Editeur : Wild Side Video, septembre 2009. Master restauré. Langue : Anglais, Italien et Français Mono Sous-titres : Français. 1h51. 15 €.

suppléments :

  • Présentation du film par Jean-François Giré (13')

 

Dans un Mexique en révolte, les frères Garcia, propriétaires d'une mine d'argent, souhaitent mettre leur magot à l'abri. Désireux de trouver du renfort, ils recrutent un mercenaire redouté : Sergei Kowalski, dit "le Polack" (interprété par Franco Nero). Mais celui-ci est surveillé et suivi comme son ombre par un voleur de grand chemin (Jack Palance), qui voit ici l'opportunité de se saisir d'un formidable butin. Mais la partie s'annonce difficile car, sous l'impulsion de Paco Roman (Tony Musante), les ouvriers révoltés de la mine se sont emparés de l'argent...

El Mercenario, premier volet d'une trilogie ironique sur la Révolution mexicaine, est l'une des réussites majeures de l'un des maîtres du western à l'italienne alors au sommet de son art. Baroque, inventive, la réalisation, portée par le lyrisme de la musique d'Ennio Morricone et de Bruno Nicolai, renverse avec un sens raffiné de la dérision les conventions du western américain classique, de la comédie et du film militant de gauche à l'italienne.

Le réalisateur se livre à un jeu de massacre jouissif en renvoyant dos à dos les idéologies (dont il se moque complètement) et fait du candide protagoniste mexicain le héros positif de la fiction. Le prolétaire inculte piétine allègrement la vénalité cynique du gringo individualiste et s'impose chantre de la révolution dans un mélange de trivialité et d'exaltation. Le 'western zapata', genre à l'intérieur d'un genre (le western spaghetti), mélange de cultures latines, a produit sur le plan iconographique une imagerie unique de la Révolution mexicaine. El Mercenario en est une des plus belles représentations.

Présentation du film par Jean-François Giré (13')

Le succès de El mercenario succède à l'échec public du Grand silence, qui ne deviendra que bien plus tard un film culte.

El Mercenario est prévu pour Gilles Pontecorvo qui déclarera finalement forfait pour réaliser un western. Grimaldi se tourne vers Corbucci qui reprend le scénario de Solinas. Corbucci entreprend ainsi le premier film du cycle du western zapata que viendront complèter Companeros (1970) et Mais qu'est-ce que je viens foutre dans cette révolution ? (1972).

Paco Roman, plein de naïve candeur (La révolution, c'est tuer les chefs pour les dépouiller), s'oppose au désabusé Kowalski. Le film oscille ainsi joyeusement entre sérieux et comédie sans cynisme excessif faisant simplement preuve de ce goût latin qui se méfie des idéologies.

Fable politique et ironique sur les idéaux révolutionnaires c'est un film joyeux emporté par la musique de Moriconne (remarquable boléro avec son troisième coup de cloche pour le duel dans l'arène)

Rôle de composition inoubliable de Jack Palance en homosexuel bouclé, violent et propret... auquel Corbucci, demanda de se mettre nu pour le premier jour de tournage :

 

 

 

 
présente
 
El mercenario de Sergio Corbucci