Le Ramayana

Vâlmîki

200

Adapté par Jean-Claude Carrière en 1967 dans Belle de jour

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Le Râmâyana , c'est-à-dire la « Geste de Rāma est l'une des deux épopées mythologiques composées en langue sanskrite entre les IIIe siècle av. J.-C. et IIIe siècle de notre ère. Constitué de sept chapitres et 24 000 couplets (48 000 vers), c'est le plus court des deux textes et comme le Mahabharata est un des textes fondamentaux de l'hindouisme et de la mythologie hindoue. Le Râmâyana est traditionnellement attribué à l'ermite légendaire Vâlmîki (surnommé « Adi kavi », le « Premier poète »), qui apparaît comme personnage dans les premier et dernier chapitres du poème, lesquels sont considérés comme des compositions un peu plus récentes que les autres. Il existe de nombreuses versions du Ramayana en langues indiennes, notamment des adaptations bouddhistes et jaïnes.

Origines et contenu

Le Râmâyana débute par la plainte de la Terre dévastée qui, sous la forme d'une vache (Prithvi), s'adresse à Vishnou et le met face à ses responsabilités, bien avant la naissance de Rāma.

Le poème raconte ensuite la naissance et l'éducation du prince Rāma qui est septième avatar du dieu Vishnou, la conquête de Sītā et son union avec elle, puis leur exil dans la forêt de Dandaka, l'enlèvement de Sītā, sa délivrance et le retour de Rāma sur le trône.

Quand il est écarté du trône de son père Dasharatha dont il est pourtant l'héritier légitime, Rāma s'exile d'Ayodhya, accompagné par Sītā et son frère Lakshmana. Sītā est enlevée par le démon Ravana et emprisonnée à Lanka (généralement identifiée à l'île de Sri Lanka, mais que certains auteurs comme Louis Frédéric placent plutôt sur l'une des sept îles — peut-être l'Heptanesia de Ptolémée — qui sont à l'origine de la ville de Bombay). Après une recherche longue et pénible, Rāma délivre Sītā avec l'aide d'Hanumān, général de l'armée des singes, et tue Ravana. Puis il reprend son trône et gouverne son royaume avec une grande sagesse.

Dans une partie qui constitue très probablement un ajout ultérieur, Sītā est accusée par la rumeur publique d'avoir commis un adultère au cours de sa captivité. Bien qu'innocente, elle quitte Rāma en emmenant ses fils, puis elle est recueillie par l'ermite Vālmīki. Après des années, l'injustice est réparée et Sītā retourne avec Rāma.

Le Râmâyana comprend sept livres :

Bâlakânda ou le Livre de la jeunesse

Ayodhyâkânda ou le Livre d'Ayodhyâ

Aranyakânda ou le Livre de la forêt

Kishkindhâkânda ou le Livre de Kishkindhâ (le royaume des singes)

Sundarakânda ou le Livre de Sundara (un autre nom d'Hanumān)

Yuddhakânda ou le Livre de la guerre (de Lanka)

Uttarakânda ou le Livre de l'au-delà

Analyse

Le Râmâyana contient de nombreux récits védiques mais il n'est pas exclusivement religieux. Il contient aussi des récits légendaires, mythiques ou cosmogoniques (la formation de la Terre vue par les brahmanes). Sa récitation a valeur de dévotion dans la religion brahmanique (qui précède l'hindouisme). Certaines des scènes du poème sont par ailleurs régulièrement reprises dans divers éléments de la culture de l'Asie du Sud (théâtre dansé de l'Inde du Sud nommé kathakali) et du Sud-Est.

Il demeure ainsi très populaire non seulement dans l'Inde actuelle, mais également en Indonésie, et son récit est largement connu dans le reste de l'Asie du Sud-Est (Cambodge, Thaïlande, Malaisie, Birmanie, Laos) grâce aux nombreuses traductions en langues vernaculaires et aux recensions, dont la plus célèbre reste celle du poète indien Tulsidas qui date du XVIe siècle.