Électre de Giraudoux.
Mise en scène de Pierre Dux
(1971, 2h13)
Les fausses confidences de Marivaux. Mise en scène de Jean Piat (1971, 1h41)

Le Maître de Santiago de Montherland. Mise en scène de Michel Etcheverry (1973, 1h38)

Editeur : Les éditions Montparnasse, août 2012. 13 € chacun (accompagné d'un fascicule de 4 pages de Florient Azoulay).

Électre de Giraudoux. Sur ce grand mythe de l'Antiquité, Jean Giraudoux a sans doute écrit une des ses meilleures pièces. Électre possède une force tragique surprenante, sans jamais perdre cet esprit étincelant, cet humour qui ont fait de Jean Giraudoux l'un des plus importants dramaturges du XXe siècle.

Les Fausses confidences de Marivaux. À une époque où les canons classiques et la tradition de la commedia dell'arte se sclérosaient, Marivaux, en spectateur lucide du monde, élabore une œuvre originale d'un ton nouveau, un théâtre de la conversation amoureuse.

Le Maître de Santiago de Montherlant. Avec son écriture sans fioritures, Montherlant condamne l'intransigeance d'une religion vécue à l'excès, mais aussi le comportement et les agissements des colons espagnols au nouveau monde.

 

Électre de Giraudoux. Mise en scène de Pierre Dux (1971, 2h13)

- Mise en scène et réalisation de Pierre Dux, musique de Tony Aubin Date de création de l'œuvre : 1937 Interprètes de la troupe de la Comédie-Française : Paul-Emile Deiber (Le Mendiant) ; François Chaumette (Egisthe) ; Michel Aumont (Le Président) ; Michel Duchaussoy (Le Jardinier) ; Louis Eymond (Le Capitaine) ; Marco-Behar (1er serviteur) ; Serge Maillat (Le Jeune homme) ; Jean-Noël Sissia (Oreste) ; Annie Ducaux (Clytemnestre) ; Denise Gence (La Femme Narsès) ; Geneviève Casile (Electre) ; Paule Noëlle (Agathe) ; Claire Vernet (Une Grande Euménide) ; Nathalie Piel (Une Grande Euménide) ; Catherine Salviat (Une Grande Euménide). " C'est là ce qui est si beau et si dur dans la vérité, elle est éternelle mais ce n'est qu'un éclair. " Giraudoux - Extrait de Électre " Je ne comprends pas les paroles des gens. Je n'ai pas d'instruction. Je comprends les gens... " Giraudoux - Extrait de Électre Pendant le long voyage qui le ramenait chez lui victorieux de la Guerre de Troie, Agamemnon s'éprit de l'une de ses captives, Cassandre, fille de Priam, avec qui il eut des enfants. L'accueil à Argos, plus de dix ans plus tard, fut glacial. Contrariée par la double indélicatesse de son mari, Clytemnestre, sa femme qui était devenue entre temps la maîtresse d'Égisthe, le tua avec le concours de son amant. Égisthe devint alors le régent et assura la prospérité de la ville aux côtés de sa maîtresse, la reine veuve. Mais Électre, l'une des filles d'Agamemnon, pressent depuis toujours le meurtre et l'adultère de sa mère. Solitaire, sauvage, elle vit dans le palais royal attendant le retour d'Oreste, son frère réfugié depuis l'enfance chez un oncle, afin de se venger. Électre peut commencer, les crimes de la famille des Atrides continuer tranquillement, comme prévu.

Créé le 13 mai 1937 au théâtre de l'Athénée dans une mise en scène de Louis Jouvet, Electre est, après le Cantique des Cantiques joué en 1938 à la Comédie-Française, la première œuvre d'envergure de Giraudoux à rentrer au répertoire. Choisie par André Malraux dans la perspective de la défense des grandes œuvres, elle est représentée salle Richelieu le jeudi 29 octobre 1959 pour un gala officiel en présence du Général de Gaulle. Pierre Dux, qui fut tour à tour sociétaire et administrateur de la Comédie-Française, en assure la mise en scène. Dans le présent film qu'il réalise en 1972, il reprend les somptueux décors et costumes de Georges Wakhévitch. La distribution extrêmement prestigieuse réunit parmi les plus grands acteurs de la troupe française : Annie Ducaux est Clytemnestre, François Chaumette Egisthe, Michel Aumont le président, Michel Duchaussoy le jardinier, Paul-Emile Deiber interprète le rôle du mendiant que Pierre Dux tenait en 1959. Enfin, Geneviève Casile retrouve le metteur en scène pour la troisième fois, après qu'il l'ait dirigée dans Andromaque et La Reine morte. Son Electre est digne de ses plus grands rôles. Le magistral travail de la troupe restitue ce mélange unique de beauté antique et de familiarité française moderne si caractéristique de Giraudoux. André Maurois écrivait à ce sujet : " Les dieux ici sont chez eux, comme dans Homère. "


Les fausses confidences de Marivaux. Mise en scène de Jean Piat (1971, 1h41)

réalisation de Jean-Marie Coldefy Date de création de l'œuvre : 1737 Interprètes de la troupe de la Comédie-Française : Jacques Eyser (Monsieur Rémy) ; Jean Piat (Dubois) ; Bernard Dhéran (Le Comte) ; Simon Eine (Dorante) ; Marcel Tristani (Le domestique) ; Jean-Pierre Barlier (Le garçon joaillier) ; Jean-Luc Moreau (Lubin) ; Micheline Boudet (Araminte) ; Denise Gence (Madame Argante) ; Paule Noëlle (Marton). " Est-ce qu'on ne peut me voir sans m'aimer ? " Marivaux - Extrait de Les Fausses confidences " On essaie de se faire aimer, ce me semble : cela est naturel et pardonnable. " Marivaux - Extrait de Les Fausses confidences Araminte a trois grandes qualités qui la distinguent de toutes les autres femmes : elle est belle, elle est riche, elle est veuve. Il n'est pas étonnant qu'elle soit doublement courtisée, par le Comte et par Dorante. Ce dernier, garçon de bonne mine mais complètement ruiné, parvient à se faire engager chez elle en tant qu'intendant. Il retrouve là Dubois, un de ses anciens serviteurs avec qui il entreprend de conquérir le cœur d'Araminte. Évidemment, il va falloir ruser pour se faire aimer...

Tourné au théâtre de l'Odéon, ce film réalisé par Jean-Marie Coldefy en 1972 est la troisième version télévisée des Fausses confidences. Cette adaptation pour le petit écran reprend la mise en scène que Jean Piat avait effectuée en 1969. Marivaux est un de ses auteurs fétiches. Après avoir joué dans Arlequin poli par l'amour, Les acteurs de bonne foi, L'épreuve et Le jeu de l'amour et du hasard et mis en scène Les serments indiscrets et La colonie, il aborde avec assurance l'une des œuvres les plus atypiques du dramaturge qui annonce la comédie bourgeoise. Dans le rôle d'Araminte, Micheline Boudet est pleine de finesse et de sensibilité, Simon Eine est un Dorante pudique, Denise Gence en Madame Argante et Bernard Dheran dans le Comte sont d'une rare élégance, enfin Jean Piat lui-même excelle dans le rôle de l'ingénieux valet Dubois. Une fois de plus, la troupe des comédiens Français prouve qu'elle est une troupe d'excellence.

Le Maître de Santiago de Montherland. Mise en scène de Michel Etcheverry (1973, 1h38)

- Le Maître de Santiago de Montherland Mise en scène de Michel Etcheverry, réalisation de Lazare Iglesis Date de création de l'œuvre : 1947 - Date de captation : 1973 - 1h38 Interprètes de la troupe de la Comédie-Française : Jacques Eyser (Don Bernal de la Encina) ; Michel Etcheverry (Don Alvaro Dabo) ; Jacques Destoop (Le Marquis de Vargas) ; René Arrieu (Don Fernando de Olmeda) ; Simon Eine (Le Comte de Soria) ; Jean-Noël Sissia (Don Enrique de Letamendi) ; Jean-Luc Boutté (Don Gregorio Obregon) ; Ludmila Mikael (Mariana) ; Aline Bertrand (Tia Campanita) ; Claude Jourdain (Un Majordome). " J'ai soif de vivre au milieu d'autres gens que des malins, des canailles et des imbéciles " Montherland - Extrait de Le Maître de Santiago Depuis des années, le grand maître de l'Ordre de Santiago a renoncé au métier des armes et vit retiré à Avila, en Castille. Dans une demeure austère et sans ornement, il consacre désormais son existence à la prière, dédaigneux de la vanité de tous les biens terrestres. Mariana, sa fille, accompagne avec une admiration mêlée de crainte la vie de cet homme fier. Les chevaliers de son Ordre viennent lui proposer de partir dans le Nouveau Monde où le roi d'Espagne lui offre un poste prestigieux. L'argent qui lui est promis lui permettrait de doter sa fille et de la marier à don Jacinto qu'elle aime.

Écrit en 1945 et publié en 1947, Le maître de Santiago fut crée en 1948 au théâtre Hébertot. Henri Rollan jouait le rôle principal. Dix ans plus tard, c'est en tant que metteur en scène qu'il faisait entrer au répertoire de la Comédie-Française ces trois actes de Montherlant. Henri Rollan avait une connaissance intime de l'œuvre du dramaturge. Il avait joué lors de la création de Fils de personne, Jean Vilar l'avait mis en scène à la cour d'honneur du Palais des Papes en 1949 dans Pasiphaé, Jean Meyer fit appel à son talent dans Port-Royal et Jean Mercure également dans Le Cardinal d'Espagne. Les interprétations d'Henri Rollan, un des acteurs préféré de Montherlant, s'imposaient comme des références incontournables. Michel Etcheverry s'inscrit volontairement dans cette tradition. Quand il entreprend de mettre en scène Le maître de Santiago, il s'inspire en effet de l'acteur et ami avec qui il a travaillé à plusieurs reprises. Et comme en témoigne ce film, la prestation de Michel Etcheverry dans Don Alvaro Dabo fait autorité.

 

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Grands classiques de la Comédie-Française - 9e vague