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1916, un jeune
soldat français annonce à sa famille son désir de partir sur le front de Verdun.
Quelques jours plus tard, les premiers coups de canons retentissent dans le
ciel meusien. Les soldats français comme les habitants de la région ne semblent
pas inquiets outre mesure. Les premiers montent au front tandis que les autres
évacuent leurs villages. Il ne reste plus qu’à attendre. Le 21 février 1916
à 7h15, l’artillerie allemande crache son premier obus. Un bombardement
qui va durer près de 10 heures. Lorsque les soldats allemands s’élancent,
ils se heurtent rapidement aux hommes du Lieutenant-colonel Driant qui après
avoir essuyer le feu des armes lourdes toute la journée, ont reçu l’ordre
de tenir coûte que coûte.
Jusqu'au 15 décembre 1916, les combats font rage. Le Bois des Caures, les forts de Vaux, Souville et Douaumont sont autant de champs de bataille où les combattants de chaque camp tombent par centaines jusqu'à la victoire de Pétain…
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En 1928, la
France et l’Allemagne fêtent le dixième anniversaire de l’Armistice signé
dans la forêt de Compiègne. En ces années de paix, l’heure est à la réconciliation
et de nombreux artistes oeuvrent dans ce sens. Le cinéma n’est pas en reste
et, après les réalisations cocardières de l’après-guerre, le temps est venu
pour une approche pacifiste du conflit. Parmi les nombreux films réalisés
autour de cette commémoration, l’Histoire a retenu Verdun tel que le poilu
l’a vécu (Emile Buhot, 1927), Le film du poilu (Henri Desfontaines,
1927) et Verdun visions d’Histoire, fiction documentaire réalisée par Léon
Poirier en 1928.
Le film, dédié à toutes les victimes de toutes le guerres, montre ce qui n’a pas pu être filmé pendant la guerre, en le reconstituant minutieusement et de la façon la plus juste possible, sur les lieux mêmes, avec des anciens combattants, des figurants ayant subi la guerre, et des acteurs allemands. Certains officiers comme Pétain jouent leur propre rôle. Le film est donc proche du documentaire : il s’appuie sur des témoignages authentiques et les personnages incarnent des modèles sociaux (l’intellectuel, l’aristocrate…). Des images documentaires et fictionnelles sont associées dans un même champ-contrechamp. Poirier fait confiance aux capacités documentaires de l’image cinématographique, plus qu’à une mise en scène spectaculaire. C’est le premier film français à avoir l’assentiment des anciens combattants. Les Allemands sont représentés de façon juste, avec respect. Le film fait la distinction entre les autorités et le peuple allemands.
Les images de Verdun, visions d’histoire sont ensuite reprises dans de nombreux documentaires, passant parfois pour des images d’archives. Longtemps mutilé, le film a été entièrement restauré en 2006.
Avec : Albert Préjean (le soldat français), Jeanne Marie-Laurent (sa mère), Suzanne Bianchetti (sa femme), Hans Brausewetter (le soldat allemand), Thomy Bourdelle (L'officier allemand)
Leon Poirier
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