Avec des yeux émouvants, Barbaro, un griffon-briquet, une race de chien de chasse aujourd’hui disparue, se sèche après un bain. La sensibilité de Rosa Bonheur aux émotions canines (ainsi que sa compréhension de leur anatomie) ressort ici en traduisant habilement le désir du chien de chasse de se libérer de sa chaîne. Barbaro était l'un des nombreux animaux que Bonheur possédait et peignait au Château de By, sa maison près de la forêt de Fontainebleau.
La grande taille de la toile et la mise en évidence du nom du chien sur le mur confèrent à cette œuvre la gravité et la dignité d'un portrait.
Rosa Bonheur, en 1867, affirmait : "Mes chiens sont mes meilleurs amis". Sensible à la cause animale, l’artiste compte parmi les premiers membres de la SPA (Société protectrice des animaux) fondée en 1845. Pourfendeuse du sort cruel réservé aux animaux de boucherie, elle illustre le « limonier » qui dénonce les mauvais traitements infligés aux bêtes de travail dans les Lettres d’un chien errant sur la protection des animaux de Louis Moynier parues en 1888.