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Supplément : Présentation par Serge Bromberg (5 minutes). Le film s'ouvre sur un plan d'un lyrisme simplissime d'une fille et d'un garçon s'embrassant sur un lit dans la pénombre alors qu'un sous-titrage annonce "ce garçon…et cette fille..n'ont jamais été correctement présentés au monde où nous vivons. Nous allons raconter leur histoire". Suit un plan d'hélicoptère un peu heurté filmant une voiture dans laquelle se trouvent, on l'appendra bientôt, trois condamnés à perpétuité, T. Dub, Chickamaw et Bowie qui se sont évadés de prison. Bowie, le plus jeune qui s'est foulé la cheville et se traîne comme un animal blessé se cache dans les buissons et attend que ses compagnons viennent le rechercher. |
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Le relief sauvage des personnages secondaires, Chickamaw le borgne, Mattie la donneuse, qui en eux-mêmes intéressent peu Nicholas Ray, servira à exalter la jeunesse et la vulnérabilité des deux héros, décrits avec ce ton de lyrisme tendre et poignant qui n'a jamais eu autant de force que chez lui. Comme beaucoup de ses films, il s'agit ici essentiellement d'une oeuvre poétique où la figure de la métaphore oriente toute l'intrigue du film. Le déphasage, l'inadaptation au milieu qui caractérisent les deux héros représentent la meilleure image que Ray ait pu trouver pour exprimer l'exil intérieur de l'homme et ce sentiment d'étrangeté à tout et d'abord à eux-mêmes que ressentent certains êtres tout au long de leur vie. Jacques Lourcelles. Dictionnaire du cinéma
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Editeur
: 
Ray
escamote plusieurs scènes spectaculaires et passe carrément
en ellipse la bagarre où Chickamaw trouve la mort. Ce qui l'intéresse
c'est de plonger son couple d'innocents, Bowie et Keechie, dans un monde
nocturne et violent, composé presque uniquement de lieux de passage
(motel, salle d'attente, autoroute, etc;) où suintent la mélancolie
et l'angoisse des personnages qui les traversent.
