Editeur : Les éditions Montparnasse, novembre 2008. version française, version japonaise et version anglaise établies par le réalisateur. Version orchestrale de Tristan und Isold de Wagner interprétée par l’Orchestre de Philadelphie, placé sous la direction de Léopold Stokovski, dans un enregistrement de 1936. Durée du film : 0h29.


Suppléments :

  • Entretien avec Mishima – INEDIT – 9 min 30 s, septembre 1966 Interview : Jean-Claude Courdy
  • Livre « Patriotisme et autres nouvelles » de Mishima – 127 pages – Folio/Gallimard. De l’univers des geishas aux rites sacrificiels des samouraïs, de la cérémonie du thé à la boutique d’un antiquaire, Mishima explore toutes les facettes d’un Japon mythique, entre légende et tradition. D’une nouvelle à l’autre, les situations tendrement ironiques côtoient les drames les plus tragiques : que ce soit la jolie danseuse qui remet du rouge à lèvres après avoir renoncé à se défigurer avec de l’acide en souvenir de son amant, Masako, désespérée, qui voit son rêve le plus cher lui échapper, ou l’épouse qui se saisit du poignard avec lequel son mari vient de se transpercer la gorge.
  • Livret « Yûkoku, Rites d’amour et de mort » par Stéphane Giocanti – 32 pages illustrées. Ce livret d’accompagnement revient sur « la Naissance d’un mythe et ce film miraculé », le « mystère Mishima : les masques de l’écrivain », «la nouvelle Yûkoku (Patriotisme) », les conditions de tournage du film (et l’adaptation musicale)

 

La dernière journée du Lieutenant Shinji Takeyama et de son épouse Reiko. N’ayant pu participer au coup d’état du 26 février 1936 mené par des officiers à Tôkyô, et se considérant de ce fait déshonoré, Takeyama décide d’en finir honorablement en se faisant seppuku (harakiri). Son épouse le suivra peu après dans la mort.

Maudit, détruit, ce film de 30 minutes en noir et blanc, réalisé en deux jours seulement, unique réalisation de Mishima qui joue lui-même le rôle du lieutenant Takeyama Shinji, produit en 1966 est ressorti au Japon grâce à une pellicule miraculeusement retrouvée en 2005. L’édition de ce DVD - doté de compléments rares- réintroduit en Europe des images quasi inédites.

Yûkoku (Patriotisme) est un film extraordinaire laissé par l’un des plus grands écrivains du siècle. Suivant exactement la narration d’une nouvelle, Patriotisme, écrite quelques années plus tôt, ce film montre de façon stylisée la dernière étreinte amoureuse et le seppuku d’un jeune lieutenant entièrement dévoué à l’honneur samouraï, le Bushido : répétition de la mort spectaculaire que l’écrivain choisira de se donner, le 25 novembre 1970, à Tokyo.

Film ultra-esthétique, cinéma wagnérien, prolongement filmique du théâtre Nô ou encore document historique, Yûkoku occupe une place unique dans l’art cinématographique du XXe siècle.

Ce film est surtout connu pour préfigurer le suicide de Mishima par seppuku en novembre 1970 lors de l’échec de sa tentative de coup d’état avec sa milice d’auto-défense la Tate no Kai (la société du bouclier).

Le film a longtemps été le Saint Graal de tout admirateur de Mishima. Il était en effet réputé perdu, sa femme ayant demandé la destruction de tous les négatifs et copies existantes et interdit la diffusion des copies restantes après le suicide de son mari. Cependant, la Cinémathèque Française n’a jamais pu se résoudre à détruire sa copie et l’aurait projetée de façon confidentielle ces dernières années. On pensait donc que le film était perdu à jamais pour le grand public jusqu’à la mort de Yuko, la veuve de Mishima. Sa disparition en 2005 a permis la "découverte" du négatif et d'un certain nombre de copies positives.

 

Entretien avec Mishima par Jean-Claude Courdy. (9' 30", septembre 1966)

 

Quelques semaines avant le tournage de Yûkoku, le journaliste français Jean-Claude Courdy rencontre Mishima, lequel ouvre les portes de sa maison et lui livre, en français et en japonais, quelques clés de son œuvre littéraire.

Il s’agit non seulement de la principale interview de Mishima pour la télévision française, mais de l’entretien le plus caustique et le plus primesautier auquel l’écrivain se soit livré. Certains passages font penser aux grandes comédies à la Dali, à qui il rend hommage d’ailleurs.

Cette rencontre eut lieu quelques semaines avant le tournage du film mais il fallut attendre 1989 pour qu’elle soit partiellement diffusée à la télévision française. La voici à présent accessible.

 

 
présentent
 
Yûkoku de Yukio Mishima