Enfant, Emile croise, lors d’une fugue nocturne, un criminel qui étrangle sous ses yeux une femme en pleurs avec son écharpe en laine.
Vingt ans plus tard, Emile à 29 ans. La presse fait sa une sur le cinquième meurtre du tueur à l'écharpe. Anna, une jeune femme déterminée rentre précipitamment chez elle pour voir, à la télévision, l'appel que lance Simon, un policier qui se prétend psychologue, au tueur à l'écharpe pour qu’il prenne contact avec lui. Mais c'est Anna qui vient le rencontrer à la sortie des studios de télévision, le suppliant de la protéger car elle veut être l'appât pour le tueur. Simon l'éconduit sans se douter qu'Emile est là et suit en voiture Anne jusque chez elle.
Le lendemain, Emile a pris un poste de marchand des quatre saisons sur le marché qui donne sur l'appartement d'Anna. En fin de journée, il rentre chez lui où l'attend son chien et où il tricote une nouvelle écharpe en laine.
Le soir, Monique, une chanteuse de cabaret, a bien du mal à se faire rémunérer de sa chanson "Je me ferai marin" dans un bar de nuit où des filles déguisées en matelots sont couchées dans des hamacs suspendus au-dessus des tables. Monique s'en va pour se suicider quand surgit Emile qui l'enlace tendrement avant de l'étrangler.
Cette fois Anna se sent surveillée et appelle Simon, demandant à être protégée, toujours en vain. Puis c'est Emile qui appelle Simon pour dire qu'il n'est pas responsable du vol de bijoux dont l'accuse la presse après le meurtre de Monique. C'est en effet un homme mystérieux, le Chacal, qui l'avait suivi.
Le soir, Emile se rend chez Hélène, une actrice esseulée sous prétexte de vendre des écharpes en soie. Tous deux se révèlent bientôt complice dans leur solitude et échangent quelques répliques de On ne badine pas avec l'amour Alfred de Musset. Hélène se laisse étrangler....
Enfant, Emile croise, lors d’une fugue nocturne, un criminel qui étrangle sous ses yeux une femme en pleurs. Marqué à vie, il essaie, aux abords de la trentaine, de faire revivre cet instant précieux.
Emile, sérial killer gentil et attentionné étrangle ses victimes consentantes, las de souffrir, avec des écharpes en laine qu’il tricote amoureusement lui-même. Le folklore du cinéma populaire des années 30 à 50 auquel se réfère toujours Vecchiali (Le cabaret de Nicole) se mêle à un réalisme quasi documentaire, scrutant le Paris de la fin des années 60 : long suivi de Anna en voiture marchant le long des rues de Paris : marché populaire, télévision et voitures de ces années là et même des crieurs de journaux au sens de l'humour "Pas de grève de métro, pas d'incident au moyen orient, un message pour le tueur de femmes seules ce soir à la télévision".
Jean-Luc Lacuve, le 6 février 2023