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Né en 1960
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Né en 1960 à Nazareth, Elia Suleiman est le fils d'un résistant qui s’est farouchement battu en 1948 contre la machine d’expropriation corrélative à l’édification de l’État d’Israël, et dont l’existence aura consisté à ruminer cet échec jusqu’à sa mort. Il fait alors parti de la minorité des 150.000 Palestiniens intégrés à Israël comme "Arabes israéliens". La communauté palestinienne, environ 1,5 million de personnes est en effet aussi constituée de ceux qui vivent dans les territoires occupés de Jérusalem-est, de la Cisjordanie et de la maigre bande de Gazaque l’on qualifie "d'Arabes des territoires".

Elia Suleiman s'exile à Londres à 17 ans puis vit à New-York de 1981 à 1993. Période durant laquelle, il est souvent invité comme conférencier dans de nombreuses universités, institutions artistiques et musées. C'est également pendant son séjour aux Etats-Unis qu'il réalise ses deux premiers courts métrages et reçoit de nombreux prix et bourses d'études. Ses essais et articles sont été publiés en anglais, arabe et français.

En 1994, il s'installe à Jérusalem, où la Commission Européenne le charge de créer un département Cinéma et média à l'Université de Bir-Zeit, près de Ramallah. Il tourne Chronique d'une disparition (1996) où les premiers rôles sont tenus par lui-même, son père et sa mère. Le film obtient le prix du meilleur film à la Mostra de Venise. Mais l’expérience romantique du retour tourne court. Désespéré par l'intransigeance d'Israël, Elia Suleiman refuse depuis que ses films y soient distribué. Il revient néanmoins en 2002 pour tourner Intervention Divine, prix du jury au festival de Cannes.

En éternel nomade, il s'installe à Paris en 2005 après plus de dix ans passés à New York. Il revient à Ramallah pour le tournage du Temps qu’il reste (2009) et à Nazareth pour It must be heaven (2019). Le film est récompensé au Festival de Cannes par une Mention Spéciale du Jury et le Prix Fipresci de la critique internationale.

 

Filmographie:

1991 Introduction à la fin d'un argument
  CM, meilleur documentaire expérimental (USA 1992)
   
1992 Hommage par assassinat
  Segment du film collectif La Guerre du Golfe... et après ? (Harb El Khalij... wa baad). Le regard de cinq cinéastes arabes sur la guerre du Golfe : C'est Shéhérazade qu'on assassine de Nouri Bouzid (Tunisie) ; A la recherche de Saïma de Nejia Ben Mabrouk (Tunisie) ; Eclipse d'une nuit noire de Borhane Alaouié (Liban) ; Le Silence de Mostafa Derkaoui (Maroc)

Une nuit à New York pendant la guerre du Golfe...

   
1996 Chronique d'une disparition
(Segell Ikhtifa). Avec : Elia Suleiman (lui-même), Ola Tabari (Adan), Nazira Suleiman (La mère), Fuad Suleiman (Le père), Jamel Daher (Jamal, propriétaire du Holyland), Juliet Mazzawi (La tante), Fawaz Eilemi (Abu Adnan), Leonid Alexeenko (Le prêtre), Iaha Mouhamad (L'écrivain). 1h24.

Un réalisateur revient en Israel pour faire un film. Il entreprend d'observer la perte d'identité de la population arabe d'Israel et organise son récit en deux parties : "Nazareth, journal intime" et "Jérusalem, journal politique". A Nazareth, sa ville natale, il filme sa famille, au sens large. Son père, sa mère, ses amis, ses voisins. "Jérusalem, journal politique" s'ouvre sur une chanson clef et se clot sur la fin des émissions de la télévision israelienne devant un couple palestinien endormi : sa mère et son père qui s’est farouchement battu en 1948 contre la machine d’expropriation corrélative à l’édification de l’État d’Israël, et dont l’existence aura consisté à ruminer cet échec jusqu’à sa mort. Ainsi en atteste son sommeil profond qui le protège du drapeau colonial bleu et blanc flottant à la fin des programmes télé .

   
1998 Rêve arabe
  CM de 0h30 tourné à Jérusalem, Nazareth et Ramallah.
   
2000 Cyber Palestine
  CM de 0h16 présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes zn 2001.

Tweed, Bird et Johnny sont 3 parias qui veulent juste se réintégrer dans la société...

   
2002 Intervention divine
Avec : Elia Suleiman (E. S.), Manal Khader (Naoya), Nayef Fahoum Daher (Le père). 1h32.

Es, un Palestinien vivant à Jérusalem, est amoureux d'une Palestinienne de Ramallah. L'homme est partagé entre son amour et la nécessité de s'occuper de son père, très fragile. En raison de la situation politique, la femme ne peut aller plus loin que le checkpoint situé entre les deux villes. Les rendez-vous du couple ont donc lieu dans un parking désert près du checkpoint.

   
2007 Maladresse

(Irtebak). Segment de Chacun son cinéma

   
2009 Le temps qu'il reste

(The time that remains). Avec : Elia Suleiman (E.S.), Saleh Bakri (Fuad), Samar Tanus (La mère en 1970-80), Shafika Bajjali (la mère aujourd'hui), Tareq Qobti (le voisin). 1h45.

Quatre épisodes marquants de la vie de la famille d'Elia Suleiman : 1948, 1970,1980 et 2008. Le portrait de la vie quotidienne des palestiniens qui sont restés sur leurs terres natales et sont étiquetés "Arabes-Israéliens", vivant comme une minorité dans leur propre pays.

   
2019 It must be heaven
Avec : Elia Suleiman, Gael García Bernal (Eux-mêmes), Tarik Kopty Kareem Ghneim (Les voisins), Ali Suliman (Le fou), Yasmine Haj (Soeur restaurant), Nael Kanj (Le pope). 1h42.

ES fuit la Palestine à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil, avant de réaliser que son pays d'origine le suit toujours comme une ombre. La promesse d'une vie nouvelle se transforme vite en comédie de l'absurde. Aussi loin qu'il voyage, de Paris à New York, quelque chose lui rappelle sa patrie. Un conte burlesque explorant l'identité, la nationalité et l'appartenance, dans lequel Elia Suleiman pose une question fondamentale : où peut-on se sentir " chez soi " ?

   
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