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Editeur : Wild Side Video, septembre 2009. Master restauré. V. O. avec sous-titres français. 1h47. 15€. suppléments :
Un violeur d'enfants terrorise une banlieue anglaise sordide. Un soir, un homme éméché, Kenneth Baxter, est arrêté et conduit au commissariat. Convaincu qu'il s'agit du coupable, l'inspecteur Johnson mène un interrogatoire musclé qui tourne mal. |
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Réalisé en 1973, The Offence est resté inédit en France, le distributeur de l'époque considérant que la noirceur du film nuirait à l'image de son acteur principal. À mille lieues de l'élégance charismatique de James Bond, Sean Connery trouve en effet l'un des contre-emplois les plus risqués de sa carrière, celui d'un flic usé, irascible, hanté par les horreurs d'un monde qui ont fini par brouiller ses repères moraux. The Offence porte toutes les obsessions du réalisateur de Douze hommes en colère (le poids de la culpabilité, la frontière tenue séparant le vice de l'innocence, la corruption par le Mal), à un point d'incandescence radical et parfois éprouvant. Avec ses lieux sordides, ses cadres oppressants et son style hyper réaliste qui évoque cette Angleterre glauque filmée par Alfred Hitchcock dans Frenzy, The Offence constitue l'une des pièces maîtresses de l'immense filmographie de Lumet. The Offence dans le cinéma policier des années
70 (0h26,2009)
Sean Connery veut s'éloigner des rôles de James Bond. L'United Artists lui propose en contrepartie de son rôle dans Les diamants sont éternels de s'engager dans la distribution de deux films indépendants. The offence est une pièce de théâtre que Sean Connery voulait jouer en 1968. Il engage Sidney Lumet avec qui il avait déjà tourné Le gang Anderson et La colline des hommes perdus. Les 28 jours de tournage à Twickenham, avec des acteurs amis, Trevord Howard et Ian Bannen, se passent pour le mieux. Mais, à l'arrivée, le film effraie U. A. et sera pauvrement distribué. Il ne restera à l'affiche qu'une seule semaine à New York...et restera longtemps inédit en France. Sean Connery renonce alors à tourner son second film indépendant, une adaptation de Macbeth, et ce d'autant plus que Polanski prépare la sienne. Le film est fidèle à bien des thèmes de Lumet, le théâtre de Douze hommes en colère ; les flics compliqués, fragiles comme Serpico ou violent et raciste comme dans Contre-enquête. La question posée est de savoir comment peut-on être flic aujourd'hui avec l'horreur au quotidien ? Le film est bavard sur les rapports entre les personnages avec les trois grandes séquences avec sa femme, l'inspecteur et le suspect. Mais le film est aussi très silencieux avec ce début étrange où les plans ne raccordent pas.Prouesse du début du film avec projecteur en arrière plan, ralentis et sons déformés son et image et son qui deviennent nets sur le "My god" prononcé par Johnson. Johnson est désigné comme un rustre avec sa moustache, son unique manteau et son chapeau. Il apparaît comme un personnage ambigu qui pourrait être le bourreau de la petite fille. Personnage bifaces, un rien pourrait le faire basculer de victime à bourreau. L'espace répercute la psyché de Sean Connery qui n'arrive pas faire le distinguo entre son immeuble et celui de l'hôtel de police. Il préfigure les flics de James Ellroy qui ont trop avalé d'images cauchemardesques et qui basculent du côte du mal. Les flics ne dorment pas la nuit de Fleischer (1972) impossible d'être flic en ayant avalé trop d'horreurs et s'il faut faire appliquer la loi n'est-on pas obligé de transgresser la loi ? La société est devenue une jungle dans laquelle on en peut survivre. Ces films ne justifient pas la violence policière sous prétexte qu'il faut combattre une criminalité de plus en plus forte. C'est le constat désespéré d'un mal si puissant qu'on se laisse engloutir par lui. Travail sur la couleur. Le blanc est celui de la virginité perdue de Johnson, il voudrait se laver du crime, le est aussi celui du black out. Le gris, tonalité de presque tout le film est celle de son trajet moral. En revanche, les visions qui assaillent Johnson sont en couleur. Le monde est terne, gris, sans saveur. Seule la violence qui le hante est colorée et devient ainsi séduisante. La réconciliation ne pourra être fantasmée que sur l'image à la Hamilton dans les tons chauds apaisés de la petite fille qui sourit. Le film s'inscrit dans la lignée du nouveau film noir anglais qui se veut plus crû avec La loi du milieu de Mike Hodges en 1970 et Salaud (Villain) de Michael Tuchner en 1971 Richard Burton. Mais le public rejettera ces films.
La scène de réminiscence dans la voiture rappelle Taxi driver. Johnson n'arrive pas à faire refluer la violence qu'il a vécu comme celle du vétéran du Vietnam. Il passera aussi par la folie meurtrière et l'expiation violente.
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présente
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The offence
de Sidney Lumet
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