Gustave Labrèche, un camelot, demande à un ancien camarade de régiment rencontré par hasard, Émile Larnoy , une place dans la banque où il travaille. Entré comme garçon de bureau, Labrèche sait mettre à profit son bagou et les erreurs de Larnoy qui vole 10.000 francs pour acheter un manteau de ragondin à sa maîtresse, Charlotte. Il grimpe les échelons de la banque, jusqu'à devenir directeur
Désormais tout-puissant à la banque Némo, Labrèche se lance dans des séries de placements fantaisistes dont il ne craint pas les conséquences, appuyé qu'il est par de hautes personnalités. Il est en cela aidé par Charlotte qui séduit gentiment les récalcitrants sans pour autant leur accorder de privauté.
La Banque Némo s'intéresse moins au système financement proprement dit qu'au personnage de Labrèche, sa faconde pour embobiner ceux dont il convoite les faveurs, ainsi que sa réussite au culot souvent à la limite du chantage. Arriviste, cabotin, bonimenteur, voire obséquieux, Labrèche fait la paire avec Charlotte qui quitte Larmoy, parti en prison, pour son remplaçant - non par vénalité, mais par instinct de réussite. La galerie de personnages gravitant autour du couple est savoureuse: Mme Némo, qui tombe sous le charme de Labrèche, M. Némo qui se laisse embobiner facilement, le secrétaire cauteleux.
La mise en scène un peu théâtralebénéficie de dialogues brillants et d'acteurs non moins vifs : Victor Boucher, Mona Goya (qui ressemble de manière étonnante à Carole Lombard), René Bergeron.
Labrèche ne finit pas mal, contrairement à Stavinsky. La fin du film est parfaitement amorale avec la conclusion de Larmoy: "Quand on vole un mouchoir, on vous envoie en prison; quand on dérobe 100 millions, le vol devient légitime."