(1928-2015)
|
||
28 films | ||
1 | ||
Né né le 15 janvier 1928 à Camaret-sur-Mer (Finistère) dun père ouvrier dusine et dune mère institutrice, il mène sa première activité militante au sein de la Résistance en 1943, alors quil est âgé de 15 ans, ce qui lui vaut plusieurs décorations. Il est décoré de la Croix de guerre à 16 ans, responsable du groupe « jeunes » du clan René Madec, cité à lOrdre de la Nation par le général Charles de Gaulle pour faits de Résistance (1944).
Après des études secondaires au lycée de Quimper, il est diplômé de lIDHEC (Institut des Hautes Etudes Cinématographiques) en 1948, section réalisation.
En 1950, il réalise son premier film, Afrique 50, qui était une simple commande de la Ligue de l'enseignement destinée à mettre en valeur la mission éducative de la France dans ses colonies. Sur place, il décide de témoigner d'une réalité non commandée, le film sera interdit pendant plus de quarante ans. Ce sera le premier film anticolonialiste français, chef-duvre du cinéma engagé, qui lui vaudra 13 inculpations et une condamnation de prison, son co-inculpé est Félix Houphouët-Boigny. Il s'agit une condamnation en violation du décret Pierre Laval (Ministre des colonies) de 1934 et Vautier est mis en prison militaire à Saint-Maixent, puis à Niederlahnstein en zone française doccupation allemande. Il sort en juin 1952.
Afrique 50 reçoit la médaille dor au festival de Varsovie. Engagé en Afrique sur divers tournages, il rejoint le maquis algérien. Directeur du Centre Audiovisuel dAlger (de 1961 à 1965), il y est aussi secrétaire général des Cinémas Populaires.
De retour en France, il fonde en 1970 l'Unité de Production Cinématographique Bretagne (UPCB) dans la perspective de « filmer au pays ». En janvier 1973, il commence une grève de la faim, exigeant « [ ] la suppression de la possibilité, pour la commission de censure cinématographique, de censurer des films sans fournir de raisons ; et linterdiction, pour cette commission, de demander coupes ou refus de visa pour des critères politiques ». René Vautier aura raison de la commission. Il sera soutenu par Claude Sautet, Alain Resnais et Robert Enrico. Au terme de cette grève, la loi sera modifiée. En 1974 il reçoit un hommage spécial du jury du Film antiraciste pour lensemble de son uvre. Il fonde en 1984 une société de production indépendante: « Images sans chaînes ».
Il s'est toujours efforcé de mettre « l'image et le son à disposition de ceux à qui les pouvoirs établis les refusent », pour montrer « ce que sont les gens et ce qu'ils souhaitent ». Comme Jean-Luc Godard, quil a croisé lors de la constitution des Groupes Medvedkine en 1968, le seul collectif cinéastes-ouvriers de lhistoire du cinéma, René Vautier est un des très rares cinéastes à développer une théorie en acte de limage.
Il a reçu en 1998 le Grand Prix de la Société Civile des Auteurs Multimédias pour lensemble de son uvre.
Tout en ayant combattu Jean-Marie Le Pen, il a, comme l'Abbé Pierre, néanmoins soutenu Roger Garaudy lors de son procès pour négationnisme. En fait, le cinéaste tout en témoignant de son amitié et son admiration pour l'homme, avait clairement marqué qu'il ne partageait pas les thèses négationnistes qui étaient reprochées à celui-ci .
1950 | Afrique 50 |
Premier film réalisé par René Vautier, alors âgé de 21 ans, et premier film anticolonialiste français | |
1950 | Un homme est mort |
Film sur la mort de louvrier Edouard Mazé, lors des manifestations et des grèves de Brest (mars-avril 1950). | |
1954 | Une nation, l'Algérie |
lune des deux copies est détruite, la deuxième a disparu. Après la révolution du 1er novembre 1954, le film relate en images la véritable histoire de la conquête de lAlgérie. René Vautier est poursuivi pour atteinte à la sûreté intérieure de lEtat pour une phrase du film : « LAlgérie sera de toute façon indépendante » - | |
1958 | Algérie en flammes |
1959 | Anneaux d'or |
avec Claudia Cardinale dans son premier rôle, un de ses rares uvres de fiction, il remporte l'Ours d'argent au festival de Berlin-Ouest en 1956 | |
1961 | J'ai huit ans |
|
de Yann Le Masson et Olga Poliakoff, sur une idée de René Vautier; 35mm, couleurs, 8mn, 1961. Prod. Comité Maurice Audin. Montage de dessins et de courts récits d’orphelins de guerre réfugiés en Tunisie Ce film, indistribuable dans les circuits “ordinaires“ (pas de visa de censure) dut être financé puis diffusé entièrement par circuits militants, associations d’étudiants ou syndicats, comités d’entreprise, ciné-clubs engagés. Seule la presse de gauche et surtout d’extrême-gauche parle de cette ébauche de “cinéma parallèle“ bien avant 68. Positif semble bien avoir été la seule revue de cinéma à le faire. La revue Partisans (Maspero) est saisie pour avoir publié le texte du commentaire. Les poursuites ne cessent qu’en 1971-72. |
1963 | Un peuple en marche |
film qui fait un bilan de la guerre d'Algérie en retracant l'histoire de l'ALN et qui montre l'effort populaire de reconstruction du pays, après l'indépendance | |
1964 | Le glas |
|
le film est dabord interdit en France, puis autorisé en 1965 parce quil était autorisé en Angleterre |
1969 | Classe de lutte |
1970 | Les trois cousins |
|
fiction tragique sur les conditions de vie de trois cousins algériens à la recherche dun travail en France. L'Award pour le meilleur film pour les Droits de l'Homme à Strasbourg en 1970. |
1970 | Les ajoncs |
|
|
1971 | La caravelle |
|
|
1972 | Avoir 20 ans dans les Aurès |
Avec : Alexandre Arcady (Noël), Hamid Djellouli (Youssef), Philippe Léotard (Le lieutenant), Jacques Canselier (Coco). 1h40. Le 21 avril 1961, un commando de l'armée française détruit en Algérie une cache de médicaments de l'Armée de Libération Nationale algérienne. Un soldat, Lomic, est tué. Un Algérien, Youssef, est capturé. Robert, instituteur dans le civil, est gravement blessé à la jambe. En attendant d'être secouru par un hélicoptère, Robert revit en pensée la reprise en main par le lieutenant Perrin des quelques têtes brûlées qui constituent le "commando des bretons". |
|
1973 | Transmission d'expérience ouvrière |
Ssadressant à dautres collectivités ouvrières, les ouvrières licenciés des usines de Forges dHennebont racontent la façon dont les promesses gouvernementales et patronales les ont floués | |
1973 | Mourir pour des images |
|
|
1974 | Le remord |
|
|
1974 | La folle de Toujane |
|
fiction, co-réalisation Nicole Le Garrec |
1975 | Quand tu disais, Valéry |
|
avec Nicole Le Garrec, le film retrace la longue grève des ouvriers de lusine de fabrication de caravanes Caravelair à Trigniac, classé meilleur film français au festival de Rotterdam |
1975 | Frontline |
réalisé avec Oliver Tambo, prédécesseur de Nelson Mandela et co-produit avec lAfrican National Congress | |
1977 | Quand les femmes ont pris la colère |
co-réalisation Soazig Chappedelaine | |
1978 | Le poisson commande |
Oscar du meilleur film sur la mer. | |
1978 | Marée noire et colère rouge |
classé meilleur film document mondial 1978 au festival de Rotterdam | |
1980 | Vacances en Giscardie |
|
ce film regroupe deux reportages sur les vacances d'été des « Français moyens » : 1. Simplement vivre et 2. Une place au soleil |
1985 | À propos de l'autre détail |
|
Le film montre à partir de témoignages sur la torture de personnes ayant vécu la guerre. Certains témoins ont été torturées par Jean-Marie Le Pen. Ces témoignages vont aider à défendre en justice le journal le Canard enchaîné en procès contre Jean-Marie Le Pen pour diffamation. |
1985 | Chateaubriand, mémoire vivante |
|
|
1986 | Vous avez dit : français? |
|
Réflexion sur la notion de citoyenneté française et lhistoire de limmigration en France |
1988 | Mission pacifique |
documentaire sur des témoins sur place analysent les prises de vues effectuées lors des explosions atomiques dans le Pacifique et du naufrage du Rainbow Warrior | |
1995 | Hirochirac |
|
reportage tourné pendant le cinquantième anniversaire dHiroshima au moment où Jacques Chirac reprend les essais nucléaires dans le Pacifique et complété par des témoignages de victimes du nucléaire. |
|