Kill Bill : volume 2

2003

Voir : Photogrammes
Genre : Film noir

Avec : Uma Thurman (La mariée), David Carradine (Bill), Michael Madsen (Budd), Daryl Hannah (Elle Driver), Sonny Chiba (Hattori Hanzo), Julie Dreyfus (Sofie Fatale), Chiaki Kuriyama (Gogo Yubari). 2h15.

Après s'être débarrassée de ses anciennes collègues Vipère Cuivrée et O-Ren Ishii, la Mariée poursuit sa quête vengeresse. Il lui reste à régler le sort de Budd puis de Elle Driver avant d'atteindre le but ultime : tuer Bill.

Suite et fin de la terrible vengeance de Black Mamba sur ses anciens compagnons d'arme. Après O-Ren Ishii et X, c'est le tour de Budd, Elle Driver et enfin Bill. Comme dans le premier, Tarantino brouille la chronologie de cette anti-quête, il digresse, avec moins de bonheur que dans le premier opus, et nous promène dans l'apprentissage de B. avec un vieux maître chinois et dans la répétition, laborieuse à tous points de vue, du mariage (juste avant le carnage initial). On fait même connaissance avec sa fille B.B., qui a survécu au meurtre raté de sa mère. Il semble que le film ait souffert de sa séparation en deux tomes : en effet si le premier a un équilibre parfait, découenné, le second pâtit de longueurs assez rédhibitoires. Certes l'humour, parodique, fait passer la sauce, mais les ruptures de rythme sont pesantes. Peut-être faut-il les voir comme un hommage appuyé aux films dont s'est inspiré le metteur en scène (les vieux films d'arts martiaux chinois, contenant tous, ou presque ce type de séquence d'apprentissage aux forts relents spiritualistes " toc ", ou les westerns de Leone, " Il était une fois dans l'ouest " plus particulièrement, pour la séquence du mariage où la tension monte progressivement alors qu'il ne se passe rien, on a juste la sensation de l'inéluctable tragédie*)… en fin de compte on réalise qu'on n'a rien appris de nouveau sur le personnage de Black Mamba. Pour Bill par contre on apprend qu'il est le père de l'enfant, que Budd est son frère. C'est peu pour 140 minutes. Même la musique déçoit : en dehors des emprunts répétés à Ennio Morricone le peu de musique originale passe quasi inaperçu. Heureusement les combats, chorégraphiés avec maestria par Yuen Wo-Ping, sont toujours aussi impressionnants et dynamiques, d'une grande violence.

Jean Sébastien Leclercq le 17/05/2004