Accueil Fonctionnement Mise en scène Réalisateurs Histoires du cinéma Ethétique Les genres Les thèmes Palmarès Beaux-arts

Aniki bobo

1942

Avec : Horacio Silva (Carlitos) Nascimento Fernandes, Fernanda Matos.

Une bande d'enfants dans les rues de Porto : leurs jeux, leurs rivalités, leurs codes secrets cette comptine, par exemple, Aniki-Bébé-AnikiBobo, mot de passe nécessaire pour pénétrer dans leur univers. Parmi eux une gamine, Teresinha, sorte d'égérie en miniature que les garçons admirent ou jouent à aimer, n'est pas insensible au charme d'Eduardinho. Carlitos, le plus amoureux de tous est aussi le plus timide de la bande. Pour prouver sa flamme à sa bien aimée, il vole une poupée à l'étalage de la boutique du mercier. Les deux gamins s'affrontent au bord du fleuve Douro. Alors qu'ils font l'école buissonnière, Carlitos et Edouardinho en viennent à nouveau aux mains. Le combat a cessé, mais Eduardinho tombe du talus surplombant la voix ferrée, au moment ou passe un train. Carlitos est accusé de meurtre et seule l'intervention providentielle du commerçant volé pourra le laver de tout soupçon.

On a longtemps vu dans Aniki-bobo (qui emprunte son titre mystérieux à une comptine enfantine, type "Am-stram-gram") un précurseur du néoréalisme. Le film est pourtant très découpé. Il emprunte plus au burlesque muet (le rythme, la partition musicale, l'obsession des gendarmes et des voleurs) et à l'expressionnisme (notamment le rêve de Carlitos en proie aux remords).

Ce qui intéresse Oliveira, c'est de transposer au coeur d'un groupe d'enfants une intrigue qui pourrait être celle d'adultes : une histoire d'amour et de trahison, d'innocence et de faute, empreinte d'une grande cruauté. Le film montre de façon convaincante comment la complexité des sentiments humains (jalousie, orgueil, culpabilité, etc.) dénature les rapports "naturels".

Retour