Delilah passe ses jours et ses nuits à s'occuper seule de sa vieille grand-mère malade. Le monde de Samson et Delilah est tout petit : une communauté isolée dans le désert du centre de l'Australie. Samson erre en fauteuil roulant et marque son attachement à Delilah que sa grand-mère encourage. Mais Delilah souvent gentille avec Samson rejette son amour. Excédé d'être réveillé tous les matins par le groupe rock de son frère qui joue sous ses fenêtres sans le laisser jouer, Samson pète les plombs et détruit la guitare de son frère qui le tabasse sauvagement.
Lorsque la grand-mère de Delilah meure, les femmes du village la battent lui reprochant de ne pas s 'en être suffisamment occuper. Lorsque la voiture de la communauté s'arrête dans la nuit Samson la vole et emmène Delilah, encore sonnée, en ville. Il vole de l'essence à moitié pour la voiture à moitié pour snifer et arrive en ville. Les quelques sous de Delilah et les menus larcins de Samson leur permettent de manger. Mais Samson est bien vite repéré et la famine guette les jeunes gens. Sous un pont ils bénéficient de l'aide de Gozo, clochard céleste qui partage ses conserves avec eux.
Delilah découvre que les peintures qu'elle faisait avec sa grand-mère sont vendues très chères grâce au marketing du galiériste qui a fait de sa grand-mère une artiste. Elle dérobe papier et couleurs mais ne parvient pas à vendre ses peintures ni aux galiéristes ni aux touristes.
Un jour, elle est enlevée par de jeunes voyous en voiture. Samson défoncé à l'essence réagit bien trop tard. Il ne soit pas comment la chercher et retourne sous le pont. Delilah marquée au visage finit par l'y rejoindre constate avec tristesse qu'il n'a fait que se droguer durant son absence et s'enterre dans le sable.
Le matin, elle visite une église mais le vicaire présent ne l'aide pas. De retour vers le pont, elle est fauchée par une voiture. Samson de plus en plus défoncé ne s'est encore aperçu de rien. Il revient néanmoins sur les lieux de l'accident et comprend pourquoi Delilah a disparu. Il s'effondre dans une couverture sous le pont et se laisse mourir. Mais Delilah réapparaît, blessée seulement à la jambe. Elle ramène chez eux, le soigne.
Le premier long-métrage de Thornton, Samson and Delilah, repose sur de longs silences et met en scène les actes de la vie quotidienne, sur fond de bande originale de rock aborigène, de country et de chansons romantiques mexicaines. Il raconte une histoire d'amour entre deux adolescents aborigènes qui vivent dans la pauvreté, la violence et la défonce à l'essence. L'histoire se déroule dans une communauté isolée non précisée et les rares dialogues sont en général en warlpiri, une langue du centre du pays.
Beaux paysages, non pas exhibés en début de séquence,
mais souvent en contrepoint d'une séquence sans espoir. La renaissance
possible par l'enracinement dans la terre ancestrale culmine dans la magnifique
scène du retour au pays en voiture. Economie de moyen dans les couleurs
(ocre dominant) et les accessoires : fauteuil roulant, téléphone
sans réponse et surtout le dessous du pont, refuge ponctué des
impacts sonores des voitures qui passent au-dessus.