(1923-2007)
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8 films | ||
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Né le 1 Janvier 1923 à Ziguinchor (Casamance, Sénégal), Sembene Ousmane fait partie des tirailleurs sénégalais mobilisés par l'armée coloniale française pendant la Seconde Guerre Mondiale. Arrivé clandestinement à Marseille en 1946, il y travaille comme maçon, puis docker. C'est à cette époque que le jeune homme engagé -il milite à la CGT- découvre le cinéma et la littérature. Devenu écrivain, il relate son expérience d'immigré dans Le Docker noir, son premier roman, publié en 1956.
Désireux de se faire entendre par le plus grand nombre, Ousmane Sembene, bientôt quadragénaire, choisit de s'exprimer à travers le cinéma. Après avoir consulté André Bazin et Georges Sadoul, il part étudier le 7e art à Moscou. En 1963, il signe son premier court métrage, Borom Sarret, qui décrit le quotidien d'un charretier à Dakar. Il passe au long trois ans plus tard avec La Noire de..., l'histoire d'une domestique noire maltraitée par ses patrons blancs. Couronné par le Prix Jean-Vigo, ce film est le tout premier long métrage produit et réalisé en Afrique noire.
S'il dépeint avec humour et sans concessions les rapports sociaux dans l'Afrique contemporaine (Le Mandat, 1968), Sembène Ousmane s'attache aussi à évoquer les pages les plus sombres de l'histoire de son continent : les conflits religieux au XVIIe siècle (Ceddo, 1977), ou les affrontements avec l'armée coloniale durant la guerre : Dieu du tonnerre en 1971, puis Le Camp de Thiaroye, Grand Prix du Jury à Venise en 1988, une oeuvre qui revient sur le massacre des tirailleurs sénégalais par des gradés français en 1945. Après Guelwaar (1991), Sembene, homme de combats, entame une trilogie baptisée "L'Héroïsme au quotidien", portant notamment sur la condition des femmes en Afrique : il fait le portrait d'une mère célibataire dans Faat Kiné, le premier volet (2001), tandis que Moolaadé -l'un des films les plus remarqués au Festival de Cannes 2004- est une dénonciation de l'excision.
Décédé le 10 Juin 2007 à Dakar
1966 | La noire de... |
Avec : Therese M'Bissine Diop,
Anne-Marie Jelinek, Robert Fontaine. 1h05.
Une domestique sénégalaise supporte mal le mepris de sa patronne française. |
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1968 | Le Mandat |
Avec : Makhouredia Gueye, Younos N'Diaye, Isseu Niang. 1h30. Dans un faubourg populeux de Dakar, Ibrahima Dieng mène une vie tranquille auprès de ses deux épouses et de ses nombreux enfants. Il accepte avec philosophie les incertitudes de sa condition matérielle et masque sa misère sous sa nonchalance et sa bonhomie. Il trouve dans l'observance des pratiques religieuses une consolation à sa vie difficile. Un fait imprévu vient troubler sa quiétude: son neveu, balayeur a Paris, lui fait parvenir un mandat de 250 F qu'il destine à sa mère. Et il demande à Ibrahima d'aller le toucher pour elle. Aussitôt, la rumeur publique le transforme en nouveau riche. Les voisins et les amis en font le héros du quartier et en profitent pour lui demander quelques menus prêts. Ibrahima se laisse griser par cette nouvelle situation et multiplie les promesses. Or, pour toucher les 250 F il faut posséder une carte d'identité. Ibrahima n'en a pas, et, de plus, il est analphabète. Le voici donc pris dans les tracasseries bureaucratiques. Il est ballotté de guichets en guichets et, finalement, grugé par un parent peu scrupuleux, il ne parvient pas à toucher le mandat. Ibrahima se retrouve seul, en proie à la plus amère des désillusions, alors que le facteur lui annonce que les déshérités voudront un jour transformer le monde. |
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1971 | Dieu du tonnerre |
(Emitai). Avec : Robert Fontaine, Pierre Blanchard, Michel Renaudeau. 1h43. Pendant la Seconde guerre mondiale, l'armée coloniale s'oppose aux habitantes d'un village de Casamance, car elle souhaite récquisitionner les récoltes de riz afin de les envoyer aux troupes françaises |
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1975 | Xala |
Avec :Thierno Leye, Seune Samb, Younouss Seye.2h02 Dans un pays africain, l'heure de l'indépendance a sonné. Les Européens ont plié bagage laissant aux postes importants une nouvelle classe de dirigeants. El Hadji est l'un d'eux et, comme ses collègues de la chambre de commerce, il se laisse soudoyer par les blancs, qui, grâce à leurs mallettes remplies de billets de banque, conservent une présence officieuse. El Hadji dirige une petite affaire d'importation, possède une Mercedes dernier cri et deux épouses, chacune installée dans une villa. La première est traditionaliste tandis que la seconde très occidentalisée. Pour couronner cette existence monotone, il décide de prendre une troisième épouse, de l'âge de sa fille, et dilapide le produit de la vente de cent tonnes de riz à l'occasion d'une fête somptueuse. Tout irait pour le mieux si, trahi par une virilité défaillante, El Hadji, ne pouvait consommer le mariage. Le mauvais sort est sur lui. Délaissant ses activités professionnelles, il consacre son temps à consulter guérisseurs, médecins, marabouts qui pourraient le guérir d'une défaillance persistante. Son laisser-aller est remarqué et condamné à tel point qu'un voleur parvenu est nommé à sa place à la chambre. C'est au prix d'une humiliation infligée par un mendiant que El Hadji sera guéri de son impuissance. Ses deux dernières épouses l'ayant abandonné, il reste avec la première, déconsidéré et ruiné. |
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1979 | Ceddo |
Avec : Tabata Ndiaye (Princesse
Dior), Moustapha Yade (Madir Fatim Fall), Ismaila Diagne (le kidnappeur),
Matoura Dia (le Roi), Omar Gueye (Jaraaf), Mamadou Dioumé (Prince Biram),
Nar Modou (Saxewar), Ousmane Camara (Diogomay) et Ousmane Sembene (Ibrahima).
2h00.
A la fin du XVIIe siècle, des missionnaires chrétiens et musulmans tentent de convertir les Ceddos, peuple aux convictions animistes. |
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1991 | Guelwaar |
Avec :Omar Seck, Ndiawar Diop,
Mame Indoumbe Diop. 1h50.
Dans un village du Sénégal, on se prépare à célébrer les obsèques de Guelwaar, grande figure locale, ardent défenseur d'une Afrique non-corrompue et réellement indépendante, politiquement et économiquement. Agressé après avoir pris la parole lors d'une réunion publique, il meurt de ses blessures peu après. Son corps est emmené à la morgue. Quelques minutes avant le début de la cérémonie, on s'aperçoit qu'il a disparu. À la demande de Barthélémy, fils de Pierre-Henri Thioune, dit Guelwaar, l'adjudant-chef major Gora mène une brève enquête. Suite à une erreur administrative, le cadavre du défunt, baptisé catholique, a été enterré par la famille musulmane Ciss, dans son cimetière, à la place de l'un des siens. Les funérailles se déroulent devant un cercueil vide. Il faut récupérer le corps au plus vite. Malgré les documents et les preuves apportées par l'Administration, la famille Ciss refuse de croire la vérité et s'oppose à ce que l'on déterre son mort. La tension monte entre les deux communautés religieuses. Les catholiques veulent récupérer la dépouille de Guelwaar, mais les musulmans interdisent l'accès de leur cimetière aux «païens». Pour le pouvoir en place, un affrontement serait catastrophique sur le plan du maintien de l'ordre et ferait de Guelwaar un héros posthume. Soucieux de ne pas voir l'image de cet éternel contestataire grandir un peu plus lui qui a toujours dénoncé la corruption et l'aide internationale comme cause de nouvelles servilités les autorités locales et régionales, le député et le préfet, arrivent sur les lieux. L'armée s'interpose entre catholiques et musulmans. Contre l'avis des siens, l'imam prend la décision de faire déterrer le mort. Guelwaar sera inhumé une seconde fois, mais selon les rites catholiques. Les jeunes du cortège funèbre, qui conduit le militant à sa dernière demeure, mettent à sac un convoi de l'aide humanitaire, détruisent «ces camions de leur indignité» responsables du «non-développement»: ils ont entendu la parole de Guelwaar. |
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2001 | Faat Kiné |
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2002 | Moolaadé |
Avec : Avec : Fatoumata Coulibaly (Collé Ardo), Maimouna Hélène Diarra (Hadjatou Maïmouna) Salimata Traoré (Amsatou). 1h57. Dans un village africain, il est le temps du rituel ancestral de l'excision, considéré comme une purification des femmes. Collé Ardo, seconde épouse de Bathily, un notable du village a, sept ans auparavant, refusé de faire exciser sa fille. Ce matin-là, quatre fillettes se prosternent à ses pieds : elles ont échappé aux exciseuses et lui demandent protection. Celle-ci accepte et leur accorde ainsi le Moolaadé, un droit d'asile qui peut entraîner la malédiction sur quiconque le violera. |
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