Thomas Hardy naît le 2 juin 1840 dans une famille anglaise modeste à Higher Bockhampton, lieu-dit du village de Stinsford, voisin de Dorchester dans le Dorset, comté du sud-ouest de l'Angleterre, où son père exerce la profession de tailleur de pierre. Sa mère, lettrée, lui donne cours à domicile avant qu'il ne soit inscrit à l'école locale à l'âge de huit ans. Il arrête ses études à seize ans et devient apprenti chez John Hicks, un architecte local. Il travaille ainsi dans le Dorchester avant de partir pour Londres en 1862, où il étudie au King's College de Londres. Il remporte des prix du Royal Institute of British Architects et de l'Architectural Association.
De ses études, il garde le goût de la poésie latine. En autodidacte, il apprend le grec pour pouvoir lire Homère et le Nouveau Testament. Sur le plan des idées, il se forme en lisant John Stuart Mill et adhère aux idées de Charles Fourier et d'Auguste Comte. Charles Darwin et la critique biblique lui font perdre la foi religieuse, dont il portera le deuil toute sa vie. Se sentant rejeté par une société de classe londonienne qu'il exècre, il décide de rentrer dans son Dorset provincial cinq ans plus tard pour se consacrer à l'écriture.
Très tôt, il écrit des poèmes, dont certains sont publiés trente ou quarante ans plus tard. En 1867, à son retour de Londres, il se tourne vers le roman pour essayer de vivre de sa plume. Passées les premières difficultés, il réussit honorablement. En 1870, il rencontre sur un chantier de restauration d'une église de Cornouailles sa future femme, Emma Gifford, qu'il n'épouse qu'en 1874. Il publie bientôt dans des revues et des magazines. De 1871 à 1896, il écrit quinze romans et quatre recueils de nouvelles. Une demi-douzaine de grandes œuvres émergent de cette production inégale : Loin de la foule déchaînée (1874), Le Retour au pays natal (1878), Le Maire de Casterbridge (1886), Les Forestiers (1887), Tess d'Urberville (1891), Jude l'Obscur (1896).
Si Hardy est violemment critiqué pour sa noirceur, le succès est au rendez-vous. Dès 1897, son roman Tess d'Urberville est un tournant. L'ouvrage est adapté au théâtre et joué à Broadway, puis porté au cinéma en 1913, 1924 et, bien plus tard, en 1979 par Roman Polanski.
Tous ses romans, marqués par une prose riche et un humour corrosif, sont ancrés dans un cadre régional. Sans exception, ils se déroulent dans le sud-ouest de l'Angleterre. Le Dorset et les comtés voisins se trouvent transmués en royaume littéraire que Hardy appelle le Wessex, du nom de l'ancien royaume des Saxons de l'Ouest. Le Wessex apparaît comme une province aux localités imaginaires et à la nature préservée, Arcadie opposée au Londres de la société victorienne. Peintre acerbe du milieu rural, Hardy accorde à un souci pointilleux à rendre le climat, la beauté et la rudesse de la nature anglaise du xixe siècle, terreau d'histoires tragiques où les protagonistes, pris en étau, deviennent les victimes des conventions et de l'hypocrisie sociales avant de connaître une mort brutale.
Après le scandale déclenché par la critique radicale du mariage et de la religion qu'est Jude, dont les exemplaires sont vendus cachés dans du papier d'emballage à cause de l'exposé qu'y fait l'auteur de l'« érotolepsie »1, Thomas Hardy abandonne le roman. Il se consacre alors à ce qu'il considère comme son chef-d'œuvre, Les Dynastes (The Dynasts), vaste pièce de théâtre dramatique composée de trois parties, publiées respectivement en 1903, 1906 et 1908. Sorte de Guerre et Paix en vers, cette Illiade des temps modernes utilise l'épopée napoléonienne afin d'élaborer des scènes qui présentent tantôt les conflits intimes des gens ordinaires et de personnages historiques mus par une soif darwinienne du pouvoir, tantôt des batailles qui se déroulent dans des paysages immuables et indifférents, sous le regard d'un chœur allégorique incarnant les vaines tergiversations du destin. Réputé trop difficile à mettre en scène et mal accueilli à l'époque, Les Dynastes ne bénéficie toujours pas de l'estime de la critique.
Hardy écrit, au long de sa carrière, près d'un millier de poèmes inégaux, dans lesquels cohabitent satire, lyrisme et méditation. Les élégies de Veteris Vestigia Flammae, écrites après la mort de sa première femme, survenue en 1912, retracent chacun des lieux qu'ils connurent ensemble. Elles forment un groupe d'une perfection rare. Remarié en 1914 avec sa secrétaire, Florence Dugdale, de trente-neuf ans sa cadette, il s'entiche en 1924, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, de l'actrice Gertrude Bugler qu'il identifie à son héroïne Tess et pour laquelle il projette une adaptation dramatique de son roman.
Thomas Hardy commence à souffrir de pleurésie en décembre 1927 et en meurt en janvier 1928 à Dorchester, après avoir dicté son tout dernier poème à son épouse et secrétaire sur son lit de mort. Les lettres du défunt et les notes qu'il a laissées sont détruites par ses exécuteurs testamentaires. Sa veuve, qui meurt en 1937, fait paraître les siennes la même année.
Le nom de Thomas Hardy fut proposé et examiné 25 fois en 26 ans pour le prix Nobel de littérature, mais fut systématiquement rejeté parce que son œuvre était jugée trop pessimiste.
1871 : Remèdes désespérés (Desperate remedies) 1984.
1872 : Sous la verte feuillée (Under the Greenwood Tree), 1923.
1873 : Les Yeux bleus (A pair of blue eyes, 1913)
1874 : Loin de la foule déchaînée (Far from the Madding Crowd, 1901)
1876 : S'il avait insisté (The Hand of Ethelberta), 1931
1878 : Le retour au pays natal (The Return of the Native, )1923
1880 : Le Trompette-major (The Trumpet-major, )1882
1882 : À la lumière des étoiles (Two on a tower,) 1981
1886 : Le maire de Casterbridge (The Mayor of Casterbridge), )1933
1887 : Les Forestiers (The Woodlanders,)1932
1891 : Tess d'Urberville (Tess of the d'Urbervilles, ()1901
1896 : Jude l'Obscur (Jude the Obscure, ).1901
1897 : La Bien-aimée (The Well-beloved,) 1909
La jeune, jolie et instuite Fancy Day vient en ville pour enseigner à l'école et prendre soin de son père malade. Bientôt commérages vont bon train pour savoir qui épousera Mlle Day. Le candidat principal est le riche M. Shinar. Fancy, est cependant attirée par Dick Dewy et Parson Maybold. Fancy est également pris au milieu d'une querelle entre le pasteur et l'ancien choeur d'église quand Parson propose un harmonium pour fournir la musique d'église, à la place du choeur, et demande à Fancy d'en jouer.
1929 : Harry Lachman Under the Greenwood Tree. Avec : Marguerite Allan (Fancy Day), John Batten (Dick Dewy),
2005 : Nicholas Laughland, Under the Greenwood Tree (Téléfilm BBC). Avec : Keeley Hawes (Fancy Day), James Murray (Dick Dewy), Terry Mortimer (Robert Penny), Richard Leaf (Thomas Leaf), Tony Haygarth (Reuben Dewy), Jane Wheldon (Mary Dewy) Sian Brooke (Susan Dewy), Ellie Thackeray (Bessy Dewy).
1915 : Laurence Trimble, Far From the Madding Crowd
1967 : John Schlesinger Loin de la foule déchaînée. Avec Julie Christie, Terence Stamp et Alan Bates
2010 : Stephen Frears. Tamara Drewe réalisé par
2015 : Thomas Vinterberg. Loin de la foule déchaînée avec Carey Mulligan, Matthias Schoenaerts et Michael Sheen
2010 : Ben Westbrook The Return of the Native
1921 : The Mayor of Casterbridge réalisé par Sidney Morgan
1913 : J. Searle Dawley, Tess of the D'Urbervilles. Avec : Minnie Maddern Fiske (Tess Durbeyfield), Raymond Bond (Angel Clare), David Torrence (Alec D'Urberville), John Steppling (John Durbeyfield), Mary Barker (Joan Durbeyfield).
1924 : Marshall Neilan, Tess of the D'Urbervilles. Avec : Blanche Sweet (Tess Durbeyfield), Conrad Nagel (Angel Clare), Stuart Holmes (Alec D'Urberville), George Fawcett (John Durbeyfield), Victory Bateman (Joan Durbeyfield). 1h20.
1979 : Roman Polanski, Tess. Avec : Nastassja Kinski (Tess Durbeyfield), Peter Firth (Angel Clare), Leigh Lawson (Alec d'Urberville), John Collin (John Durbeyfield), Rosemary Martin (Mrs. Durbeyfield), Carolyn Pickles (Miriam). 2h50.
1996 : Jude, réalisé par Michael Winterbottom, avec Christopher Eccleston et Kate Winslet