Le logo de la MGM est une tête de lion rugissant, cerclée de la devise Arts gratia artis, "L'art pour l'art", et flanquée du masque souriant de al comédie. Par un jeu de mots, le Lion renvoie à Loew's ("lion" en allemand), propriétaire de la marque MGM, mais le choix du roi des animaux affirme, bien sur, une prétention à l'hégémonie en même temps que la devise affiche, avec le même orgueil, l'ambition artistique.
 

Réalisateurs :

Eric von Stroheim
Mervyn LeRoy
Clarence Brown
George Cukor

 

 



Acteurs:

Greta Garbo
Clark Gable

La MGM fait figure de Prima inter pares, de première des majors. Son nom indique son pedigree ; elle est issue, à la fin des années vingt, de la fusion de trois compagnies distinctes, la Metro, la Goldwyn (qui a recueilli en outre l'héritage de la Cosmopolitan, créée par William Randolph Hearst - modèle de Citizen Kane- pour faire de Marion Davies une star) et la Mayer.

Ses chefs de file sont Louis B. Mayer, qui en est le patron incontesté jusqu'aux années cinquante et qui unit à sa réputation de gestionnaire un conservatisme solide, le respect des valeurs familiales et une profonde méfiance à l'égard des engagements idéologiques

Mais c'est Irving Thalberg qui perfectionna et apporta le maximum d'efficacité au « studio System » : il créa à la MGM un modèle de production qui fut ensuite repris par tous les autres studios. Pendant que Louis B. Mayer s'occupait des acteurs les plus capricieux, cherchait de nouveaux talents, accueillait les hôtes illustres et tenait de longs discours, Thalberg, évitant toute forme de publicité, au point de faire disparaître son nom du générique des films qu'il produisait, décidait des films à réaliser et s'en occupait jusqu'à ce qu'ils soient achevés. Il avait l'habitude de soumettre chaque projet à un superviseur (Albert Lewin, Bernard Hyman, Hunt Stromberg ou Lawrence Wein-garten) qui élaborait le sujet avec les scénaristes et suivait le film pendant le tournage. Il donnait lui-même un coup d'œil au scénario, mais il refusait d'assister à la projection quotidienne des « rushes », persuadé que « les films ne se font pas mais se recommencent » : Thalberg attribuait une telle importance aux avant-premières qu'il faisait reprendre le montage et parfois même le tournage de scènes entières quand il n'était pas satisfait des réactions du public.

Irving Thalberg, prématurément disparu en 1936, qui suscita des réactions aussi contrastées que passionnées. Pour les uns, celui qui servit de modèle à F. Scott Fitzgerald pour son Dernier nabab est l'archétype du producteur hollywoodien alliant le sens artistique et le flair à la compétence, tandis que pour les autres, il demeure celui qui se heurta, à deux reprises, à Erich von Stroheim (à la Universal, dès 1923, sur Merry-Go-Round, à la MGM sur Greed) et qui inaugura ainsi, selon l'expression de Lewis Milestone, le règne du producteur en mettant fin à celui du metteur en scène.

Après sa mort, Mayer régna en maître incontesté sur la MGM jusqu'en 1948. Pour ne pas laisser le contrôle de la production à une seule personne, il créa une commission chargée de s'occuper collectivement du studio. La MGM était solide et, de toutes les compagnies, elle était sans aucun doute la plus riche en talents : elle avait en permanence à sa disposition un « staff » de 20 cinéastes, 75 scénaristes et adaptateurs et 250 acteurs, et ses bénéfices annuels oscillaient entre 4 millions et 10 millions de dollars, selon les années. Sous le régime paternaliste de Mayer, on disait en plaisantant que le sigle MGM voulait dire « Mayer's Ganz-Mispochen », ce qui en yiddish signifie « Famille Mayer au complet ». Celui qui ne voulait pas filer doux était repris de manière courtoise mais avec beaucoup de fermeté, comme il advint à cet acteur qui fut un jour, surpris à table dans la salle à manger du studio en compagnie d'un simple employé : les vedettes, selon les ordres de Mayer, devaient en toute occasion garder leurs distances.

Du séjour de Faulkner à la MGM, les frères Coen ont tiré partiellement la substance de leur Barton Fink

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