Haute école des arts du Rhin - site de Strasbourg) Mon oncle est venu à Berlin comme travailleur contractuel pour la RDA. Le film documente ses habitudes singulières d’archivage du passé, numérisant et organisant chaque moment qui passe. Chaque jour, il appelle sa mère pendant une heure. Son amour pour elle est évident dans ses tentatives de ralentir le présent.
Le regard sur un proche et la reflexion sur la surveillance auraient peut-être demandés à être plus concentrés
Cantos da matamorfose ou Aquela vez em que eu encarnei como boto (Ainá Xisto, 2024, 11'30, Escola das Artes - Universidade Católica Porto, Portugal) Porté par le désir de créer et la conscience des obstacles inévitables, il faut affronter la spirale du temps. Ce récit, plongé dans les profondeurs de l’existence, explore des liens qui dépassent l’humain à travers des paysages intérieurs et des échanges sincères. Un voyage où chaque rencontre redéfinit l’identité, rétablissant peu à peu le flux de la Métamorphose : un mouvement perpétuel, sautant d’être en être, à la recherche de nouvelles manières de dire « je »
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La lega (Alexiane Trapp, 2024, 4'30, École Supérieure d’Art et Design Le Havre-Rouen - site du Havre) Sept femmes chantent a cappella La lega, une chanson de lutte italienne reprise à la fin du 19ème siècle par les mondines. Les repiqueuses de riz de la plaine du Pô se sont associées en ligues aux côtés des ouvriers et chantent leur révolte contre les patrons en réclamant la liberté. Quand je les ai rencontrées, certaines la connaissaient, d’autres l’ont apprise. Celles qui la savaient m’ont dit qu’aujourd’hui on ne chante presque plus, les paroles se perdent. Chacune dans un coin de vallée, leurs voix se rassemblent et deviennent un chœur. Ensemble elles font vivre encore le symbole des révoltes féministes des ouvrières agricoles.
Belle adéquation de chanson de lutte avec sa forme, alternant sept femmes debout chantant a cappella, l'une après l'autre sans raccord audible, dans les magnifiques vallées italiennes.
Strange Days (Kilian Le Lay, 2023, 4'30, École Supérieure d’Art et Design - site de Rouen) Deux femmes, dont l’une s’éveille tout juste d’un profond sommeil, discutent à propos d’une étrange histoire impliquant un voisin furieux et une arme imaginaire.
Proposition soignée, image et son, avec un beau dialogue mystérieux
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Allein (Luca Hoppe, 2024, 7', Münster School of Design, Allemagne) La relation de la protagoniste avec son sentiment de solitude est explorée dans un cadre fictif. Comme elle se compare constamment à son entourage, elle est soumise à une forte pression émotionnelle. Elle parvient finalement à s’en libérer et à vivre seule un moment d’évasion et de soulagement. Ce court-métrage offre une réponse honnête et sans complaisance, plutôt qu’un « tout va bien » superficiel et défensif. Il brise le tabou autour de l’un des phénomènes les plus aigus et les plus problématiques de notre génération, tout en essayant de donner plus de pertinence et d’empathie au sentiment de solitude. La composition, qui réunit ma mère en tant qu’actrice et moi-même en tant que narrateur, souligne que la solitude est une expérience universelle et transgénérationnelle.
Proposition sincère et ampathique envers une Femme sous influence
Dear Mother (Sophie Benwell, 2024, 4'30- Haute école des arts du Rhin - site de Strasbourg) Dans une lettre ouverte à sa mère, une jeune taupe raconte leur relation compliquée et les problèmes de peau communs à tous les membres de la famille.
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Pillow Talks (Amandine Vautrin, 2024, 7'30 - École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre, Belgique) Luna, jeune femme de 25 ans, décide de rencontrer des hommes pour des relations en dehors du couple. Elle vit avec le traumatisme d’un ex-petit ami violent. Elle ne comprend pas les comportements des hommes et se retrouve malgré tout bloquée dans des relations insatisfaisantes, objectifiantes et violentes.
Instinct de Survie (Myriam Kerrache, 2023, 41'30, École supérieure des beaux-arts de Nîmes). Un film expérimental réalisé entre 2022 et 2023 lors de mon master aux Beaux-arts de Nîmes. Sous la forme d’une autofiction, je pars à la reconquête de ce qui a construit mon identité, le quartier où j’ai grandi, toute l’influence familiale et culturelle qui nous marque encore aujourd’hui. Entre fiction et réalité, une palette de sujets aux goûts politique, social et artistique, est mise en lumière dans Instinct de Survie.
La famille, son quartier comme rempart à tout ce qui décourage. Grande force autobiographique.
Séances suivantes :
The Crust That Came Back to Life (Paul Fritz, 2024, 9', École cantonale d'art de Lausanne - Suisse) Alors qu’il installe une exposition tard le soir, un manutentionnaire d’art est traqué par un mystérieux prédateur. Pendant ce temps, un tableau délivre un discours de remerciement.
Ce qui demeure (Yu-xiang Song, 2024, 30', École Supérieure d'Art - site de Tourcoing). L’automne après le COVID, ma grand-mère est retournée dans sa vieille maison, située dans un quartier promis à la démolition depuis des années, un lieu silencieux et couvert de poussière. Là, elle a découvert le journal intime de son enfant, dans lequel étaient évoqués les mystères d’un monde passé et de pays lointains dont elle n’avait jamais entendu parler. Aujourd’hui, son enfant a pris de l’âge, et beaucoup de mystères du passé ont déjà trouvé leur réponse...
Les contrôleurs (Hyemin Kim, 2024,6' École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon). Dans un désert sans origine ni destination, des contrôleurs de bus vérifient les titres de transport avec une précision mécanique. L’arrêt de bus, perdu au milieu de nulle part, devient un point de passage absurde. Sorti de son contexte habituel, l’acte de contrôle se transforme en une chorégraphie rituelle, révélant la vacuité d’un mécanisme de contrôle. L’approche incisive de ce court-métrage met en lumière les dysfonctionnements des autorités et suscite une réflexion sur notre rapport aux normes sociales et à la légitimité du pouvoir.
Jean-Luc Lacuve, le 9 mai 2025 (photographies Coraline Chapuis et moi)