Editeur : Montparnasse. Avril 2013. 15 €.

Suppléments :

• Calendar Doodle, 1'51. Un rapide montage de calendriers scolaires et leurs couches de griffonnages.
• Animation Collection, 1'51. Des animations en stop-motion réalisées par Valérie Pirson, conçues pour L’épine dans le cœur mais dont une grande partie a été écartée du montage final.
• Little Monsters,2'02. Un clip de Michel Gondry réalisé pour la chanson Little Monsters de Charlotte Gainsbourg, où des écoliers deviennent invisibles.
• Harkis,14'58. Une brève histoire des Harkis. Certains des étudiants Suzette étaient les enfants de Harkis qui, après avoir combattu pour les Français pendant la guerre d’Algérie, se sont retrouvés en exil dans le Cévennes après l’indépendance.
• Techno Suzette,5'53. La première fois que Suzette a utilisé une caméra super 8, elle l’a utilisée comme un appareil photo, photographiant une image par plan ! Le résultat fut source de fous rires et moqueries pendant des années, mais Michel Gondry promit à sa tante de transformer ce « ratage » en réussite en le transformant en clip techno. Voici le résultat.

Suzette Gondry a été institutrice dans les Cévennes de 1952 à 1986, à Villemagne. C’est dans ce hameau reculé que Michel Gondry s’installe pour donner la parole à ce brin de femme malicieux, joyeux et attachant, aux yeux bleus azure.

Peu à peu, le film va s’écarter de ce qui devait être le sujet central, la vie d’enseignante de Suzette, pour raconter une autre histoire, plus personnelle : la délicate relation qu’elle entretient avec son fils Jean-Yves.

Ou comment cette institutrice brillante, avant-gardiste, qui a œuvré pendant plus de 30 ans à l’épanouissement de générations entières, ne peut résoudre le conflit qui l’oppose à son fils.

De manière touchante et fantaisiste, avec les "bricolages" propres à son univers, Michel Gondry immortalise le destin de cette femme et son témoignage d’un enseignement révolu. Sans jamais tomber dans un voyeurisme embarrassant, le film est aussi un moyen original pour le réalisateur de se raconter, à travers des témoignages de sa famille, des vidéos super 8 où on peut le voir enfant, et des interludes où l’on suit le train électrique de Jean-Yves.