Interstice, Rencontre des inclassables Ville de Caen Du 9 au 20 mai 2018 |
]interstice[ rencontre des inclassables, présente sa 13e édition consacrée aux arts visuels, sonores et numériques.
Du 9 au 20 mai 2018, le festival donnait rendez-vous pour un parcours d’expositions, de concerts, performances et d’ateliers avec des artistes de France, du Canada, du Venezuela, d’Italie, d’Allemagne, d’Angleterre, des Pays-Bas, de Pologne et du Japon. Chacun des 12 sites accueille des œuvres uniques et propose une expérience poétique qui questionne l’espace, l’architecture, notre rapport aux technologies et à l’histoire de l’art, aux sciences et aux techniques... Des instants à vivre comme autant de pauses dans un monde en mutation permanente.
1 - Esam Caen/Cherbourg, 17 Cours Cafarelli
Déployés dans l’obscurité et enveloppés par un épais brouillard, de grands polygones noirs flottent dans l’espace, rendus visibles par des faisceaux lumineux. Un point de vue matérialisé sur le sol permet de « reconstruire » visuellement la forme d’un rectangle. Le dispositif scénographique trouble la perception du spectateur, qui perçoit tantôt une forme pleine, tantôt une forme éclatée, selon le principe de l’anamorphose.
La plus célèbre anamorphose de l'histoire de l'art se trouve au premier plan du tableau Les Ambassadeurs (Hans Holbein, 1533). C'est l'image déformée d'un crâne, symbole de mort. Cette anamorphose doit être vue d'un point à la droite de l'image pour corriger la déformation. Est alors vu, dans une même ligne droite, le crâne, les deux hommes et le petit Christ, en haut à gauche du tableau, qui sauve de la mort.
Le tableau de Holbein doit ainsi être vu d'un point bien précis de l'espace pour être compris. En s’appuyant sur cette même technique de l’anamorphose, Olivier Ratsi propose aussi au spectateur de regarder son oeuvre à partir d'un point bien précis : il voit alors un rectangle noir. Mais le spectateur n’est nullement privé de sa capacité subjective de reconstruction/reconstitution de la réalité et est invité à déambuler autour de l’œuvre en fonction de son propre ressenti.
2 - Le Cargö, 9 Cours Cafarelli
Première mondiale : ISOTOPP, produit par Station Mir, est une collaboration entre l’artiste canadien Herman Kolgen avec à Caen, le Dôme, le Grand Accélérateur National d’Ions Lourds (GANIL), le Cargö.
À partir de sa rencontre avec les chercheurs du GANIL Jean-Charles Thomas puis Thomas Roger, Herman Kolgen a conçu une première version d’un dispositif ayant pour objet une interprétation de l’activité de recherche du GANIL sous forme d’une performance visuelle et sonore. Pour étudier la structure atomique, le GANIL procède par collision de noyaux lancés à très grande vitesse. Le principe est de projeter à 100 000 km/sec un faisceau de ions lourds (éléments chimiques dont le poids est situé entre celui d’un atome de carbone et celui d’un atome d’uranium) contre les noyaux cibles. Les effets produits par ce bombardement sont enregistrés par des détecteurs, puis étudiés en détail par les chercheurs. Herman Kolgen conceptualise un dispositif qui vise à traduire les recherches menées au GANIL, en transposant ces notions à partir de données concrètes pour créer des matières sonores et visuelles dynamiques.
Ashes est une performance visuelle et sonore issue d’une première collaboration entre l’artiste montréalais Martin Messier et l’artiste français Yro Ito (Élie Blanchard). Début 2017, alors qu’ils entament leurs recherches, survient un début d’incendie dans l’espace de rangement du studio qui emporte les matériaux qui devaient constituer la base du projet. Devant cette situation, une intuition s’est présentée aux artistes : mettre les résidus de l’incendie au cœur de la création. Est ainsi apparue l’idée d’Ashes, se matérialisant en une exploration autour des notions de perte, de disparition et de désintégration. En questionnant les relations entre le matériel et l’immatériel, l’incarné et le sublimé, la destruction et la reconstruction, Ashes transforme une circonstance du quotidien en un complexe champ de réflexion. L’œuvre fonctionne à l’aide d’un dispositif de vidéo projection. Deux microscopes et caméras photo/vidéo sont utilisés pour projeter, en direct sur deux écrans, les différentes matières déposées sur une table lumineuse, qui opère des déplacements horizontaux sur trois axes : X, Y et Z. Les matières brûlées sont ainsi manipulées et déplacées selon des mouvements à la fois très précis et très lents, à l’aide d’un système motorisé conçu spécialement pour ce projet. Les artistes manipulent la matière sans la toucher, en lui impulsant vibrations et mouvements. Les images projetées témoignent du dialogue permanent des performeurs et de leurs interventions sur la matière. Leurs déplacements sur scène les amènent à se croiser et interagir d’un microscope à l’autre, créant une chorégraphie méticuleuse, presque clinique. Simultanément, des « matières sonores » sont également libérées en résonance avec les contenus visuels.
3- Le Dôme 3 Esplanade Stéphane Hessel
Un robot industriel écrit en allemand la bible de Luther.Habituellement utilisé pour la production industrielle (KUKA Roboter Augsburg) , le robot est intégré à un dispositif artistique comme un agent créatif autonome. C’est au ZKM (Zentrum für Kunst und Medientechnologie Karlsruhe), le Centre d’Art et Média de Karlsruhe, que les artistes Matthias Gommel, Martina Haitz et Jan Zappe fondent le collectif robotlab.
"Rompant avec des traductions précédentes et en recherchant une meilleure qualité de traduction, la publication complète de l’Ancien et du Nouveau Testament en 1534 est le premier exemple de communication de masse, rendu possible une technologie nouvelle pour l’époque : l’imprimerie. La Bible de Luther traduit en une langue accessible à tous brisa définitivement la domination et de l’unité de l’Église catholique romaine en Europe occidentale. En effet, en diffusant très largement le texte et en attribuant à l’Écriture sainte l’autorité ultime, Luther mettait hors jeu l’autorité des ecclésiastiques, chaque chrétien pouvant, grâce à sa traduction de la Bible, accéder aux sources d’autorité."
4 - Le Pavillon Quai François Mitterrand 14000 Caen
Joanie Lemercier définit un motif qu’il met en relation avec un espace. Le design est celui de structures physiques, géométriques, organiques, naturelles ou paysagères. Fuji fait partie d’une série sur les volcans. La particularité ici est que le paysage du Mont Fujiyama est dessiné en très grand format sur lequel une projection de lumière va manipuler notre perception de la réalité.
Fuji est inspiré par Le conte de la princesse Kaguya (Kaguya-hime no monogatari) également connu sous le nom de Le conte du coupeur de bambou (Taketori monogatari) texte narratif japonais considéré comme le plus ancien daté du 10ème siècle d’où le Fujiyama tirerait son nom. La pièce a été créée au Japon en août 2014, à Takamatsu.
6- Abbaye aux Dames Place Reine Mathilde
Inspiré par les explosions des super-nova, l'installation se compose, d'une part, d'un piano semblant jouer seul avec un cosmo-détecteur qui détecte les particules issues des collisions des rayons cosmiques avec les noyaux atomiques composant l'atmosphère) et un muoscope (un dispositif qui met en lumière les particules qui proviennent des rayonnements cosmiques appelés muons) et, dautre part une chambre à brouillard. Le muoscope a permis d'intercepter en temps réel les trajectoires des muons et d'en faire une partition. Chaque séquence de notes et de points (visible sur un petit écran) est unique et aléatoire Une lecture poétique qui permet de voir, sentir et imaginer la matière même de l'univers note Marie-Madeleine Remoleur qui a interviewé Paul Duncombe (ouest-France du mardi 22 mai 208, édition de Caen, page 6)
Création originale« Prélevant des morceaux de paysages, Paul Duncombe tente leur maintien en vie au sein d’installations aussi sophistiquées que fragiles, porteuses de la possible finitude des créatures qu’elles abritent. Défricheur de friches urbaines, il en rapporte sur le lieu de monstration des débris dont il entretient les mousses, insectes et plantes grâce à des dispositifs pourvoyeurs d’eau et de lumière. Dans cette exploration, Paul Duncombe s’emploie aussi à transcrire la croissance d’organismes vivants au travers de sculptures, dessins et partitions musicales. La pousse d’une petite plante sauvage est alors reconstituée numériquement, exprimée en volume figé comme un graphique détaché de l’objet de son analyse. La transcription musicale de ces mouvements, applicable à une flore vaste comme un paysage, laisse alors entrevoir la possible écriture d’une symphonie d’un monde bruissant comme une jungle, orageux, venteux comme un désert en formation. » Audrey Teichmann, 2018.
À partir d’une réflexion portée sur les interactions entre être humain et nature, Paul Duncombe explore les différentes échelles du paysage. Ses recherches visent les mécanismes qui lient entre eux les éléments infiniment petits, les horizons lointains et les corps qui les habitent. Il a exposé dans les galeries Thaddaeus Ropac, Rhinocéros & Cie et Smaaks à Paris, à la Villa Mallet-Stevens, au Kyoto Art Center, à la Gaîté Lyrique, au Palais de Tokyo et à La Vallée à Bruxelles.
6- Galeries Lafayette Caen 108-114 Boulevard Maréchal Leclerc, MERCREDI 9 MAI 2018 19H30-21H45 Fred H. (M.A.D Brains / Limonada Records / Caen)
7- Territoires Pionniers | Maison de l'architecture - Normandie, 22 place Jean Letellier Quatrans
Les constellations de pixels composant les images de la série Dense Cloud sont les résidus d’une tentative de numérisation d’un fragment de forêt. En détournant certaines technologies déployées par les grandes firmes de cartographie 3D et en s’appropriant des outils propres à l’architecture contemporaine, Paul Duncombe s’est intéressé aux formes transitoires de la nature. Souches, arbres déracinés et chablis sont alors répertoriés, scannés, reconstitués en trois dimensions puis archivés sur des supports numériques. Les nuages de points visibles sur les photographies sont directement issus du procédé de relevé. Chaque point étant défini (coordonnées spatiales X,Y,Z et colorimétrie R,G,B) par les données prélevées sur le terrain.
À partir d’une réflexion portée sur les interactions entre être humain et nature, Paul Duncombe explore les différentes échelles du paysage . Ses recherches visent les mécanismes qui lient entre eux les éléments infiniment petits, les horizons lointains et les corps qui les habitent. Il a exposé dans les galeries Thaddaeus Ropac, Rhinocéros & Cie et Smaaks à Paris, à la Villa Mallet-Stevens, au Kyoto Art Center, à la Gaîté Lyrique, au Palais de Tokyo et à La Vallée à Bruxelles.
L’eau est mise en vibration à l’aide d’un haut-parleur diffusant des infra-basses. Couplée à un système stroboscopique, l’installation fige l’écoulement de l’eau et rend visible des mouvements irréels : suspension de gouttes d’eau, ralentissement et autres phénomènes d’optique. L’expérience visuelle est traduite et illustrée musicalement. Ce que le spectateur voit est intimement lié à ce qu’il entend. Les modulations de fréquences et d’amplitudes sonores provoquent des transformations de la sculpture d’eau en mouvement.
Tristan Ménez vit et travaille à Rennes. Plasticien, codeur et compositeur de musique électronique, son installation Bloom a été présentée dans le cadre de l’exposition collective Suggestions de présentation au Parlement de Bretagne à Rennes en 2017.
8-Galerie IGDA 2.0 16 rue des Croisiers
Des écouteurs blancs créent un environnement sonore intérieur dans lequel chacun peut se réfugier pour échapper au monde extérieur. Cette bulle sonore est permise par ces écouteurs qui signifient « ne pas déranger ». Ils forment un rideau visuel et sonore de trois mètres de long dans l’espace de la galerie. Des motifs sonores pour masquer d’autres sons et inciter au sommeil, car en dépit d’une production synthétique, ces sons évoquent des éléments naturels tels que l’océan, le vent, la pluie ou des insectes. « Je cherche à rendre perceptible toutes les facettes inexplorées de l’expérience de l’écoute, à l’intersection du conceptuel et du sensible. J’utilise exclusivement des appareils dédiés au son vendus dans le commerce. Détournant leurs fonctions techniques et économiques, ils sont transformés en sculptures sonores. Reconfigurant ces objets, je crée des espaces de contemplation sonore dans lesquels l’acte d’écouter, la technologie et le son interagissent en permanence. » Adam Basanta est un musicien expérimental établi à Montréal. Ses installations sonores ont été présentées récemment en Amérique du Nord et en Europe en galeries et institutions incluant Carroll/Fletcher Gallery (Londres), National Art Centre à Tokyo, American Medium Gallery à New York, Serralves Museum à Porto, Edith-Russ-Haus fur Medienkunst à Oldenburg, Vitra Design Museum à Weil am Rhein, Gallery B-312, Fonderie Darling et BIAN 2014 à Montréal, The Center for Contemporary Arts à Santa Fe. Il a reçu le prix Ars Electronica 2013 (catégorie Hybrid Art), le prix Edith-Russ-Haus en 2014 (Emerging Media Artists) et le prix Excellence en 2015 au Japan Media Arts Festival…
9-Église du Vieux Saint-Sauveur Place Saint-Sauveur
27 guitares sont disposées au sol et au mur afin d’établir un dialogue sonore avec l’architecture de l’église et ses visiteurs. I Still Hear the Roar of a Distant Crowd appartient à une série d’installations qui accumule le son acoustique de guitares pour redéfinir les espaces. L’installation met en œuvre une atmosphère acoustique évoluant entre bruit et musique, fruit du croisement de deux éléments : des arrangements harmoniques délicats et la friction et l’oscillation de petites hélices motorisées.
« Mes installations sonores jouent sur deux modes d’action avec des instruments et objets à corde contrôlés mécaniquement : le premier est basé sur des relations musicales abstraites dans l’espace pendant que le second reconstruit des harmonies musicales dans l’environnement spécifique où se situe l’installation. » Rubén D’Hers
Rubén D’Hers est un guitariste et artiste sonore de Caracas (Venezuela) basé à Berlin. Il focalise actuellement son travail sur des installations sonores jouant avec la notion d’open tunings, comme de potentiels espaces sonores autonomes, mais aussi comme des processus de composition. Son travail a été exposé et présenté dans des lieux tels que le ZKM , Neues Museum Weimar , Pure Data Convention , SeaM Weimar, LAB 30 Klangkunst Experimente Augsburg en Allemagne, Heart of Noise Festival , Donau Festival et Klangraum Krems en Autriche, Netwerk centrum voor hedendaagse kunst en Belgique, Oficina #1 au Venezuela et The Empty Gallery à Hong Kong.
10 - Église Saint Nicolas 8-16 rue Saint Nicolas
Monoid mk II est une enceinte cinétique ou une sculpture sonore en mouvement sur le principe du gyroscope. Le « speaker » effectue librement des rotations à 360 degrés sur trois axes. La relation entre la source sonore et l’espace est conçue comme un dialogue fait d’irruptions de bruits, de sons de différentes intensités, de fragments de textes du poète Brion Gysin qui créa au Beat Hotel à Paris la technique du cut-up que William Burroughs popularisa dans Le Festin nu. Robert Pravda ré-imagine la transmission du son et sa signification poétique dans le cadre immense de l’église Saint-Nicolas.
Robert Pravda est un artiste sonore originaire de Serbie et installé à Rotterdam. Il est diplômé de l’Académie Royale des beaux-arts de La Hague. Son travail universitaire a reçu le Shell’s Young Artist Award. Depuis 2002, il a enseigné la création sonore et a développé des projets de recherche dans l’équipe du département arts & sciences de l’Académie. Pendant et après ses études, il s’est concentré sur la fabrication d’instruments dédiés à des performances faisant appel à des technologies numériques ainsi que sur la composition sonore spatialisée et des installations pour des productions théâtrales. Robert Pravda a montré son travail aux Pays-Bas et en Europe et dernièrement à Glasgow au festival Sonica. Depuis 2009, il est membre de Tilt, une plateforme interdisciplinaire fondée avec le chorégraphe Andrea Bozic et l’artiste multimédia Julia Willms. L’objectif de cette plateforme vise à travailler au-delà des frontières traditionnelles entre disciplines artistiques.
11- Artothèque de Caen Impasse Duc Rollon
À l’heure de la reproductibilité numérique et de l’omniprésence des images dans notre société, Thibaut Bellière fait de l’image sa matière même. Sa démarche est invariablement tournée vers l’expérimentation. Par un travail de déconstruction, reconstruction et recontextualisation, Thibaut Bellière tend à une meilleure compréhension de l’image, afin de briser la domination de la technologie sur les comportements de création. Pour chaque œuvre, un protocole est établi qui intégre l’imprévu et l’aléatoire. Les résultats de ses expérimentations prennent vie à travers des supports variés qui vont modifier la vision habituelle de l’image et entraîner une perte de repères.
12- Centre Chorégraphique National de Caen en Normandie, Halles aux Granges, 11-13 rue du Carel
Francesco Cavaliere et Tomoko Sauvage ré-interprètent la pièce Green Music du compositeur du mouvement Fluxus Henning Christiansen comme un hommage à son amour inconditionnel pour la couleur verte. Cavaliere et Sauvage jouent avec des sculptures, des plantes, du thé, des minéraux, des verres, de la céramique et des synthétiseurs peints en vert, tel Christiansen qui avait peint son oreille et son violon en vert. Entouré d’une petite collection de curiosités vertes, les deux artistes jouent dans des récipients en verre avec de l’eau et des feuilles dont le rythme aquatique est amplifié par des hydrophones. Cette trame électro-aquatique tient en équilibre délicat entre contrôle et aléa, ordre et désordre, éphémère et répétition.
Tomoko Sauvage, musicienne japonaise installée à Paris, travaille depuis plusieurs années avec des bols de tailles variées remplis d’eau et des hydrophones immergés. Les gouttes, les vagues et les bulles avec lesquelles elle joue résonnent et provoquent des sons et des harmoniques naturels au gré de la résonance du lieu. www.o-o-o-o.org
Francesco Cavaliere est un musicien italien installé à Berlin connu par la sensibilité avec laquelle il combine les sons, les matières et l’espace, démontrant un goût prononcé pour toutes les formes d’exotisme possible. Ses productions nous font voyager à travers des états intérieurs peuplés de présences éphémères et de phénomènes générés par la matière et la voix et un traitement analogique. www.fcavaliere.com.
m-O-m (acronyme possible de Musique-Orchestrale-Magnétique) est né d’une fascination : amplifier la lumière pour l’écouter. Quand le lumineux devient sonore, la puissance vibratoire des lampes invoque un lyrisme électrique sur fond de couinements magnétiques. Des sonorités noisy calquées sur une rythmique technoïde primaire…
En puisant dans une variété de supports incluant cassettes, microsillons et objets électroniques modifiés, il compose de la musique dans une variété de styles, mais il est principalement connu pour ce qu’il baptise la « techno mécanique ». Cette technique implique de créer des morceaux par la combinaison de pistes musicales générées mécaniquement. Celles-ci résultent de l’empilement de disques vinyles sur une unique platine et de leur déclenchement par contact électrique d’instruments variés.
Graham Dunning est un artiste et musicien autodidacte. Son travail explore le son comme une texture, au sens figuré comme au sens propre en recyclant et détournant des objets sonores pour des expositions comme pour des performances. Il pratique une musique expérimentale, drôle, efficace, ludique, il montre des procédés qui ne sont régis par aucune restriction, tout est possible. Il nous déshabitue de quelques figures de style, il découpe, tord, malaxe le vinyle et ré-assemble et littéralement empile des disques qu’il joue simultanément. Vivant et travaillant à Londres, Dunning est très prolifique en terme de collaborations, publications et performances. Il enseigne également l’art sonore expérimental au Mary Ward Centre. www.grahamdunning.com
L’objet de cet atelier proposé par l’atelier modulaire de l’ésam Caen/Cherbourg est la fabrication d’un dispositif d’expérimentation intégrant la problématique de l’oeuvre Bloom présentée à Territoires Pionniers/Maison de l’architecture – Normandie
Les participants devront créer une sculpture d’eau à l’aide d’un module vibreur et d’un stroboscope qu’ils auront assemblé et programmé : soudure de composants électroniques, découpe laser, assemblage/mécanique et programmation de base (Arduino et Max/MSP). Afin de créer leur forme d’eau, les participants pourront intégrer leur pratique et leur créativité en utilisant des outils de fabrication à disposition.
Jean-Luc Lacuve, le 20 mai 2018