Editeur : Arte vidéo. Janvier 2004. Durée DVD : 2h00. Durée film : 1h07. 20 €.

Suppléments :

  • Documentaire "Un si joli mot : le montage" de Bernard Eisenschitz (durée : 40 min).
  • Documentaire "une analyse du film par Luc Lagier" (durée 10 min).
  • Galerie "Représenter la ville au XXème siécle". 43 photos d’œuvres d’art évoquant la représentation de la ville

     

Odessa, un jour comme les autres. Au petit matin, la cité s'éveille, les habitants vont au travail, les machines se mettent en marche, les rues s'animent, le rythme s'accélère jusqu'à la pause de midi, reprend ensuite de plus belle et se ralentit progressivement dans les flâneries de la journée finie, sur la plage où les travailleurs se délassent. Enfin, la ville s'endort...

L'homme à la caméra est l'expression la plus achevée de ce que Dziga Vertov attend à la fois du cinéma et de la vie après la révolution russe d'octobre 1917. Dans le manifeste Nous (1922) et Kinok. revolution (1923) et dans le film ciné œil de 1924, il avait déjà proposé la définition d'un cinéma et d'un homme nouveau. Bien moins théorique, ce film-ci essaie d'entraîner le spectateur à devenir un homme nouveau en lui faisant ressentir une nouvelle façon de voir le monde s'il accepte de devenir un ciné œil. (voir : critique du film).

 

"Un si joli mot : le montage" de Bernard Eisenschitz (0h40)

Dans Le père Serge (1917), Yakov Protazanov adapte Tosltoi. Le film raconte l'histoire d'un noble devenu moine qui lutte contre sa sensualité. Réalisé avant la révolution, la mise en scéne est statique et privilégie les plangs longs.

Dans La nouvelle Babylonne (1929) de Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg, la révolution du montage est achevée. La guerre franco-prussienne et la commune de Paris, ancêtre de la révolution d'octobre sont prétextes à contrepoints, associations, métaphores, rimes et polyphonie à laquelle participe la musique, spécialement écrite par Dimitri Chostakovitch. Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg sont les fondateurs de La fabrique de l'acteur excentrique et du Manifeste de l'acteur excentrique. Le cinéma est une extension logique de la poésie moderne

Le vecteur de cette transformation est Maikovski à la tête de la revue LEF (Le front gauche de l'art) qui publie le manifeste Kinoks révolution (1922) en 1923 ainsi que le célèbre texte du montage des attractions d'Eisenstein.

Mayerhold s'oppose alors au psychologisme de Stanilvski et proclame l'octobre théâtral. Le journal de Gloumov, premier essai cinématographique d'Eisentsein est intégré dans un spectacle théâtral.

Pour Vertov, il s'agit non pas de voir le réel mais de le décomposer et de le remonter. Rodtchenko dessine les intertitres de ses actualités.

Avec la NEP, Lenine rétablit partiellement le commerce privé pour sauver le pays mais aussi le cinéma bourgeois. Celui-ci, incarné par Yakov Protazanov revenu d'exil, est un poison politique pour les jeunes cinéastes qui, tous, rejettent Aelita qui sort la même année que Ciné-œil.

Les montages de Koulechov, Room ou Poudovkine sont des constructions qui visent à créer une continuité spatio-temporelle vraisemblable. Dans La fièvre des échecs (1925), le montage de Vsevolod Poudovkine relie des figurants en studio aux véritables champions d'échecs.

Vertov veut créer des collisions, détruire le récit linéaire, produire des ides abstraites par le moyen du montage. Eisenstein pronera le montage d'attractions, entendu au au sens du cirque : des moments forts, de rupture pour labourer le psychisme du spectateur, pour le changer. Il ne s'agit plus d'un ciné-œil mais d'un ciné poing

Long extrait de La sixième partie du monde

 

Une analyse du film par Luc Lagier (0h10)

Luc Lagier dirige le magazine Court-circuit sur Arte.

 

 

 
présente
 
L'homme à la caméra de Dziga Vertov