Jeune domestique d’une famille bourgeoise, Shino reçoit un jour la visite d’Eisuke, originaire du même village qu’elle. Celui-ci la viole, avant d’assassiner la maîtresse de maison. L’inspecteur Haraguchi est persuadé qu’il s’agit là du onzième crime du fameux « obsédé en plein jour ». Mais Shino refuse pour l’instant de livrer son identité : pour elle, seule Matsuko, sa femme, peut le dénoncer. Car cette furie criminelle trouve son origine un an plus tôt, dans un petit village au coeur des montagnes…
L'obsédé en plein jour marque un nouveau départ dans la carrière d'Oshima, à nouveau entouré des collaborateurs de ses débuts. Connu pour compter pas moins de 2000 plans, le film retrouve la verve expérimentale qui caractérisait Nuit et brouillard au Japon (1960), grâce à un montage virtuose, au mépris de toute règle. Conçu comme une course-poursuite à travers le Japon, le film multiplie également les retours en arrière et plonge dans l'histoire récente, pour mieux décrire l'effondrement des utopies communautaires de l'après-guerre.
Le titre n'est pas imaginé par Oshima. L'obsédé en plein jour est le surnom donné par la presse à celui qui entre 1957 et 1958 a violé et tué une trentaine de femmes
Mise en scène virtuose qui associe Visage et paysage, proche et lointain. Oshima aime à s'inspirer de faits divers plus ou moins sordides. Il y entrevoit la profonde mesure de l'homme dans ce qu'elle peut avoir à la fois d'extrême, de pire, tout en voyant ce socle commun de la nature humaine qui s'effraye de ce vertige du passage a l'acte
La vengeance est à moi (Shôhei Imamura, 1975) établit un parallèle entre la police qui traque l'assassin et celui-ci. Ici les multiples flashes-back n'ont pas pour but de mettre à jour la traque policière : telle heure tel jour, il s'est passé telle chose. Il s'agit plutôt d'un cauchemar duquel il est impossible de sortir.
Le film examine la possibilité de l'amour, d'être deux dans le rapport sexuel. Shino, la jeune domestique, Genji membre de l'assemblée du village, Esouké le violeur et Matsuko l'institutrice, son épouse, sont les quatre personnages principaux.
Kurosawa est cité avec les plans du soleil vus à travers le feuillage. On pense également à Mizoguchi pour la communauté vue sous le mode du désastre, l'inondation qui a tout emporté et le piège de l'esthétisme. Le film se clôt sur une parole énigmatique : " Une fois de plus, j'ai survécu. Je n'ai que 20 ans."
Editeur : Carlotta-Films. Nouveau master restauré,
version originale, sous-titres français. Format 2.35.
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Suppléments:
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