Steamboy

2004

Voir : photogrammes
Genres : Animation , Aventures

Animation : 2h06

En 1851, à l'époque de l'Angleterre victorienne, Ray, un gamin surdoué, réussit à maîtriser une nouvelle invention ultra puissante et dévastatrice et va l'utiliser pour lutter contre les forces du mal, sauver sa famille et Londres de la destruction.

Otomo partage avec Miyazaki le même goût pour la transformation. Chez Miyazaki c'est l'organique qui se transforme : les bêtes se métamorphosent tantôt en alliées tantôt en ennemies. A ce versant biologique des transformations, Otomo propose les transformations de la thermodynamique. La vapeur qui passe au travers des machines les transforme en grue, monstre, montgolfière ou tenaille. C'est par la vision des transformations successives que les personnages de ces deux maîtres du dessin-animé, prennent conscience de la complexité du monde et finissent par se créer une personnalité.

A la question bateau, "Que faire du pouvoir de la science ?", il n'est ainsi pas étonnant qu'il ne soit ici apporté aucune réponse définitive. Ray prend conscience de la difficulté de la question, traverse de fausses réponses : celle de son grand-père faisant exploser une usine pour aller jusqu'au bout de son invention, celle de son père prêt à la compromission avec les marchands d'armes ou celle u ministre anglais aussi destructeur avec son nationalisme dissimulant la même soif de pouvoir. Si Otomo démontre bien que souvent invention rime avec oppression, (description de l'exploitation ouvrière de l'Angleterre victorienne), il laisse néanmoins quelques portes ouvertes pour faire l'apologie du goût de l'invention lorsqu'elle répond à une demande (réparer le promeneur du chien) où provoque l'admiration, l'exposition universelle.

Ces réponses valent, encore une fois, moins pour elles- mêmes que par l'occasion de confronter divers points de vues, toujours surprenants, toujours mouvants. On admirera ainsi la promenade dans l'exposition universelle et la capacité de rendre progressivement attachante l'héroïne, dotée au départ de tous les attributs de la parfaite petite peste.

Jean-Luc Lacuve le 13/10/2004