Selon la légende la plus connue, Athéna (Aqena) serait sortie
tout armée et casquée de la tête de Zeus en poussant son
cri de guerre ; suivant d'autres traditions moins répandues, elle naquit
en Libye ou en Egypte, elle passait aussi pour la fille de Poséidon.
Elle fait partie des douze Olympiens.
Ses innombrables surnoms rappellent les circonstances de sa naissance ou
sa physionomie, ses attributions : Pallas ou Parthénos (la vierge),
Glaukôpis (aux yeux brillants), Tritogeneia (née près du Triton),
Coryphasia (née sur une hauteur),
Hippia (protectrice des chevaux),
Promachos (le rempart de la cité),
Polias (gardienne de la ville),
Nikè (la victorieuse),
Ergané (la travailleuse),
Pronoia (la prévoyante),
Agoraia (déesse de l'agora),
ou des détails de son culte: Apatouria, Chalciaekos, Itonia, Pandrosos,
Phratia, Skiras, etc.
Divinité agricole, elle dota l'Attique de l'olivier et du figuier. Divinité
de la Sagesse et de l'Intelligence, elle présidait aux arts, aux inventions,
aux assemblées, à l'éloquence. Athéna inventa
la flûte, la trompette, la poterie, la charrue, le râteau, le
joug pour les boeufs, le char et le navire. C'est elle la première
qui enseigna les nombres et tous les arts pratiqués par les femmes.
Divinité guerrière, elle représentait la bravoure réfléchie.
Elle n'aimait pas les batailles; au contraire, elle était heureuse
quand elle pouvait faire cesser une querelle ou lorsqu'elle pouvait soutenir
le droit par des moyens pacifiques. En temps de paix elle ne portait pas d'armes,
quand elle en avait besoin, elle les empruntait généralement
à Zeus. Elle était encline à la clémence : lorsque
les voix des juges était à égalité dans un procès
à l'Aréopage, elle votait toujours de manière à
faire libérer l'accusé. Cependant une fois engagée dans
la bataille elle n'était jamais vaincue, même contre Arès,
car elle possèdait une meilleure connaissance de la stratégie
et les sages capitaines s'adressaient toujours à elle lorsqu'ils avaient
besoin d'un conseil.
Elle paraissait souvent dans la mythologie, lutta contre les Titans, entra en rivalité avec Poséidon, protègea des héros: Héraclés, Persée, Bellérophon, Ulysse, etc. Personnification du ciel lumineux, déesse toujours vierge elle avait les attributs les plus variées : la chouette, le casque, l'égide ( bouclier merveilleux, recouvert de la peau de la chèvre Amalthée et que Zeus confia à Athéna parfois orné de la tête de Méduse), la lance d'or, l'olivier, le Serment, la Victoire ailée.
Naissance d'Athéna
Zeus convoitait Métis, la Titanide, qui se métamorphosait constamment pour lui échapper jusqu'à ce qu'elle fût prise et rendue enceinte.
Un oracle de la Terre-Mère déclara alors que l'enfant serait une fille et que si Métis enfantait de nouveau, le fils qu'elle porterait détrônerait Zeus, de la même manière que Zeus avait lui-même détrôné Cronos et que Cronos avait détrôné Ouranos. C'est pourquoi après avoir entraîné Métis vers sa couche avec de douces paroles, Zeus ouvrit brusquement la bouche et l'avala, et ce fut la fin de Métis, bien qu'il affirmât par la suite qu'elle lui donnait des conseils de l'intérieur de son ventre. Au bout d'un certain temps, un jour, se promenant sur les rives du lac Triton, il fut pris d'un mal de tête si violent qu'il lui sembla que son crâne allait éclater et il se mit à pousser de tels cris que le firmament entier lui fit écho. Hermès arriva en courant, il avait immédiatement deviné la cause des douleurs de Zeus. Il persuada Héphaïstos, (ou, selon certains, Prométhée) de prendre son coin et son maillet et de faire une brèche dans le crâne de Zeus, d'où, poussant un cri puissant, jaillit Athéna tout armée.
Athéna protectrice d'Athènes
Elle n'hésita pas à se disputer à Poséidon la protection de l'Attique. Tandis que le dieu frappait l'Acropole de son trident et en faisait jaillir un lac d' eau saumâtre (ou selon d'autres versions,un splendide coursier), la déesse offrit aux habitants du pays un olivier, symbole de la paix et de la richesse. Cécrops se posa en arbritre dans ce conflit et choisit la déesse. Poséidon, furieux, se vengea en envoyant une terrible tempête. On décida alors de voter : toutes les femmes prirent cause pour Athéna, et tous les hommes pour Poséidon, mais comme il y avait une femme de plus, encore cette fois , Athéna triompha et fut choisie pour protectrice.
La déesse aux yeux pers protégea sans cesse les grands héros
de l'Attique et la plupart des chefs grecs au cours de la guerre de Troie.
Beaucoup de dieux, de Titans et de Géants auraient été
heureux d'épouser. Mais Athéna repoussa toutes les avances qui lui furent faites.
Une fois, au cours de la guerre de Troie, ne voulant pas emprunter des armes
à Zeus, elle pria Héphaïstos de lui en fabriquer un assortiment
spécialement pour elle. Héphaïstos n'accepta aucun paiement et dit timidement qu'il exécuterait
le travail pour l'amour d'elle. N'ayant pas saisi le sens de ses paroles,
elle vint un jour dans sa forge le voir travailler, et Héphaïstos,
s'étant brusquement tourné vers elle, la saisit et essaya de
lui faire violence. Héphaïstos avait été la victime
d'une farce que lui avait faite, par malice, Poséidon : celui-ci lui
avait fait savoir qu'Athéna était en route pour sa forge avec
l'autorisation de Zeus et qu'elle espérait vivement qu'on lui ferait
une cour ardente. Toujours est-il que ce fut Gaia qui enfanta accidentellement.
Révoltée à l'idée d'être mère d'un
enfant qu'Héphaïstos avait essayé de faire à Athéna,
la Terre-Mère déclara qu'elle ne voulait pas se charger de son
éducation. Et Athéna prit à sa charge l'enfant aussitôt
né, elle l'appela Erichthonios et, afin que Poséidon ne puisse
pas rire du succès de sa plaisanterie, elle le cacha dans une corbeille
sacrée qu'elle remit à Aglauros, la fille aînée
du roi athénien Cécrops, en lui donnant l'ordre d'en prendre
grand soin.
Athéna, bien que tout aussi modeste qu'Artémis, était un peu plus généreuse. Un jour que Tirésias l'avait surprise par hasard dans son bain, elle lui posa les mains sur les yeux et le rendit aveugle mais, en compensation, elle lui conféra le don de divination.
Représentations
A l'époque archaïque, on représentait Athéna assise sur un trône, coiffée du polos ayant sur la poitrine l'égide et le Gorgoneion, ou bien debout, le bas du corps engainé, ou encore en marche, lance en main. Tels devaient être le xoanon de l'Erechtheion, et la Promachos de Phidias (voir l'Athéna du fronton d'Egine, ou des amphores panathénaïques). Phidias créa encore la Lemnia sans armes, et la Parthénon, debout, la tête coiffée du casque orné d'un sphinx et de deux griffons, la poitrine protégée par l'égide garnie de serpents et d'un masque de Gorgone, la main gauche reposant sur le bouclier et tenant une lance, la droite une Victoire ailée. La plupart des Athéna hellenistiques et des Minerve sont des répliques de cette Parthénos. Athéna figure encore dans de nombreuses scènes: Naissance d'Athéna et Lutte contre Poséidon (fronton du Parthénon); Athéna et Héraclès (métopes d'Olympie); Lutte contre les géants (frise de Pergame)