Le procès

1962

(The trial). France-RFA-Italie. Avec : Anthony Perkins (Joseph K.), Orson Welles (l'avocat Hastler et la voix du narrateur), Akim Tamiroff (Block), Romy Schneider (Leni), Jeanne Moreau (Mlle Burnster), Elsa Martinelli (Hilda). 2h00.

Joseph K. se réveille un matin, accusé par des policiers qui se sont introduits dans son appartement, d'un délit dont il ignore la nature. Il mène sa propre enquête pour savoir ce qu'on lui reproche et finit par se laisser exécuter, consentant et hilare.

Interprétation hallucinée du roman de Kafka qui préfère les boursouflures baroques d'une fin du monde convulsive au cauchemar plus quotidien proposé par le romancier. Fidèle à la méthode inaugurée avec Othello, Welles y marie les architectures de la gare d'Orsay et de Zagreb pour inventer un univers labyrinthique dans lequel s'égarent tous les repères.

Deux versions pour Le Procès dont la fin diffère dans les versions française et anglaise.

Il vaut mieux être considéré comme un escroc heureux que comme un roi déchu.
Un homme vient de loin qui voudrait accéder à la loi mais le garde ne peut le laisser entrer. Peut-il espérer être admis plus tard ? C'est possible dit le garde. L'homme essaie de voir par la porte ouverte. Il pensait que la loi était accessible à tous. Ne tente pas d'entrer sans ma permission dit le garde,"Je suis très puissant". Et pourtant, je suis le dernier des gardes. De salles en salles, de portes en portes, chaque garde est plus puissant que le précédent. L'homme s'assoit près de la porte. Et là… il attend.

Des années, il attend. Il se sépare de tout ce qu'il possède dans l'espoir de soudoyer le garde qui ne manque jamais de dire j'accepte pour que tu aies la certitude d'avoir tout tenté. A force d'épier le garde pendant tant d'années l'homme finit par connaître jusqu'aux puces de son col de fourrure. Avec l'age, il retombe en enfance et supplie ces puces d'intercéder auprès du garde pour qu'il le laisse entrer. Sa vue a baissé mais il discerne une radieuse lumière filtrant au travers des portes de la loi.

Et maintenant à l'article de la mort tout pour lui se résume en une question qu'il n'a jamais posée. Il fait signe au garde. Tu es insatiable qu'y a-t-il encore ? Et l'Homme de dire "chacun s'efforce d'atteindre la loi". Comment se fait-il qu'au cours de ces années nul autre ne se soit présenté ici ?. Et le garde lui rugit dans l'oreille : nula utre que toi n'aurait été admis. Nul autre que toi n'aurait pu franchir cette porte. Elle n'était destinée qu'à toi. Et maintenant je vais la fermer. Cette histoire est contée dans un roman intitulé Le procès. On dit que sa logique est celle d'un rêve ou d'un cauchemar.