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Eté japonais : double suicide

1967

(Muri shinju nihon no natsu). Avec : Keiko Sakurai (Nejiko), Kei Sato (Otoko). 1h38.

dvd chez Carlotta Films

À 18 ans, le sexe est l’unique passion de Nejiko. Elle fait la rencontre d’Otoko, avec qui elle espère bien faire l’amour. Mais Otoko reste insensible à ses avances : obsédé par l’idée de mourir, il cherche en vain celui qui acceptera de le tuer. Alors qu’elle l’a attiré sur une plage, tous deux sont capturés par une bande de yakuzas, qui les emmènent dans leur repaire. Ils détiennent déjà un jeune étudiant, Shonen...

Si Été japonais : double suicide intègre à priori la catégorie populaire du film de yakuzas, il est surtout l'un des films les plus intrigants de son auteur, qui retrouve le pessimisme et la violence de L'obsédé en plein jour. Dans un Japon comme réduit à sa propre abstraction, dont les habitants se résument au mieux à leur obsession, au pire à leur seule fonction, Oshima déconstruit la question du "double suicide", son entrelacs de sexe et de mort, Eros et Thanatos.

Le film sort le 2 septembre 1967 et est réalisé juste après A propos des chansons paillardes au Japon, sorti le 23 février 1967. La thématique est proche de celle de l'obsédé mais avec une théâtralité plus affirmée et un huis clos.

De Shinju, ou double suicide rituel japonais, il n'en sera pas question. La mention de l'été sert sans doute à justifier de façon réaliste les premiers plans d'un Tokyo désert.

Dès le début du film, Nejiko, dans les toilettes est empêchée de faire ses besoins par des hommes en blanc qui repeignent. Après le prologue, le film ne sortira plus des baraquements abandonnés à la périphérie de la ville

Pulsions basiques de l'humanité. La femme veut faire l'amour, Otoko (littéralement : l'homme) ne pense qu'à se tuer et Shonen, l'étudiant, cherche des armes pour tuer.

Mêmes définitions symbolisantes pour les yakuzas : Omosha est obsédé par le jouet qu'est son pistolet, Le colosse joue avec son poignard et Terebi, dit télévision est toujours accompagné de sa télévision portable. Il s'agit d'une entité abstraite prise par le démon des armes.

critique du DVD
Editeur : Carlotta-Films. Mars 2009. Nouveau master restauré, version originale, sous-titres français. Format 2.35.
critique du DVD

Suppléments:

  • L’au-delà des interdits (25 mn) un film-analyse de Jean Douchet.
  • Bande-annonce.
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