Editeur : Mk2, Octobre 2007. Charles mort ou vif : Durée du film : 1h30. Format image : 1.66 - Version française. Dans la ville blanche : Durée du film : 1h44 - Durée du DVD : 2h14 Format image : 1.66 : Version française - Sous-titres : Français Supplément : Entretien avec Alain Tanner 15’
Charles mort ou vif : la petite mais prospère entreprise familiale Dé fête son centième anniversaire. Symbole de la Suisse, juste et éternelle, la réussite de cette fabrique de pièces de montre amène la télévision nationale à s'intéresser à la carrière de son patron : Charles Dé, industriel d'une cinquantaine d'années... Dans la ville blanche : mécanicien à bord d'un bateau, Paul profite d'une escale pour débarquer. Il se qualifie de déserteur, comme "quelqu'un qui a envie de dormir, de marcher, de rêve... de ne pas bouger". Il aime cette ville où il a décidé de s'arrêter, comme pour y casser ses attaches, comme pour y faire le vide, loin du temps et de l'espace |
|
Charles mort ou vif est le premier long métrage de fiction d'Alain Tanner. Il s'ey révèle un digne héritier de la Nouvelle Vague : décor réel et prise de son direct. Le film est réalisé en 1969 et fait sienne l'idéologie de Mai 68 car un véritable vent révolutionnaire souffle sur ce film où plus précisément sur Charles Dé. Le film commence par son entré dans le champ, plan fixe et arrivée par la gauche en gros plan de Charles en nud papillon et grosse lunette avec un air sévère et figé, Charles a semble-t-il pour la première fois un plan pour lui, qui s'intéresse à lui et non à son image de chef d'entreprise, pourtant la seule qu'il semble vouloir donner dans ce premier plan. Mais le discours prononcé par un de ses jeunes employés lui renvoie cette image et alors il se sent pris de nausée, cette nausée qui semble être sa première faiblesse, va alors tout faire basculer. Charles se voit questionner par un journaliste qui une fois de plus lui offre un plan pour qu'il puisse s'exprimer et une nouvelle fois il le refuse. Cependant une fois chez lui, seul, face à lui-même (son miroir), il se repose les questions du journaliste et leur apportent de nouvelles réponses. Au fil de ce monologue c'est un nouvel homme qui semble naître et Charles peut alors casser ses lunettes qui, comme il le dit lui-même à son fils, l'"empêchait de bien voir". Son fils lui avoue ne plus le comprendre ce qui est normal car il est chef d'entreprise et bien sûr sa fille qui est en lettre et fait partie des étudiants qui se révoltent en Suisse le comprend. Charles devient alors un enfant tardif de Mai 68 et finira pour cette raison dans un hôpital psychiatrique. Ce magnifique film de Tanner arrive à la fois à contenir tout les espoirs de Mai 68 et aussi toutes ses désillusions. Tanner avec ce film montre au spectateur que l'on peut être mort alors que l'on vit et qu'il faut comme Charles casser ses lunettes pour s'en rendre compte et revenir à la vie.
Dans la ville blanche, Lisbionne ce ne sont pas des vacances que prend Paul. En vacances on organise son temps libre or lui ne fait rien. Le film est donc une succession de temps mort, comme ce temps que prend Paul dans sa vie. Nous sommes bien dans un film moderne où le personnage ne se définit pas par ses actions mais par le temps qu'il traverse, qui le traverse. Paul essaie de se fondre dans le temps si particulier de la ville, qui semble comme suspendu, et pour cela filme en super 8 les rues de Lisbonne, la femme qu'il rencontre et aime. Mais afin de n'être que traversé par ces images il ne garde pas les bandes pour lui ni ne les regarde, il laisse ce soin à sa femme. Le film devient donc une lente plongée dans le temps comme ces lents travellings avant qui ne cherchent pas tant à avancer mais plutôt à laisser venir le monde à nous comme si ce n'était plus la caméra qui avançait mais le monde qui se pressait vers elle. Le film est donc un véritable poème sur le temps et n'a de cesse de faire remonter d'autres films comme ceux d'Antonioni ou de Wenders sans pour autant souffrir de la comparaison. Barthélémy Guillemet le 17/10/2007 |
Mk2
|
||
présente
|
||
Coffret Alain
Tanner
|