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Une bande d'enfants
dans les rues de Porto : leurs jeux, leurs rivalités, leurs codes secrets
cette comptine, par exemple, Aniki-Bébé-AnikiBobo, mot de passe nécessaire
pour pénétrer dans leur univers. Parmi eux une gamine, Teresinha, sorte d'égérie
en miniature que les garçons admirent ou jouent à aimer, n'est pas insensible
au charme d'Eduardinho. Carlitos, le plus amoureux de tous est aussi le plus
timide de la bande. Pour prouver sa flamme à sa bien aimée, il vole une poupée
à l'étalage de la boutique du mercier. Les deux gamins s'affrontent au bord
du fleuve Douro. Alors qu'ils font l'école buissonnière, Carlitos
et Edouardinho en viennent à nouveau aux mains. Le combat a cessé,
mais Eduardinho tombe du talus surplombant la voix ferrée, au moment
ou passe un train. Carlitos est accusé de meurtre et seule l'intervention
providentielle du commerçant volé pourra le laver de tout soupçon.
On a longtemps
vu dans Aniki-bobo (qui emprunte son titre mystérieux à une
comptine enfantine, type "Am-stram-gram") un précurseur du
néoréalisme. Le film est pourtant très découpé.
Il emprunte plus au burlesque muet (le rythme, la partition musicale, l'obsession
des gendarmes et des voleurs) et à l'expressionnisme (notamment le
rêve de Carlitos en proie aux remords).
Ce qui intéresse Oliveira, c'est de transposer au coeur d'un groupe d'enfants une intrigue qui pourrait être celle d'adultes : une histoire d'amour et de trahison, d'innocence et de faute, empreinte d'une grande cruauté. Le film montre de façon convaincante comment la complexité des sentiments humains (jalousie, orgueil, culpabilité, etc.) dénature les rapports "naturels".