Documentaire de Zlatina Rousseva aussi rigoureux que passionnant partant d'une découverte archéologique récente (2004 en Bulgarie) pour nous faire découvrir la splendeur de la civilisation thrace au travers de son roi Seuthès III et des peintres et sculpteurs de son époque.

En 2004, Kitov, un archéologue bulgare découvre dans un tumulus l'un des 70 tombeaux thraces. C'est celui de Seuthès qui régna à la fin du IV avant JC. Le tombeau, intact, contient plus d'un kilo d'or dont une belle couronne. Cela évoque les objets précieux de cette civilisation dont Homère parle dans L'Iliade. A l'époque de Seuthès les mines d'or thraces rapportent plus de 1000 talents d'or par an, soit le double de ce que produit Athènes.

La civilisation thrace a été dominée par Philippe de Macédoine puis par son fils Alexandre le grand et c'est un stratège nommé par eux qui gouverne la province. Après leurs morts, Seuthès se bat contre le stratège Lysimaque. Celui-ci perd et épouse une princesse thrace, peut-être la fille de Seuthès. Celui-ci fait alors battre une monnaie avec une couronne d'épis, la première sans doute sans symbole guerrier.

Un barrage construit par les communistes a englouti les traces de la ville de Seuthes : Seuthopolis. La religion était celle du culte des grands dieux de Samothrace.

La tête de Seuthès découverte appartient à l'école de Lysippe, le statuaire d'Alexandre. Mais aucune statue en bronze de celui-ci n'a été retrouvée. La dimension du tombeau de Seuthès est double de celle du tombeau de Philippe. Il est en granit en non en brique cuite, technique plus moderne pour les tombeaux qui suivront, notamment celui de son fils, décoré des fresques de Kozimathes qui dessinera son autoportrait sous sa signature.

La couronne d'or en branche de chêne, symbole d'immortalité, a été dispersée dans le tombeau en référence au mythe d'Orphée dont le corps a été déchiqueté. Le rone est le lieu sacré où l'on enterre la tête.

Dans l'Iliade, Achille appelle les dieux thraces pour la cérémonie funèbre en l'honneur de Patrocle : les vents pour attiser les flammes. C'est en Thrace sur l'érodope de Perperec que s'élevait vraisemblablement le temple consacré au culte de Dionysos. On a retrouvé les vestiges d'un grand temple dans la montagne sacrée des thraces, un autel et des centaines de pressoirs à vin. Socrate se rend en Thrace au cours des campagnes militaires.

Le nom des thraces vient de Tharche, nymphe qui avait le pouvoir de guérir ou de donner la mort. Dans La république de Platon, Socrate quitte un banquet donné pour Bendice, divinité thrace à Athènes et rejoint la cérémonie en son honneur sur le Pirée.