L'année cinématographique 2024

En 2023, ce sont 716 films qui sont sortis en France en première exclusivité dont 406 français (57%) et 86 américains (12%). Ces nombres n'ont probablement pas beaucoup varié en 2024. Ainsi, en choisissant de n'en voir que 77, soit un peu plus de 10 %, j'opère mon choix le plus sélectif. A coup sûr, nombres de films viendront bousculer mon palmares annuel dans les années à venir. Ce sont surtout les deuxième, voir davantage, visions qui seront déterminantes- un bon film est avant tout un film que l'on a envie de revoir -. Les arguments de mes amis, des clés lues sur des revues spécialisées, et des blogs de cinéma viendront aussi modifier ce paysage dont je propose ici mon top 53 ( et ) ainsi que quelques commentaires :

Si le nombre de films français en première exclusivité distribués en France approche les 60 %, leur part de marché atteint 44 %. Mes choix sont proches de cette proportion avec 37 films sur 77. Il y a parmi eux de grosses machines scénarisées : remarquable, La bête ; réussies L'amour ouf et The Substance, seulement agréable : Le comte de Monte Christo ou hélas sans vrai projet : Emilia Perez. Mais à noter surtout un film déterminé, Une famille ; un film au dispositif complexe : Le deuxième acte, puis trois films de grandes sensibilités : L'homme d'argile , Marcello mio et Miséricorde.

Avec seulement 15 films américains sur 77, je ne suis pas loin en revanche du nombre de films distribués mais très loin de leur part de marché en France en 2024 (37 %). Seul Francis Ford Coppola tente de raviver la grande forme américaine avec Megalopolis: gros budget, grande philosophie, esthétique cohérente et originale. C'est toutefois un cas exemplaire de grand film malade  : une grande ambition mais un discours emphatique et rétrograde, attendant tout du génie créateur. May December, un film plus souple assumant ses références, personnages toujours en équilibre précaire quant à leurs motivations et justification. Même incertitude dans Noël à Miller's point, dernière réunion de famille, derniers moments d'une liaison mère-fille avant le basculement dans l'adolescence. Trois films plus mineurs mais pleins d'énergie : Maxxxine, Riddle of fire , Trap . J'ai trouvé menacés d'enkylosement Beetlejuice Beetlejuice et Anora et LaRoy trop scénarisé, Priscilla trop arty, Juré n°2 trop classique pour figurer plus haut.

Les suites Dune : deuxième partie et Furiosa : Une saga Mad Max , La planète des singes-Le nouveau royaume m'ont déçu, faute de créer de nouveaux à même d'apporter plus d'invention. Une déception aussi dans le cinéma indépendant, The sweet East , trop fabriqué

L'Asie avec 12 films vient ensuite soit La Corée : Walk up et In water; Chine : Jeunesse (Le printemps) et Chroniques chinoises ; Inde : All we imagine as light et Rapture; Japon : Le mal n'existe pas et L'ombre du feu ; Iran : Les graines du figuier sauvage et Chroniques de Téhéran ; Israël :Le déserteur; Malaisie : Tiger Stripes

L'Europe avec 9 films : Espagne : Septembre sans attendre ; Portugal : Grand tour ; G.-B. : La zone d'intérêt et Les carnets de Siegfried ; Italie : Voyage à Gaza et Il reste encore demain : L'Allemagne :Universal theory et La salle des profs; l'Ukraine :20 jours à Marioupol

Deux films argentins : Eureka et Los delincuentes et un film africain : Black tea

Une année faite d'inoubliables portraits de personnages: Septembre sans attendre ,May December, Walk up , Le deuxième acte , Marcello mio , All we imagine as light , Eureka , Grand tour avec le documentaire comme genre dominant : Dahomey documentaire avec un part de fiction; de guerre, larvée : Voyage à Gaza ou totale : 20 jours à Marioupol ; engagés : Averroès & Rosa Parks et La machine à écrire et autres sources de tracas , Spondyfight et Au boulot !

Jean-Luc Lacuve, le 3 janvier 2025